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Face de lune - Lombard tome 1 sur 2
EAN : 9782803673698
144 pages
Le Lombard (23/11/2018)
3.78/5   9 notes
Résumé :
Né à l'aube des années 1990 dans les pages de (À Suivre), Face de Lune met en scène une île dont la population vit sous un joug dictatorial, en proie à des vagues gigantesques qui ravagent tout sur leur passage. Une île en attente d'un sauveur. Lequel sera un personnage sans visage, capable de dompter les vagues. Récit graphiquement très ambitieux dont le scénario interroge, en creux, l'histoire du XXe siècle, Face de Lune a ouvert le bal de 20 années de collaborati... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Oeuvre particulière, dérangeante, Face de Lune ne m'a que moyennement séduit. L'univers graphique et fabuleux et poétique, le scénario très bon sur la forme, ne m'a pas plus convaincu que cela.
Damnuestra est une île dictature balayée régulièrement par d'énormes tsunamis destructeurs dont savent se protéger les habitants en rejoignant les nombreux abris. Seulement, le pouvoir dictatorial lui, bien plus fragile, est sans cesse menacé par les révolutionnaires. Quand un étrange personnage au visage lisse semble savoir maîtriser les éléments, l'espoir renait chez les rebelles....
En plus de ce premier intégral regroupant cette série signée de la collaboration de Jodorowsky et Boucq, l'ouvrage nous emporte de multiples informations sur la genèse de Face de Lune. Un projet peu ordinaire, dense qui possède les arguments pour intéresser les fans de BD.
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L'album paru en novembre aux éditions du Lombard est une réédition d'un album paru chez Casterman, collection À suivre en 1992. En 2003, l'album était réédité en deux tomes : « le dompteur de vagues » et « La cathédrale invisible « . Cette édition propose donc l,album dans sa version originale. Elle est agrémentée d'un dossier contant la rencontre entre Boucq et Jodorowsky et la genèse du projet.



J'avais un souvenir ému de « Face de lune », une affection particulière pour ce personnage singulier dont l'existence est la seule arme. Chez lui, pas de volonté particulière de s'opposer au pouvoir, de soutenir le peuple et pourtant sa manière d'être au monde le fait apparaître au peuple comme le sauveur qu'il attendait et au pouvoir comme un dangereux rebelle à traquer. le sauveur de Damanuestra.



Ah, que j'aime ces dessins de vagues et ce danseur fou qui s'y glisse, les domine, y danse commis de rien n'était. « Face de lune » sur la falaise écoutant son coquillage parmi les oiseaux. Il est un héros que je chéris comme un enfant, craignant pour lui les situations dans lesquelles il se trouve bien malgré lui ; est-ce son faciès enfantin qui engendre un tel sentiment chez la lectrice que je suis ?



La société mise en scène par Jodorowsky est une société dictatoriale qui détient la puissance nucléaire et tient son peuple dans la crainte et la marginalité. Une société qui fait serrer les poings : le pouvoir est fou, les opposants divisés, les sectes font florès.



Les catins bleues, les prélats, Lola, grand prêtresse lubrique et son fils Seraphino , les ultra névroses, univers particuliers, tous admirablement campés par le dessin de François Boucq...univers de déglingue, de fornication, de décadence parmi lesquels chaque apparition de Face de Lune est une touche de poésie : il fait naître des fleurs dans le broyeur, cloaque exterminateur ; alors que le wagon dans lequel il a trouvé refuge bascule à la décharge, il en libère un papillon ; il danse dans les vagues, dessine une cathédrale avec les flots, bienheureux et innocent.



Ce personnage, cette poésie j'en gardais nostalgie et je remercie les éditions du Lombard et Babelio de m'avoir offert ce tome afin que je puisse à nouveau en savourer toutes les images et attendre la suite des rééditions avec impatience.

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Damnuestra est une île en proie aux éléments marins. D'énormes vagues viennent régulièrement la balayer de leur puissance aveugle. le couple de Kondukators dirait que les vagues viennent nettoyer la fange immonde des groupuscules séditieux qui peuplent les couloirs désaffectés du métro militaire. Au milieu de ce tsunami, un homme danse. Borrado, un étrange clown blanc, dépourvu de traits de visage. Son visage est empreint de douceur, de bienveillance et les Kondukators s'en offusquent, tout autant qu'ils souhaitent capturer ce trublion pour le faire analyser par leurs médecins et leurs prêtres.

Les révolutionnaires sont répartis en gangs selon leurs revendications. On va, par exemple, suivre les mouvements des Niktamères... En marge de ces groupuscules, on trouve une secte, fatalement, qui vénère la Vierge blanche. On reconnaît là le goût de Jodorowsky pour une certaine forme chaos à double visage...

Chaos final dans les mouvements des gangs en contrepoint de l'ordre totalitaire des Kondukators qui utilisent le totrane pour leurs armes de destruction massive (et souvent incontrôlée)... Chaos originel pour cette vierge, avec comme contrepoint le passage obligé vers le Palais des Plaisirs, dirigé par Maman, une énorme femme sur laquelle besognent 3 hommes à la fois

Borrado, secondé par Isha qui est poursuivie par le Culte de la Vierge blanche, va focaliser les ressentiments des marginaux. Mais voilà qu'arrive une nouvelle vague dévastatrice...

On se doute bien que je n'ai fait qu'effleurer le scénario de Jodorowsky. Ses fans retrouveront tout ce qui fait l'univers de cet ovni de la BD. Sexe postiche turgescent, traditions séculaires, sectes déviantes, totalitarisme aveugle...

On dirait que Jodorowsky cherche à mettre au défi ses dessinateurs... en leur lançant une sorte de "cap-pas cap"... aux dessinateurs qui vont se risquer à collaborer avec lui. François Boucq se révèle impeccable, en digne héritier de Giraud ou d'Hermann. C'est somptueux de précision.
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Quand j'ai reçu cette bande-dessinée, je me suis immédiatement dite : je devrais lire plus de BD. L'objet-livre est sublime - la couverture, tout en mouvement, tout en nuance de bleu,... est ce qui m'a d'ailleurs tout de suite séduite. Et puis, cette odeur... j'avais oublié que les bandes-dessinés, avec leurs épaisses pages, pouvaient sentir si bon.

Je m'attendais à tomber dans les pages d'une BD poétique à l'image de la sublime couverture : un homme qui danse dans les vagues, dans un décor apocalyptique. Je ne pouvais pas plus me tromper.

Si Face de lune reste un personnage énigmatique, poétique, et très beau, il évolue dans un monde-monstre où règne en maitre la laideur et la violence. Un monde cru, vulgaire, sexuellement malsain, j'ai été souvent révulsé. Alors que la couverture m'évoquait une respiration, j'ai eu l'impression d'évoluer en apnée dans cette BD, car je ne voulais pas respirer l'odeur putride de ce monde.

Ma lecture est donc en demi-teinte : je ne m'attendais pas à tomber dans un tel monde. J'étais à des lieux d'imaginer en ouvrant la BD l'univers glauque et monstrueux qui se cachait derrière le beau visage de Face de Lune.

Le visage de Face Lune - ou son absence de visage - se démarque parmi tous les traits grossiers, agressifs, profondément laids des personnages. Il y a une innocence qui perdure en lui et qui transparait dans ses traits.

Absence de visage, mais aussi... absence de parole chez ce personnage. Une fois encore il se démarque d'un monde où domine un langage cru, vulgaire. Impossible de parler là dedans si ce n'est pas pour crier, insulter, vomir des immondices.

Un beau personnage donc, mais dans un monde beaucoup trop malsain, pour que je puisse véritablement aimer cette BD.
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Quel bonheur ! J'ai eu l'impression de relire les BDs de mon enfance, celles que je n'avais pas vraiment le droit de lire parce que trop érotiques ou trop violentes. Je n'en comprenais jamais vraiment le sens mais j'aimais ces histoires à la fois futuriste et terriblement actuelles.
Avec "Face de Lune", j'ai retrouvé le graphisme très année 90 qui me rappelle "le cycle de Cyann" ou les fabuleuses BDs de Loisel.
J'ai parfois eu du mal avec l'enchaînement de violence de "Face de lune" mais le graphisme est formidable et l'histoire résonne terriblement dans l'actualité. Et en plus de ça, l'objet livre est vraiment très beau. Un beau cadeau à mettre sous le sapin !!
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critiques presse (2)
BDGest
28 décembre 2018
Œuvre clivante comme c’est souvent le cas avec le réalisateur de La Montagne Sacrée, Face de lune brille néanmoins grâce aux audaces toujours répétées d’un François Boucq au sommet de son art.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
21 décembre 2018
Redécouvrir cette histoire sous cette forme très soignée est un pur bonheur.
Face de Lune reste une série assez atypique et je vous encourage à vous y pencher, surtout que ce premier volume est vraiment très beau !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- FABULEUX ! GRANDIOSE ! La vague nettoie tout sur son passage ! Rayés de la carte, les bidonvilles ! Balayés, les déviationnistes ! Quelle formidable alliée pour notre régime !
- Ne t'exalte pas comme ça, pitchounet ! Tu vas encore te faire péter les hémorroïdes !
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Nous ne pouvons en rester là, la lutte a besoin de sang, il n'y a pas de véritables combats sans sacrifice !
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- Non mais vous voyez ça ! Il sourit, on lui met une dose mortelle et lui, il sourit ! ...
[...]
- Mais alors, qui est donc ce monstre ? D'où sort-il ? Qu'en faire ? Quelle horreur de rester ainsi joyeux malgré toutes ces tortures !!!
- Groïssman, vous allez me faire le plaisir de me désintégrer cette aberration. Je veux qu'il disparaisse à jamais !
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- Halte ! Personne ne passe par ici !
- Gy-go, Louzbel ! Tu me sondes, non... J'suis Isha, de "l'autre pouvoir"... Leur chef !
- J'suis dégoûté ! Où tu te crois, camarra ? Au paradis des inconscients ? C'est pas la zone de "l'autre pouvoir" ici ! Va falloir te frayer ton chemin "hard way"... !
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Sentez-moi cette aimable et méphitique puanteur de fiante ! Nous sommes sauvés... (p.102)
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