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EAN : 978B005R79BIS
(30/09/2011)
3.17/5   9 notes
Résumé :
À l’ouverture de la première tragédie française à l’antique, représentée en 1553, dans un prologue de soixante-deux vers, Jodelle commence par faire l’éloge de Henri II1, fils du Père des Lettres François Ier et vainqueur de Charles Quint, pour ensuite présenter la pièce dans sa singularité. Adoptant un style élevé et puisant à la source antique, Cléopâtre captive permet la renaissance du genre tragique. La tragédie française, de tonalité élégiaque, se définit comme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cette pièce est citée régulièrement dans les histoires de la littérature française, comme la première tragédie française. le XVIe siècle est un siècle fondamental en ce qui concerne la langue et la littérature, le théâtre n'échappe pas à la règle. Du Bellay, dans L'illustration et la défense de la langue française (1549), exhorte à écrire en français des oeuvres imitées ou inspirées des grands auteurs antiques. Comme les Latins ont imité les Grecs, les poètes de son époque doivent imiter ces illustres Anciens pour produire de nouveau des grandes oeuvres. Cette imitation doit aussi bien concerner les petites formes poétiques, que les grandes formes, épopée, comédie, tragédie (considérés aussi comme de la poésie).

Le défi ne tarde pas à être relevé, dès 1553, Étienne Jodelle fait représenter une comédie, Eugène, suivie à peine quelques mois plus tard, par cette Cléopâtre captive, une tragédie. La première représentation a lieu devant le Roi, une autre est donnée ensuite dans un collège, et remporte un vif succès. C'est la première fois que l'alexandrin est utilisé au théâtre en France.

La pièce décrit les derniers moments de Cléopâtre. Marc-Antoine est mort, la défaite de son armée est consommée, elle est prisonnière d'Octave, qui souhaite l'amener à Rome pour figurer à son triomphe. Il ne lui reste plus qu'à mourir, pour échapper à l'humiliation, et garder intact sa gloire de reine. Ce qu'elle parvient à faire, malgré la surveillance dont elle est l'objet.

Une pièce qui est très loin du théâtre auquel nous sommes habitué maintenant. Il n'y a pour ainsi dire pas d'action. de longues tirades, des monologues, des stichomythies, la présence d'un choeur….Nous sommes dans une sorte de déploration, d'élégie, d'un adieu à la vie. Et la langue a tout de même pas mal changée, certains mots ou tournures ne sont plus usités.

Les jugements sur cette pièce sont en général plutôt négatifs, mais j'y ai trouvé pour ma part beaucoup d'intérêt. J'ai aimé ces vers, cette façon de dire sa peine, de la chanter presque. Avec une certaine sobriété et grandeur, même si elles ne sont pas dépourvues d'une profonde douleur. Un véritable sentiment tragique, d'un destin contraire, d'impossibilité d'échapper à ce que l'on est, la traverse.

Certes, par la suite le théâtre classique prendra d'autres orientations, sans doute plus faciles à suivre pour la majorité des spectateurs. Plus d'action, une possibilité d'une fin heureuse éventuellement, des véritables dialogues, des personnages qui ne sont pas que des archétypes, mais des personnes. Mais je crois qu'il ne faut pas lire cette « première pièce » uniquement en comparaison de ce qui va suivre, et lui trouver de l'intérêt qu'en fonction des éléments qu'elle annonce ou la juger défaillante par ceux qui en sont absents. Juste la considérer telle qu'elle est, un autre possible du mot dit devant un public, plus basé sur une parole poétique et moins narrative, plus statique et hiératique sans doute, mais pourquoi pas ce parti pris.

Je trouve qu'elle mérite mieux que ces jugements condescendants que l'on trouve dans les manuels ; que ses beaux vers mérite une lecture, et pourquoi pas une écoute, si on arrive à en trouver l'occasion.
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Cléopâtre Captive, ou le lectorat captif ?

L'une des rares oeuvres au programme, pour l'année universitaire, avec laquelle je n'ai pas accroché. Si le choeur (ici les femmes Alexandrines) permet ce lien entre drame individuel et sentimental, et drame collectif et politique, celui-ci ne suffit pas pour justement me « captiver » ; ou bien si… Une captivité par l'attente (non pas dans la tension, mais dans l'ennui) d'un dénouement déjà exprimé au début de la pièce. L'étude approfondie des personnages, dans le cadre des cours, n'était pas dénuée d'intérêt ; mais la lecture seule d'une oeuvre d'à peine 80 pages était déjà ressentie comme trop longue pour prétendre l'avoir un tant soit peu appréciée.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Antoine, ô cher Antoine, Antoine ma moitié,
Si Antoine n'eût eu des cieux l'inimitié,
Antoine Antoine, hélas ! Dont le malheur me prive,
Entends la faible voix d'une faible captive,
Qui de ses propres mains avait la cendre mise
Au clos de ce tombeau n'étant encore prise :
Mais qui prise et captive à son malheur guidée,
Sujette et prisonnière en sa ville gardée,
Ore te sacrifie, et non sans quelque crainte
De faire trop durer en ce lieu ma complainte,
Vu qu'on a l'oeil sur moi, de peur que la douleur
Ne fasse par la mort la fin de mon malheur :
Et afin que mon corps de sa douleur privé
Soit au Romain triomphe en la fin réservé
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Dans le val ténébreux, où les nuits éternelles
Font éternelle peine aux ombres criminelles,
Cédant à mon destin je suis volé naguère,
Jà jà fait compagnon de la troupe légère,
Moi (dis-je) Marc Antoine horreur de la grand' Rome,
Mais en ma triste fin cent fois misérable homme.
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Cleopatre.
Que gaignez-vous helas! en la parole vaine?

Eras.
Que gaignez-vous helas! de vous estre inhumaine?

Cleopatre.
Mais pourquoy perdez-vous vos peines ocieuses?

Charmium.
Mais pourquoy perdez-vous tant de larmes piteuses?

Cleopatre.
Qu'est ce qui adviendroit plus horrible à la veuë?

Eras.
Qu'est ce qui pourroit voir une tant despourveuë?

Cleopatre.
Permettez mes sanglots mesme aux fiers Dieux se prendre.

Charmium.
Permettez à nous deux de constante vous rendre.

Cleopatre.
Il ne faut que ma mort pour bannir ma complainte.

Eras.
Il ne faut point mourir avant sa vie esteinte.

Cleopatre.
Antoine ja m'appelle, Antoine il me faut suivre.

Charmium.
Antoine ne veut pas que vous viviez sans vivre.

Cleopatre.
O vision estrange! ô pitoyable songe!

Eras.
O pitoyable Roine, ô quel tourment te ronge?

Cleopatre.
O Dieux à quel malheur m'avez-vous allechee?

Charmium.
O Dieux ne sera point vostre plainte estanchee?

Cleopatre.
Mais (ô Dieux) à quel bien, si ce jour je devie!
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Reçois donc (SIRE) et d'un visage humain
Prends ce devoir de ceux qui sous ta main,
Tant les esprits que les corps entretiennent,
Et devant toi agenouiller se viennent ;
En attendant que mieux nous te chantions,
Et qu'à tes yeux saintement présentions
Ce que jà chante à toi le fils des Dieux,
La terre toute, et la mer, et les Cieux.
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Une éternelle nuit doit de ceux être aimée,
Qui souffrent en ce jour une peine éternelle.
Ôtez-vous le désir de s'efforcer à celle
Qui libre veut mourir pour ne vivre captive ?
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