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A force de lire des romans incisifs, à la plume heurtée, chirurgicale, sur les errements de nos sociétés contemporaines et les turpitudes de l'être humain, on a parfois un sentiment de saturation, un cruel besoin de poésie et de beauté.
Je suis arrivée chez ma libraire en lui demandant un livre, n'importe lequel: "qui parle d'une autre vie possible, plus douce, plus lente".

Elle m'a tendu cette biographie que je n'aurais jamais choisie moi-même, à cause de ce titre qui ne lui rend vraiment pas justice.

Écrite par @alexisjenni, que je n'avais jamais lu, elle raconte l'incroyable destin de John Muir, fondateur du parc national Yosemite.
C'est un récit d'aventure, il y a du Jack London et du Jules Verne dans la vie de Muir.
C'est une déconnexion somptueuse avec l'immédiateté, le matérialisme et le rugissement du monde.

Né et élevé à la dure en Ecosse, au début du XIXe, Muir émigre avec toute sa famille à l'âge de 10 ans pour vivre le rêve américain dans le Wisconsin.
C'est l'époque de la ruée vers l'or, tout est possible, sauvage.

Brillant, conteur doué, ingénieur né, Muir aurait probablement pu devenir millionnaire effectivement mais choisira la vie au grand air. Jamais il ne mettra les pieds dans une usine ou un bureau. Il essaie, jeune homme, et il y renonce. Il choisit la nature.

C'est une sorte de Gandalf, un marcheur infatigable, émerveillé par la nature. de l'Alaska à la Sierra Nevada, il passera une vie entière à décrire les beautés du monde. Il correspondra avec les esprits libres de son temps et sera ami avec Emerson ou Roosevelt.

Cette lecture fait le même effet que la contemplation d'un tableau. Une pause dans le tumulte des pensées, un apaisement, le retour de la foi en l'humanité.

L'auteur mêle la biographie et une déclaration d'admiration toute personnelle, ça surprend parfois, mais c'est le seul bémol que j'en retire. Ce n'est pas du tout ma tasse de thé, le nature writing, mais tout de même que ce livre est beau, et que le destin de cet homme donne envie de vivre au bord d'un ruisseau, et d'oublier toute civilisation. de s'émerveiller tout simplement.

A lire calé contre un chêne, en écoutant le bruit du vent dans les feuilles.
Lien : https://www.instagram.com/tu..
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J'ai croisé Alexis Jenni au rencontre littéraire de Montmorillon. J'ai un peu discuté avec lui, on a absolument pas parlé de ce livre, mais quand je l'ai vue dans ma librairie, ça m'a bien tenté. Un auteur intéressant qui parle d'un grand naturaliste et explorateur des paysages sauvages de la fin du XIXème.

On m'a fait la remarque que c'était bizarre de lire une biographie d'un auteur dont on avait pas lu de livre. J'ai répondu que ce n'était pas si bizarre que ça... (oui j'ai beaucoup de répartie). Et donc oui, j'ai des bouquins de John Muir dans ma PAL mais pour l'instant je ne les ai pas lu.

Me voilà lancé dans une biographie. Muir est un monstre capable de passer des semaines dans des milieux sauvages, à se nourrir de la beauté des paysages (et de pain). J'ai bien apprécié l'écriture d'Alexis Jenni ainsi que sont découpage. C'est également un ouvrage qui met en avant l'écologie au sens noble du terme, une écologie qui émerge au XIXème siècle mais qui voyait déjà Les limites de la croissance (si je peux me permettre ce parallèle).
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En bon nerdo-geek inculte fier d'être ignare dans tous les domaines sur la littérature blanche (excepté ce noble courant qu'est le RRRRÔMANTISME), je ne suis presque pas les parutions de la littérature générale. Ou plutôt si : de loin en loin, je regarde François Busnel du fond du canapé parental. J'aime ce présentateur populaire, et Dieu sait que c'est rare de ma part, mais voilà : toujours attentif, bienveillant et heureux, il ressemble au genre d'intellectuels que j'aimerais devenir le jour où j'en aurais marre de chanter du Gilles Stella sous la douche. Vient donc le jour où je n'ai pas regardé La grande librairie depuis au moins un an, quand ma soeur m'annonce qu'un gars de sa classe va passer dans son concours de lecture à voix haute. Perplexe, je me rends compte que je n'ai rien à faire de ma soirée, ou que je suis trop épuisé par mon stakhanovisme habituel, et je décide de venir.
La lecture à voix haute n'est pas un exercice facile. Prenez Juan Branco : avec sa voix posée dans la version audio de Crépuscule, il est sans doute ce qui se rapproche le plus de la lecture dans ma tête. Pas d'emphase, pas de cris non signalés par la ponctuation, une simple voix calme sans pour autant tomber dans la monotonie. Mais lorsque vous tentez de réciter un texte, vous vous rendez compte que votre voix ne colle pas avec celle dans que vous vous imaginiez, dans le timbre bien sûr, mais aussi dans les intonations. Et quand vous êtes en public, on attend de vous un minimum de spectacle ; dès lors le texte prend une toute autre dimension. L'idée de François Busnel avait ainsi toutes les chances d'aboutir à un concours d'éloquence.
Et pour être éloquent, il faut donc de la fougue. Exit l'actor's studio et place au jeu shakespearien. Je hausse un sourcil et m'avachis un peu plus entre les coussins. Pourquoi pas, après tout ? Au fil de cette première manche, les prestations d'abord juste bonnes s'améliorent, et je passe au final un moment agréable. Quand soudain arrive le candidat de notre lycée, et là les portes s'ouvrent.
Si vous avez eu la chance de fréquenter le lycée Léonard de Vinci (et plus particulièrement la filière l'avant qu'un guignol à lunettes décide de détruire l'Éducation nationale), vous connaissez ce type très particulier d'élève malin, qui a su tirer le meilleur de son établissement chouchouté par Laurent Wauquiez. Il a des notes nettement meilleures que la moyenne, il a des rêves d'artiste, est bien souvent cheveux au vent, dressant de grands projets avec son cercle d'amis et squatte moins souvent que les autres la remise de la salle d'arts plastiques pour y sniffer les pistolets à colle. Ce sont des gens charismatiques qui redonnent foi en la jeunesse, qui ont ce génie vibrant dans l'âme que les circonstances socioculturelles si endémiques ont bien voulu lui offrir. Une admiration se dégage tout naturellement d'eux. On sent qu'ils seront les meilleurs, souvent pas de beaucoup, mais qu'ils ont cette étincelle qui forme les grandes aventures — et pour certains les grandes amitiés.
Je n'ai pas eu la chance de connaître Gaspard, mais qu'importe : « Les rencontres sont toujours décevantes », a dit un jour Deleuze. Oui, qu'importe car il s'élance, tenant déjà dans sa main un très fort atout : un livre de Sylvie Germain. Et là… se fait sentir un souffle. Une sensation comparable aux meilleures déclamations de Feu ! Chatterton, une sorte de transe sacrée élevant l'esprit mais plus encore l'âme. Pendant deux minutes, moi, mon frère, et peut-être même ma soeur habituée à ses répétitions, nous restons là, bluffés.
Alors les jours suivants, peu à peu je commence à lire à voix haute. Ce sont d'abord des philosophes matérialistes, Marx et Engels dont j'entame enfin la bibliographie, et dont pourtant se dégagent désormais des allures épiques ; puis je commence une longue promenade liseuse en poche vers la forêt de Miaune. Un peu d'un feu que je croyais mort en moi refait timidement surface. Alors que je quitte cette montagne touffue, je me perds un moment parmi l'immense campagne écrasée par le soleil qui se dresse autour. Presque aucun habitant, seulement les champs, la marche, et les griffures d'ortie. Je n'ai pas préparé suffisamment d'eau, ni même de nourriture. Je m'assieds sur un rocher dans un petit bois longeant une départementale, et je m'estime suffisamment épuisé pour pouvoir me plonger intensément dans un texte. D'abord, je refuse de lire à nouveau à voix haute. Puis je me rends compte que je ne parviendrai pas autrement à faire sortir l'âme du récit.
En cette fin d'année sortira sur le blog la mini-critique d'un livre que j'ai attendu une décennie pour pouvoir lire, le livre secret des elfes, de Katherine Quenot et (surtout) Civiello. Il y aurait beaucoup de choses à redire, mais j'apprécie profondément l'idée de ces créatures tapies au fond des bois, étranges et fascinées par des humains. Les détenteurs de royaumes infinis cachés dans l'écorce d'un sapin ou derrière la racine d'un chêne. D'autres portes.
Ce jour-là, au milieu d'une forêt comme il y en a tant dans l'Auvergne, sous le soleil d'une Haute-Loire s'ouvrant à l'été, j'ai lu pour les elfes.
Mais qu'est-ce que j'ai lu, exactement ? Une biographie qui n'intéressera pas grand-monde sous nos latitudes. Et ce qui n'intéresse pas m'intéresse. Plus particulièrement quand il s'agit de la vie d'un vagabond. Si vous vous souvenez bien, il y a un an de ça, j'avais posté sur mon blog une série d'articles montrant tout mon intérêt pour la pérégrination. Plus que toute autre chose finalement, dans une musique électronique ou une oeuvre d'Imaginaire (qui constituent l'immense majorité de ce que je poste sur le blog), c'est le voyage que je cherche, l'aventure, quelque chose qui m'arrache pour de bon à mon objectivité d'ordinaire. L'art n'a pas à être entièrement rationnel ; et l'art, dans une certaine mesure, vient également guider nos vies.
John Muir est donc une légende étasunienne, un voyageur et aventurier qui a aussi été scientifique, écrivain et philosophe au passage. Il a sillonné le monde, accompagné des missionnaires, participé aux tout premiers combats écologistes, a refusé de simplement participer à la religion du progrès technique qui trouvait son âge d'or dans le XIXe siècle. Il est en quelque sorte l'anti-John Galt, car il a refusé la gloire et l'enrichissement personnels pour une ouverture aux gens et à la nature, quand bien même le succès se trouvait à portée de main ; il est allé jusqu'à vivre dans l'ascétisme le plus total pour poursuivre ses rêves. Durant ces 350 pages sur liseuse, il s'est révélé un modèle de culture, d'ouverture et de détermination.
Le sujet est donc excellent, mais qu'en est-il du livre ? Alexis Jenni veut rendre au personnage un hommage tout particulier ; plutôt que de prendre un ton universitaire, il va au contraire délibérément se faire le plus subjectif possible et comparer l'existence de son héros avec la sienne, afin de raconter SON John Muir. Mais l'exercice a parfois ses limites : un coup on a de grandes envolées lyriques, un autre ce sont des phrases toutes simples simplement juxtaposées à la Jean-Michel Jarre. La notion d'« animisme chrétien » revient également souvent, quitte à se répéter. Je pourrais également pointer les différentes références à la pop-culture qui paraissent souvent anachroniques ou hors de propos, mais après tout il y en a de nombreuses plus érudites.
Malgré ça, le texte parvient à emporter : par ses descriptions amoureuses de la nature, sa fidélité aux grandes thématiques développées par Muir, ou encore son regret élégiaque d'un temps où le monde était plus sauvage, Alexis Jenni livre un témoignage sincère et poignant, ne s'éternisant jamais et tout à fait accessible. On regrettera juste le prix sur papier (22€ les 200 pages, comme j'ai l'habitude de dire, même Bragelonne nous a pas fait ce coup-là).
Alors qu'en est-il des concours de lecture, au final ? Ils viennent reconnecter le récit à l'oral, établir dans notre société une trêve entre celui-ci et l'écrit tout-puissant. le jeu est parfois grandiloquent, et alors ? Les lecteurs à voix haute sont les bardes des temps modernes. Ils sont ceux qui viennent donner du sens à l'éloquence, cette version de salon de la rhétorique, un sens esthétique, là où celle-ci s'était débarrassée de son versant politique. Nous avons besoin de ces moments entourés de conte et de conteurs, par des lecteurs nous soulevant aussi bien que des auteurs nous emportant. Et pour cela, je remercie aussi bien Alexis Jenni que Gaspard.
Mais nous avons plus encore besoin de nous éloigner de la civilisation, ou du moins de cette civilisation de plus en plus imposante, uniforme et médiocre. Il nous faut chanter à nouveau la nature, communier avec l'être biologique et ses illogismes somptueux. Nous sommes déjà mentalement des machines ; bientôt, à en croire les prophètes transhumanistes, nous en serons physiquement. Retrouvons le goût de l'effort, du dépassement, de la beauté qui nous surprend dans nos moments austères ; car la vie ne retrouve son sens que lorsqu'on danse sur ses limites. Retrouvons, avant tout, nos rêves d'enfants voyageurs, du temps où nous voulions découvrir l'Afrique et l'Amérique du Sud. Cette expérience est possible par le vagabondage ; elle l'est aussi par ce livre. Et pour cela, je remercie aussi bien les elfes que John Muir.
Ce mois de juin aura été très chaotique, mais en tout cas il s'achève en beauté ! J'aurais tout le temps de vous barber avec tous mes nouveaux problèmes à l'occasion ; ce soir, c'est la fête ! le retour des beaux jours s'annonce (et du Nexus VI, du NEXUS VI, flûtin !), avec des projets entre amis, des fêtes qui s'annoncent grandioses, et toujours la rage de faire déferler le Beau chez ces élèves si particuliers du lycée Léonard de Vinci : ceux qui rêvent de toujours plus de culture.
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Dans cette biographie, on fait la connaissance de John Muir, un homme talentueux et infatigable marcheur, un touche à tout de génie, un arpenteur de grands espaces, inspirateur du concept des Parcs nationaux aux USA. Théodore Roosevelt disait de Muir qu'il était l'homme le plus libre qu'il ait jamais rencontré. On navigue dans des paysages sublimes tout en ressentant la petitesse de l'homme face à ces immensités et la grandeur de la poésie quand elle est empreinte de rosée du matin à hauteur de séquoia.
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J'appréhendais ce livre version Kerouac ou Jack London pour au final, me retrouver avec un livre plein d'humour, d'amour, de tendresse, de la poésie autour d'un homme, adoubé par l'auteur de la biographie.
Une tentative de rendre au personnage principal cette profondeur, ces émotions qu'il aurait passé sa vie à essayer de faire émerger de cette nature qu'il vénère.
Une ballade dans le Yosemite avec quelques errements par de la le monde.
A lire, il fait du bien
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Quel triste titre pour une vie si extraordinaire ! Au début du récit, l'auteur nous indique que le livre aurait pu s'intituler "L'émerveillement" et cela aurait très certainement mieux rendu compte de ce que le lecteur pouvait attendre de ce livre et été plus en adéquation avec le tempérament de cet homme inclassable et enthousiasmant qu'est John Muir. le titre retenu laisse à penser que nous pourrions découvrir l'histoire d'un destin marginal sur la trajectoire d'une ascension à la mode capitaliste. Je m'attendais à lire le récit d'un ancien entrepreneur à qui tout réussi mais qui choisi de vivre dans la rue. Je pensais suivre le parcours d'une rupture sociale choisie. Je n'avais pas lu la quatrième de couverture.

Finalement, il n'est pas vraiment question de réussite sociale, de sécurité financière, d'Economie ni de classes sociales. le sujet de ce récit est la Nature, la Sauvagerie au sens de sa toute puissance, de son caractère entier, magique et envoûtant. Ce récit nous transporte aux côtés de John Muir, un jeune homme travailleur et courageux, intelligent et sensible, pris de passion pour la Nature. Très vite, alors que sa curiosité et son intelligence lui permettraient de trouver un emploi d'ingénieur ou de botaniste, il part à la découverte des grands espaces américains. Nous entrons dans la seconde moitié du XIXème siècle : tout est possible aux Etats-Unis. La prospérité, le commerce, le développement de l'entreprise, les innovations, mais aussi la découverte des Grands Espaces vierges, encore pour quelques années, de toute trace de l'Homme Blanc. Alexis Jenni nous parle de la joie qu'éprouve John Muir à découvrir ces univers magiques, comment il ne fait qu'un avec la nature qui l'entoure. L'auteur en parle d'autant mieux qu'on sent bien combien il a pu lui aussi ressentir cette plénitude, cette toute puissance, cette énergie vitale, à se trouver en ces lieux éloignés de toute vie humaine. Il nous parle avec beaucoup de talent, d'émotion et de justesse de sa passion pour la Nature et pour John Muir, un personnage remarquable.

Car si cet Ecossais arrivé en Amérique avec sa famille à l'âge de 10 ans est passionné par la nature et vit dans les grands espaces, loin des villes, se déplace à pieds pendant des journées et des nuits entières, il ne méprise pas pour autant les humains. Au contraire, il les aime. Il aime converser avec eux, débattre, il publie des articles dans des revues reconnues... Il apprécie de partager sa route avec des voyageurs passionnés de nature et d'espaces vierges. Mais quand ses compagnons reviennent rapidement à l'hôtel et dans leur maison, lui s'enfonce toujours plus loin dans les montagnes et les forêts. J'ai aimé que ce John Muir ne soit pas un sauvage, asocial et isolé du monde. J'ai aimé qu'il trouve quand même le moyen de se marier, même si on se demande bien comment il a pu trouver l'âme soeur.

Cette biographie est un magnifique hommage à la Nature, à un monde qui n'existe plus aujourd'hui, depuis que l'Homme a mis sa main partout, maintenant que tout a été découvert, montré, saccagé. Néanmoins, comme le dit Alexis Jenni, on peut encore trouver aujourd'hui ces émotions vraies et si fortes. Nul besoin d'aller dans le parc national du Yosemite où les touristes se bousculent, pour le ressentir. Au contraire d'ailleurs. Que ressentez vous au Cirque de Gavarnie quand vous arrivez au bout après avoir cheminé avec des centaines de touristes, à pieds, à cheval ou à dos d'âne, ramassant les fleurs et déposant leurs déchets sur le sentier bien aménagé pour éviter une trop grande fatigue ? Difficile de se laisser envoûter par le spectacle dans un environnement grouillant et bruyant. Mais si vous vous éloignez des chemins trop touristiques, vous prendrez plaisir à écouter le silence et prendrez le temps de voir vraiment la nature qui vous entoure. Vous pourrez même y voir quelques isards et autres marmottes. Vous ressentirez très certainement plus d'émotions et regardant une famille de renards jouer dans un champ à l'orée d'un bois, qu'à vous prendre en photo à côté de la grande cascade "en se contorsionnant pour laisser penser qu'on y est seul", comme le dit avec beaucoup d'humour Alexis Jenni.

Bref, ce livre est très riche et très inspirant (c'était le thème de ce nouveau rendez-vous du Comité de lecteurs, les "biographies inspirantes"). Il y est question d'émerveillement, d'amour, de passion pour la nature, d'environnement aussi bien sûr, d'écologie, à la fin de la vie de Muir, des dégâts du tourisme, de la surexploitation des richesses - que dire de ces forêts de séquoias qui ont disparu pour assouvir la soif de richesses de quelques uns. Il y est aussi question d'humanité, car John Muir est quelqu'un d'empathique et bienveillant. Il est aussi question de connaissances et de Culture, de tous ces auteurs qui accompagnent le parcours de John Muir. On y trouve un petit goût de Jules Verne : ils ne se connaissent sans doute pas mais vivent dans cette même époque où la science accélère, où les découvertes tiennent en haleine les nombreux lecteurs de revues littéraires ou scientifiques. Tout est possible. Tout était alors possible, le meilleur comme le pire.

John Muir n'est, malheureusement, pas connu en France. Et c'est bien dommage. Mais il est une figure de l'Histoire américaine, reconnu pour son engagement et sa sincérité. Bien loin d'être un sauvage, il est un homme passionné, rêveur, sociable... un personnage attachant et captivant que l'on quitte avec regrets à la fin de ces 220 pages. Je pense que je le recroiserai dans de futures lectures, celles de ses propres textes. En attendant, je ne pouvais pas ne pas partager avec vous mon enthousiasme pour ce livre et ce personnage.
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10 le Hibook a lu « J'aurais pu devenir millionnaire,j'ai choisi d'être vagabond » d'Alexis Jenni. J'ai entrepris cette lecture après la rencontre avec l'auteur ménagée par la Nouvelle Librairie Baume . Alexis Jenni m'avait séduit par sa verve et son enthousiasme et la lecture de son ouvrage ne fait qu'amplifier cette impression première. N'attendez pas une biographie universitaire bourrée de références et de notes savantes : le texte, ne vise qu'à faire partager au lecteur l'intérêt et la sympathie qu'il éprouve pour son sujet. Il faut dire que John Muir c'est du haut de gamme ! Pour brosser le portrait de cet incroyable personnage , Jenni évoque avec pudeur et délicatesse sa propre expérience (d'enfance principalement) et surtout use d'un style fluide ,poétique et plein d'humour qui fait de ce livre une expérience de lecture heureuse et donne envie (c'est le but) de lire les textes du « dieu des enfants grimpeurs et casse-cou » : John Muir.
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Que voici un essai plaisant à lire ! D' ailleurs, j'ai cru un temps lire un roman, tant la plume est jolie !
Je pense que c'est un très bel hommage à John Muir, c'est un texte plein de respect et d'admiration pour ce grand homme mais aussi pour ce qu'il a aimé par-dessus tout.
C'est plein de poésie, de sensibilité, de délicatesse. Et ça fait du bien !
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Une formidable biographie de John Muir, trop mal connu en France, mais héros national aux États Unis, fondateur de l'écologie politique ou plutôt poétique .Comme l'auteur, on est triste de le quitter au terme de ce livre, mais impatient de continuer à le découvrir dans ses écrits. Merci Alexis Jenni!
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Ce livre est consacré à John Muir, un personnage hors du commun, même s'il reste un illustre inconnu en France. Né dans une famille de paysans écossais et élevé à la dure par un père austère et intransigeant ("il voyait le travail comme le seul sain désir qu'un homme puisse avoir"). La famille émigre aux États-Unis où ils s'installent sur de nouvelles terres où le petit John continue à travailler sans arrêt et sans passion.

Son plaisir est de courir la campagne et découvrir les mystères de la nature. En même temps il se découvre inventeur, et il crée des machines aussi invraisemblables qu'inutiles, mais souvent géniales. Il va essayer d'en faire carrière, se retrouve contremaitre dans une usine, mais arrête bien vite car il ne peut supporter la vie citadine.

Et il devient vagabond, errant dans les forêts au rythme de ses envies, vivant uniquement de pain et d'eau, couchant par terre comme ses amis les animaux. Il dessine et écrit au fur et à mesure de ses pérégrinations, vend ses articles à des journaux, ce qui lui permet de financer ses prochaines expéditions.

Muir est témoin de la conquête de l'Ouest et du massacre de la nature qui en découle. Il voit la forêt régresser à chacun de ses voyages sous les coups des bûcherons et des fermiers qui la brûlent pour créer des pâturages. Son action en faveur de la préservation de la vie sauvage aboutira à la création du Parc National de Yosémite.

L'auteur retranscrit avec passion l'amour de John Muir pour la nature sauvage. le seul bémol dans ce récit l'auteur fait parfois le parallèle entre son amour de la nature et celui de John Muir, et il faut avouer que ce ne sont pas les parties les plus intéressantes. Il est fascinant lorsqu'il parle de son idole John Muir, par contre ses propres réflexions n'apportent rien au récit.
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