La notion de "communs" sont l'occasion de penser les relations humaines en dehors de celle de la propriété privée. Pour Proudhon, ce qui est commun est ce qui est nécessaire (eau, air, lumière). La définition est amusante parce qu'elle part à l'inverse de l'habitude (ce qui doit être partagé par des règles édictées). Sans transition, Samuelson établit une typologie qui distingue les biens privés et les biens publics selon deux critères : les premiers sont rivaux et excluables ; les second sont non rivaux et non excluables. Excluables : on peut facilement priver son accès à quelqu'un (les vêtements que je porte ne sont pas disponibles pour autrui) ; rivaux : ma consommation n'empêche pas celle d'autrui (la connaissance, les service de police [mouais]).
C'est un peu sommaire, mais c'est ce à partir de quoi Buchanan remplit la case des biens exclusifs et non rivaux, qu'il dit "de péage" ou "clubs" (danser en boîte de nuit n'empêche pas les autres de danser, mais le videur empêche facilement l'entrée) ; et
Elinor Ostrom, la
Prix Nobel "des communs", la dernière, la quatrième, où elle range ce qu'elle définit comme les "biens communs" : rivaux et excluables. Les bassins d'eaux souterraines, les forêts, les pêcheries sont difficiles à privatiser (mouais) et y puiser limite la consommation des autres.
Là, on note que la réflexion porte bien principalement sur des "choses" "à partager".
Benjamin Coriat ajoute à cela qu'ils sont collectivement gouvernés.
L'auteur tente de généraliser :
les communs seraient "des institutions gouvernées par les parties prenantes liées à une chose commune ou partagée (matérielle ou immatérielle) au service d'un objet social, garantissant collectivement les capacités et les droits fondamentaux (accès, gestion et décision) des parties à l'égard de la chose ainsi que leurs devoirs (préservation, ouverture et enrichissement) envers elle".
Le temps et l'innovation, comme ce qui n'est pas encore et pourrait donc advenir, semblent donc ne pas pouvoir être intégrés à la notion de "communs", mais seulement ce qui "est déjà là".
D'où l'intérêt de la notion à une époque "écologique" : ils seraient une notion qui permettrait d'orienter les énergies à l'échelle de la planète ou locale vers des modes de gestion des ressources disponibles à la collectivité considérée, indépendamment des structures politiques existantes. Il faudrait voir en quoi la notion ne serait pas culturellement marquée et ne pourrait pas s'intégrer à d'autres déjà existantes dans d'autres contextes culturels (ou voir si la notion de communs n'est pas plus culturelle que révolutionnaire).