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EAN : 9782226253897
314 pages
Albin Michel (03/02/2014)
4.03/5   20 notes
Résumé :
On ne pense pas, on n'imagine pas, on ne sent pas de la même façon en Chine et en Occident. Ce constat déroutant doit nous interpeller : notre vision du monde n'est pas universelle, elle est un héritage culturel qui imprègne notre quotidien autant que notre philosophie. Nous avons donc tout à apprendre d'un monde si différent et qui entend aujourd'hui jouer un rôle de premier plan.
Cyrille Javary, dont on connaît le talent d'initiateur à la culture chinoise, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un livre passionnant pour qui apprend la langue et l'écriture chinoise.
Je comprends mieux pourquoi je ne comprenais pas du tout il y a quelques années (première tentative de Mooc de chinois, arrêté au bout d'une semaine), et pourquoi cette année je suis arrivée au bout avec succès, après m'être inscrite en cours de route et avoir mis les bouchées doubles pour rattraper tout le monde...
Tout simplement parce que depuis 2 ans, c'est mon cerveau droit qui se réveille...
Et que la langue chinoise fait davantage appel au cerveau droit qu'à la logique cartésienne du cerveau gauche. La "logique floue" et le "mouvement permanent" dont parle Javary dans ce livre m'ont vraiment interpelée, et ça ouvre l'horizon de l'apprenant du "chinois".

Effectivement, comme le disait ma prof de chinois sur une vidéo youtube, apprendre le chinois, c'est apprendre une façon de penser totalement différente. (et c'est pour ça que je m'y suis mis, à cause de cette petite phrase toute bête, lol).

Cependant, attention, c'est un livre difficile d'accès pour qui veut juste en savoir un peu plus sur la Chine et la façon de penser des Chinois. Beaucoup de choses sont basées sur l'étude des idéogrammes, comment ils sont écrits, ce qu'il y a derrière, et je me suis régalé parce que j'ai des bases. Je doute que ce soit aussi clair ou aussi compréhensible pour quelqu'un qui n'a aucune idée de la "construction" de ceux-ci, même si l'auteur en parle rapidement...

Après, étant donné que comme il le dit fort justement, c'est notre façon d'écrire qui conditionne notre façon de penser, il est difficile de faire autrement pour "décrypter" un peu la pensée chinoise.
En tous les cas, c'est une "autre planète". Fascinant.
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Un livre très éclairant sur la culture mais surtout sur l'esprit chinois.
Civilisation millénaire qui puise ses racines dans la terre, peuple sédentaire qui se construit à partir du culte des ancêtres, qui vit au rythme des saisons et des récoltes. La pensée devient cyclique, en éternel équilibre qui devient le Yi Jing , le Classique des Changements:" la seule chose qui ne changera jamais est que tout change toujours et tout le temps". La calligraphie à la base de cette civilisation, avec un système de lecture qui est à l'opposé du notre. Une pensée collective toujours à l'opposé de la notre individualiste. Un chinois est généralement trilingue, il parle la langue régionale, puis celle de sa province et le mandarin. Je pourrai continuer à vous donner d'autres exemples intéressants, mais je préfère vous laisser les découvrir dans ce livre qui mérite le détour.
L'auteur sait avec brio nous introduire dans cette civilisation chinoise tout à fait intrigante.
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Voici un livre passionnant sur la façon de « Penser» des Chinois : leur façon d'appréhender le monde, leurs conceptions du temps et de l'espace, leur manière d'écrire et de parler...
A travers beaucoup d'exemples du quotidien, Cyrille Javary nous montre pourquoi et comment nous sommes si différents. Cependant il faut souligner d'emblée que ce livre n'est pas facile d'accès. Contrairement à ce que la quatrième de couverture laisse penser, il ne s'agit pas d'un livre de vulgarisation sur la pensée chinoise, mais bien d'un livre qui mêle philosophie, histoire et linguistique, afin de nous faire comprendre le mode de fonctionnement de la pensée Chinoise. La plume de l'auteur et son esprit d'escalier, n'aident pas non plus à nous faire entrer dans le livre, dont la lecture est complexe. Pourtant si on insiste suffisamment, il faut bien admettre que l'on apprend beaucoup.
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Etant une passionnée de la culture et de l'histoire chinoise ce livre m'a de suite attirée. Tout en étant très intéressant j'ai trouvé que la quatrième de couverture représentait très mal le contenu de celui-ci. En effet nous tombons dans une énumération d'éléments très précis auquel je ne m'attendais pas, tel que les mois et les jours en Chine ou l'écriture. Beaucoup de sujets abordés ne sont pas primordiaux dans la culture chinoise à mon humble avis mais pour des personnes cherchant des sujets en particulier cet essai est parfait. Cependant dès nous arrivons en profondeur sur une certaine réflexion Javary parvient à nous faire réfléchir sur la grande puissance qu'est la Chine. Ce qui m'a particulièrement interpelé dans ce livre est avant tout le fait qu'il puisse convenir aussi bien à des novices qu'à des expérimentés sur la Chine. Enfin l'écriture de l'auteur tout en étant dense, nous guide avec simplicité dans les méandres de la culture chinoise.
Un grand merci aux éditions Albin Michel et à Babelio pour cette très bonne lecture.
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ce livre est une plongée dans le monde de la pensée chinoise qui m'a appris pas mal de choses. Cependant, j'ai quelques réserves quant à cet essai. S'il est très intéressant, je le trouve trop foisonnant, à vouloir trop en dire, on en dit parfois pas assez… Au contraire, l'auteur maîtrisant son sujet (il fait de nombreux renvois à ces précédents ouvrages), j'ai parfois eu du mal à le suivre sur certains points : et oui, de la culture chinoise, je ne connais pas grand-chose, si ce n'est ce que la télévision a bien voulu m'en dire (je ne crois pas avoir lu un seul auteur chinois … ), donc par moment, j'ai haussé le sourcil en me demandant de quoi on me parlait (je connais quand même la révolution culturelle, Mao et Confucius, il ne faut pas exagérer), mais j'avoue, j'attendais un livre de "vulgarisation", comme on dit, et la 4ème de couverture me promettait des anecdotes (il y en a, mais peu), donc je suis un peu déçue.

J'ai été très intéressée par ce qu'on nous dit du Ying et du Yang (beaucoup plus complexe que la simplification occidentale veut le faire croire), mais le chapitre consacré aux jeux de société (comme mode de pensée) m'a profondément ennuyée… Trop long, trop complexe. Donc, en résumé, il faudrait peut-être commencé par des textes plus abordables quand on ne connait vraiment rien de la pensée chinoise. Si j'ai découvert bons nombres de réflexions intéressantes sur la société chinoise, je pense que ce livre est destinée à ceux qui la connaissent déjà un peu, et qui veulent parfaire leurs connaissances, approfondir.
Lien : http://arsenelupinetlesautre..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Paysans expérimentés, les Chinois cultivent les céréales sur leur sol depuis que celles-ci font partie du patrimoine de l'humanité, il y a huit ou dix mille ans. Pareille continuité, sans équivalent dans l'histoire du monde, enracine le mode de penser des Chinois dans une permanence culturelle spécifique. De cette pérennité sédentaire est par exemple née une valorisation de la classe paysanne qu'on ne retrouve pas dans les autres sociétés anciennes. La hiérarchie sociale chinoise traditionnelle comprend quatre niveaux : tout en haut, les lettrés-fonctionnaires à cause de l'importance de l'écriture, juste après viennent les paysans, ensuite seulement les soldats et enfin les commerçants.[...]

Nous verrons en première partie comment cette continuité sédentaire, privilégiant toujours le pragmatisme sur l'abstraction, a conditionné un rapport particulier avec le temps, avec l'invisible, avec l'espace et avec la nature en général. Puis comment cet enracinement a produit un rapport particulier avec le changement, posé comme seule assise stable de toute stratégie raisonnable et efficace, point de vue qui, avec le système Yin/Yang, se concrétisera dans une perception par flux plus que par essences et qui sera explicité par une écriture analogique sans équivalent dans aucune autre civilisation.
La troisième partie portera sur les particularités qu'induit justement ce système non alphabétique d'écriture. Dans un quatrième temps, on observera comment, de la combinaison de ces différents facteurs, est né un rapport inédit avec une forme de spiritualité, une sensibilité plus proche du chamanisme ancien que des religions depuis lors écloses sur le continent eurasien, ce qui se manifeste par une "magie" aujourd'hui toujours très présente dans la vie quotidienne.
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Les mots sont les outils avec lesquels on pense, et l'on pense différemment selon qu'on écrit avec des mots formés de signes dénués de sens et placés les uns à la suite des autres (les lettres) ou avec des idéogrammes constitués de dessins schématiques disposés de façon à tenir chacun dans un espace identique.
Le raisonnement analytique, ce fondement de la vertu occidentale qui nous a donné la science et la philosophie, doit beaucoup à notre façon d'écrire. Il nous semble évident que tout le réel, les objets physiques, le corps humain, le fonctionnement des entreprises, puisse être ramené à un nombre restreint de composants élémentaires pour être analysé, puisqu'il en est ainsi de tous les mots avec lesquels nous pensons. Rien de tel en chinois. On l'a vu, on ne peut pas épeler un idéogramme, c'est un tout, un agrégat dont la construction est souvent rétive à notre forme usuelle d'analyse.
Cette logique analytique, qui est pour nous la logique tout court, est si étrangère aux Chinois qu'ils n'ont même pas de mot pour la nommer.
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La flotte de Zheng He (1405-1433) est impressionnante par son avancée technologique - elle s'appuie sur deux inventions chinoises essentielles à la navigation, la boussole et le gouvernail d'étambot, connues depuis les Song-, mais surtout par la taille de ses navires. Déjà lorsque Marco Polo avait décrit ceux qu'il avait vus, un siècle avant Zheng He, personne ne l'avait cru, car ce qu'il rapportait était inimaginable à l'époque en occident. L'armada de Zheng He compte un millier de navires, dont le cœur est constitué par une soixantaine de jonques géantes, longues de cent vingt à cent quarante mètres et larges de cinquante, jaugeant chacune environ mille cinq cents tonneaux (on connaît ces dimensions grâce à la découverte en 1962, près de Nankin où se trouvaient les anciens chantiers navals, d'un gouvernail intact qui a permis de reconstituer les navires). Gréés chacun de neuf mâts portant des voiles à lattes (ce qui évite aux marins de risquer leur vie en grimpant dans les gréements pour carguer la voilure), ces colosses embarquent un bon millier de soldats et autant de passagers officiels, invités étrangers, savants, interprètes, médecins et même jardiniers (qui cultivent des légumes à bord pour éviter le scorbut).

Par comparaison, la flotte que le roi d’Angleterre Henri V rassemble en 1415, la plus impressionnante de l'époque, est composée de... cinquante navires, dont les plus gros embarquent deux cents chevaliers et leurs équipements. On mesure à cette aune à la fois la puissance technologique chinoise de l'époque et , par ricochet, l'audace d'un Christophe Colomb qui, soixante quinze ans plus tard, partait affronter l'inconnu avec une quarantaine de marins, dans des caravelles d'à peine trente mètres de long.

(P78)
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Les mots sont les outils avec lesquels on pense, et l'on pense différemment selon qu'on écrit avec des mots formés de signes dénués de sens et placés les uns à la suite des autres (les lettres) ou avec des idéogrammes constitués de dessins schématiques disposés de façon à tenir chacun dans un espace identique. Le raisonnement analytique, ce fondement de la vertu occidentale qui nous a donné la science et la philosophie, doit beaucoup à notre façon d'écrire. Il nous semble évident que tout le réel, les objets physiques, le corps humain, le fonctionnement des entreprises, puisse être ramené à un nombre restreint de composants élémentaires pour être analysés, puisqu'il en est ainsi de tous les mots avec lesquels nous pensons. Rien de tel en chinois. On l'a vu, on ne peut pas épeler un idéogramme, c'est un tout, un agrégat dont la constitution est souvent rétive à notre forme usuelle d'analyse.

(P223)
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Les Chinois ont compris que "rien d'immobile n'échappe aux dents affamées des âges." Aussi choisissent-ils de fléchir devant l'impact du temps pour mieux le neutraliser. La réflexion de Segalen part d'une observation concrète : l'architecture chinoise emploie des matériaux périssables, elle se dégrade rapidement et requiert de fréquentes reconstructions. De cette constatation technique, il tire une conclusion philosophique : les Chinois ont transféré le problème. L'éternité ne doit pas habiter l'architecture, elle doit habiter l'architecte. La nature transitoire du bâtiment est une offrande faite à la "voracité du temps, et c'est au prix de ce sacrifice que le constructeur assure la permanence de son dessein spirituel".
Cette impression de continuité qui s'enracine dans la nuit des temps procure à l'esprit chinois une sorte de sentiment d'éternité, qui lui est d'une grande aide aux moments de misère et une grande tentation aux moments de succès. On peut en mesurer l'aune en le comparant à celui qui assaille Paul Valéry au lendemain de la première guerre mondiale : "Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles."
La grande majorité des Chinois vivent leur culture comme une réalité insubmersible, même si, à l'instar du cycle des années, elle peut avoir ses mortes saisons - mais qui sont toujours, comme aujourd'hui, suivies de somptueuses renaissances printanières.
Les iconoclastes de la Révolution culturelle ont finalement provoqué un choc en retour. Leurs excès ont amené les Chinois à prendre la mesure de leur patrimoine culturel.
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Videos de Cyrille Javary (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cyrille Javary
Rencontre avec Henri Tsiang et Cyrille Javary, animée par Hélène da Costa autour du thème : Qi Gong, la familiarité chinoise avec l'invisible.
Henri Tsiang auteur de "Descartes au pays du Qi Gong", nous montrera par sa connaissance des neurosciences que les gestes du Qi Gong ne sont que les supports à l'INVISIBLE ressenti de la circulation de l'énergie vitale à l'intérieur du corps humain.
--- Je découvre le livre : https://www.dunod.com/ean/9782729622602
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