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Moduk Koo (Traducteur)Cécilia Castelli (Traducteur)
EAN : 9782493386090
222 pages
Matin calme (07/04/2022)
3.64/5   44 notes
Résumé :
Trois femmes dans des appartements luxueux, trois comptes sur les réseaux sociaux, une seule bataille : à qui sera la plus heureuse.
Yu-jin, Jeong-ah et Na-young, trois voisines aux caractères très différents mènent une lutte indirecte sur les réseaux, jusqu'au jour où Yu-jin est assassinée.
L'affaire fait les gros titres et Min-ho, ancienne meilleure amie de Yu-jin, qui n'avait pas eu de ses nouvelles depuis dix-sept ans, décide d'enquêter de son côté... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Au lycée, elles étaient inséparables. Mi-oh, Sekyeong et Yoo-jin partageaient leurs secrets, leurs peines et leurs espoirs. Depuis, de nombreuses années ont passé et, si les deux premières sont restées liées, elles n'ont plus aucune nouvelle de Yoo-jin. Aussi, quand elles apprennent que son assassinat fait la une des journaux, elles décident d'enquêter. Yoo-jin avait fait du chemin. Elle vivait dans un immeuble de luxe, dans un des quartiers les plus huppés de Séoul. Epouse et mère comblée, elle dévoilait sa vie parfaite sur les réseaux, affichant un bonheur éclatant et sans nuages. Mais qu'y avait-il derrière ces sublimes photos et ces hashtags joyeux ?
Au fil de leurs investigations, les deux amies découvrent que Yoo-jin livraient une guerre sans merci à deux de ses voisines, deux autres femmes aussi riches et heureuses qu'elles, deux autres femmes qui briguaient elles aussi le titre de femme la plus parfaite, la plus heureuse, la plus comblée, la plus aimée, la plus….

Un roman noir coréen qui dénonce les dérives des réseaux sociaux, la course au paraître, le poids du regard des autres. le bonheur est ici une notion toute relative. Est-on plus heureux quand on a un public pour apprécier et s'extasier ? Est-on plus heureux quand autour de nous les autres sont malheureux ? Et surtout, quel est l'impact des réseaux sociaux sur notre vie ? Les photos publiées correspondent-elles à la réalité ou sont-elles le résultat d'une illusion savamment orchestrée ?
Engagées dans une surenchère, les trois femmes de cette histoire se jalousent, se déchirent, se haïssent. Dans un environnement luxueux mais toxique, elles s'acharnent à dénigrer et à détruire, plutôt qu'à construire leur bonheur.
Un roman moderne, addictif et plein de rebondissements qui évoque sans détour une société coréenne ultra compétitive qui laisse trop de place au paraître, au détriment de l'humain.
Encore une lecture qui prouve que la Corée du sud a toute sa place dans l'univers du polar. A découvrir.

Merci à Babelio et aux éditions Matin Calme.
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Dès les premières pages, j'ai apprécié l'ambiance dérangeante instaurée par l'autrice qui nous étale avec un sens de la mise en scène percutant les dessous les moins glorieux des réseaux sociaux… Et ceci à l'aune d'une enquête sur le meurtre d'une riche mère de famille qui s'était lancée, avec deux « amies », dans un étrange étalage de son bonheur sur les réseaux sociaux. Ainsi, chacune d'entre elles tentait de prouver à grand renfort de photos sur Instagram qu'elle était la plus heureuse d'entre toutes.

Au fil des pages, on réalise que pour atteindre cet objectif malsain tous les coups étaient permis ! Une photo d'une concurrente sur son propre compte avec un commentaire sibyllin, des propos semant le doute sur les photos d'une « amie », de la manipulation… La course au bonheur de ces mères de famille, qui sont plus intéressées par l'image du bonheur que le bonheur en lui-même, fait froid dans le dos, surtout quand on sait qu'elle se termine par un drame, la mort de Yoo-jin. du moins, on se doute que sa mort est liée à ce jeu délétère dont il est évident que personne ne peut sortir vainqueur et encore moins indemne.

Profitant des vacances qu'on lui a plus ou moins imposées, notre protagoniste, Mi-ho, décide d'enquêter sur le meurtre de Yoo-jin, ancienne camarade avec laquelle elle semble avoir un passif. Elle pourra compter sur l'aide de Sekyeong également ancienne amie de la victime, mais aussi sur une certaine capacité à foncer malgré le danger. Je dois d'ailleurs dire que j'ai trouvé certaines de ses actions peu probables, sauf à n'avoir aucun instinct de survie, mais cela ne m'a pas empêchée de prendre beaucoup de plaisir à la suivre dans ses investigations. Des investigations qui la plongeront dans un panier de crabes, au milieu de femmes riches qui se distinguent plus par leur méchanceté et leur égotisme que par leur grandeur d'âme et décence.

Avec beaucoup de réalisme, l'autrice dénonce les méfaits des réseaux sociaux, pas en tant que tels, mais quand ils sont dévoyés sur l'autel du narcissisme et de la perversion, la vie de ces femmes étant tout simplement guidée par les apparences. La charge est d'autant plus forte que l'image et le statut social sont importants en Corée et que la pression que cela fait peser sur le poids de certain(e)s peut pousser à bien des extrémités, a fortiori quand la vie de chacun peut être étalée et décortiquée sur les réseaux. Mais ce qui fait la force de Plus heureuse que moi, tu meurs, c'est avant tout la manière dont à partir d'un drame actuel, Joo Youngha nous plonge dans les drames du passé.

Jouant sur les non-dits et les phrases qui ne dévoilent leur réalité/vérité qu'à mesure que les souvenirs du passé ressurgissent, l'autrice nous permet de saisir les réelles raisons poussant Mi-oh, et dans une certaine mesure Sekyeong, à se mêler de l'enquête. Relation familiale toxique, maltraitance psychologique, abus sexuels… les thèmes abordés ne sont pas simples, mais ils le sont sans pathos, ce qui n'empêche pas le lecteur de se révolter. Je pense notamment au silence impardonnable d'une adulte devant le pire.

La plongée dans le passé apporte un éclairage intéressant sur l'ancienne amitié entre Mi-oh, Sekyeong et Yoo-jin. Une amitié libératrice et salvatrice jusqu'à ce qu'un événement ne vienne tout remettre en cause. À cet égard, je dois dire que je n'avais pas anticipé la révélation finale, qui explique pourtant pleinement ce sentiment de dissonance qui m'a accompagnée durant une partie de ma lecture. J'ai apprécié de me laisser surprendre, d'autant que cela a engendré chez moi un puissant sentiment d'empathie pour deux personnages, victimes malgré elles de la violence et de la lâcheté humaine.

Quant au style d'écriture, je l'ai trouvé simple et rythmé ce qui permet une incursion accessible dans la littérature coréenne, d'autant qu'hormis les noms et quelques éléments de contexte, le roman aurait pu se passer dans bien des grandes villes occidentales. Pour ma part, j'ai aimé le rythme du récit qui ne laisse aucune place aux tergiversations et qui joue avec efficacité sur les doutes, les fausses pistes, les secrets du présent et les douleurs du passé. Des douleurs trop longtemps enfouies mais que l'enquête sur le décès de Yoo-jin permettra enfin d'exposer et de panser.

En conclusion, en plus de nous plonger sans ambages dans une ambiance malsaine à coups de bonheur factice partagé sur les réseaux sociaux, Joo Youngha nous propose ici une enquête rythmée et emplie de secrets, de manigances et autres coups tordus. Une peinture sombre et sans concession d'une classe sociale coréenne riche mais déshumanisée, pour laquelle l'image et la réputation valent tous les sacrifices, et plus encore. Prenant et saisissant, Plus heureuse que moi, tu meurs est un thriller qui nous tient en haleine avant de nous étourdir par un twist final savamment amené et particulièrement bien pensé !


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Première incursion littéraire en Corée !

Trois femmes ayant épousé des hommes riches vivent dans la résidence luxueuse de High Prestige. Les trois voisines sont sur le papier «copines» mais elles se livrent une lutte sans merci sur les réseaux sociaux à qui sera la plus heureuse.

Un jour, l'une d'entre elles, Yu-Jin, ainsi que son mari, sont retrouvés morts dans leur appartement, maculé de sang.

Min-Ho, journaliste et amie d'adolescence de la victime s'investit dans la résolution de cette affaire, accompagnée de son amie de lycée qui a également connu Yoo-Jin.

Elle s'immisce dans la résidence ultra-chic, contacte le voisinage et tente de déchiffrer les sournoiseries auxquelles se livrent les trois femmes par commentaires interposés. Dans le même temps, elle se rappelle l'époque où elle était amie avec Yu-Jin et certains souvenirs éclairent le présent.

L'argent ne fait pas le bonheur... Des vies finalement vides de sens et uniquement basées sur les apparences. Une critique de la société contemporaine du paraître, dans laquelle, sous les filtres des photos instagramées, se cachent un bonheur illusoire et les sentiments les plus vils. Un bien triste portrait de l'élite de Séoul.

Voici un thriller palpitant et dynamique, au style efficace sans être sensationnel. Malgré quelques difficultés à mémoriser les noms et des facilités dans le scénario, je me suis laissé emporter par cette intrigue qui prend de l'ampleur à la toute fin et qui donne envie de relire le roman.

Je suis ravie d'avoir découvert les éditions Matin Calme et cette auteure.

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C'est ma première incursion dans le polar/thriller sud-coréen alors que j'apprécie déjà la littérature de ce pays. J'étais curieuse de découvrir ce domaine, attirée de plus par la couverture qui m'a rappelé "Vertigo" de Hitchcock.
Vertigineux, ce roman l'est par le thème, très original de surcroît : une compétition, par réseaux sociaux interposés, entre trois femmes dont les enfants sont dans la même classe d'une école prestigieuse et habitent dans une des résidences les plus huppées de la ville. le but de cette "battle", afficher le plus grand bonheur. Mais tout s'arrête lorsqu'une des compétitrices est retrouvée assassinée chez elle. La victime était une amie d'enfance de deux jeunes femmes qui décident de chercher à comprendre pourquoi ce meurtre. Cette enquête fait remonter des souvenirs enfouis et des drames ayant eu lieu 17 ans auparavant. Est-ce que tout serait lié???
Au-delà du suspense, du mystère, des fausses pistes, l'auteure nous fait réfléchir à la notion de bonheur, qui, pour les personnages se résument à des biens matériels et à un niveau social au-dessus de la moyenne. le bonheur est-il une donnée objective, quantifiable (le Bhoutan a bien institué un indice, le bonheur national brut pour le mesurer). Elle nous glace le sang en faisant dire à une des femmes en compétition qu'être heureux, c'est rendre les autres malheureux.
Le thème des réseaux sociaux est bien sûr très présent,lieu de tous les fantasmes, jalousies, violence, là où on n'hésite pas à étaler sa vie privée aux yeux de tous. Mais bien d'autres thèmes, très actuels, jalonnent ce roman.
J'ai eu beaucoup de mal à y entrer à cause de la pléthore de personnages dont les noms sont particulièrement difficiles à retenir pour la lectrice occidentale que je suis; cette difficulté a bien été prise en compte (par l'éditeur? , les traductrices?, l'auteure?) avec l'adjonction d'un glossaire des personnages principaux mais aller régulièrement consulter cette liste coupe le rythme de lecture. J'avoue également que je n'ai pas compris la toute fin, qui semble être un coup de tonnerre, ce qui me laisse un peu frustrée.
Malgré ces bémols, ce roman est une découverte très intéressante d'une auteure, d'une culture, d'une littérature ce dont je remercie Babelio et les éditions Matin Calme.
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Oh Yoo-jin, Kim Na-young et Song Jeong-a sont trois femmes qui habitent dans un immeuble hyper huppé de Séoul, dans lequel ne vivent que les familles d'un milieu très privilégié. Leurs enfants sont scolarisés dans la même école. Ces femmes sont très actives sur les réseaux sociaux, soucieuses d'exhiber leur bonheur aux yeux de tous, quitte à manipuler un peu la réalité pour lui donner l'image du bonheur, alors qu'en réalité… Un jour, Yoo-jin est retrouvée morte assassinée dans son appartement. La dernière photo qu'elle avait publiée d'elle et de sa famille paraît dans les médias, et c'est à ce moment-là que Jang Mi-ho replonge malgré elle dans son passé et veut comprendre ce qui est arrivé à sa vieille amie Yoo-jin, qu'elle avait enfoui dans sa mémoire depuis 17 ans. Dans ce thriller, Joo Youngha nous emmène donc dans les méandres de l'enquête de Mi-ho. La tension est palpable, car outre la vie des mères de famille, celle de leurs enfants est également en jeu. En effet, comme le dit Mi-ho, « ce sont toujours les plus faibles qui subissent l'avidité des adultes et paient les pots cassés ». J'ai beaucoup apprécié cette lecture au thème central très actuel : jusqu'où peut-on aller pour donner l'illusion sur les réseaux sociaux d'avoir une vie des plus heureuses ? J'ai dû un peu m'accrocher car, malgré le lexique des personnages repris à la fin du roman, il n'est pas toujours facile pour un francophone de s'y retrouver dans les noms coréens (et encore plus si on y ajoute les pseudos utilisés sur les réseaux sociaux !). Ce roman m'a tenue en haleine jusqu'au bout, et je remercie vivement Babelio et les Editions Matin Calme pour m'avoir permis de faire un premier pas dans la littérature coréenne.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Sekyong avait pleuré toutes les larmes de son corps. Et avait fini par s’évanouir de fatigue. La chaise de Yoo-jing demeurait vide. Devant sa classe en pleurs, Mi-ho s’était effondrée à son tour sans dire un mot.
Le sol et le parterre de fleurs tachées de sang, la dispute avec sa mère, les pétales de chrysanthèmes s’envolant derrière la vitre, le corbillard contournant le terrain de sport, les cris, les larmes… Les images du passé remontaient à la surface mais Mi-ho était incapable de dire si c’était un cauchemar ou la réalité.
Le cœur meurtri, elle aurait voulu tout effacer. Mais ce souvenir la hantait. Elle n’arrivait pas à se débarrasser de ce terrible sentiment qui la rongeait de l’intérieur, tel un insatiable parasite prenant de plus en plus de place. Jamais elle n’oublierait sa dette envers Yoo-jin.
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Le bonheur demeure un concept relativement abstrait tandis que la souffrance nous paraît plus concrète. C'est tout à fait naturel. C'est à travers la souffrance que l'être humain éprouve le plus souvent sa propre existence.
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Le cœur meurtri, elle aurait voulu tout effacer. Mais ce souvenir la hantait. Elle n’arrivait pas à se débarrasser de ce terrible sentiment qui la rongeait de l’intérieur, tel un insatiable parasite prenant de plus en plus de place.
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Elle faisait la belle mais si on lui avait sorti les entrailles du ventre, on aurait vu à quel point elle était pourrie. Elle était ignoble, infecte, ignoble, infecte !
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Certaines blessures ne se referment jamais. Il faut apprendre à vivre avec. Il n'y a pas d'alternative. Cessons de nous en vouloir à chaque fois que nous y pensons (page 220).
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