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EAN : 9782330050061
416 pages
Actes Sud (01/04/2015)
3.93/5   89 notes
Résumé :
Une jeune femme court dans les rues de Tokyo, un bébé dans les bras. Cette enfant n'est pas la sienne ; sans préméditation, elle vient de la kidnapper. Dès lors, la vie de Kiwako n'est plus qu'une longue cavale à travers l'Archipel. Paniquée à l'idée de se faire repérer, elle change toujours plus vite d'endroit et d'identité, emportant l'enfant dans l'instant, la déracinant chaque fois plus violemment. Et pourtant, tout demeure absolument doux entre la jeune femme e... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Après s'être assurée que ce matin-là le père est en route pour son travail et que la mère s'est momentanément absentée, une jeune femme, Kiwako pénètre dans leur maison et après avoir vu leur bébé, prise d'une pulsion, s'en empare et s'enfuit. Commence alors pour elle et la petite qu'elle appelle Kaoru, une cavale dans un Japon à la marge, dans lequel il est plus aisé de se fondre.
Dès les premières pages on sent la fragilité et les réactions imprévisibles de la jeune femme, Mitsuyo Kakuta nous embarque d'abord dans cette fuite au gré des idées changeantes ou de la crainte de la jeune femme d'être reconnue et arrêtée. Attentionnée, débordante de tendresse envers Kaoru, et le temps de sa cavale, elle évoque les évènements qui l'ont conduit à un tel acte... Vingt ans ont passé, c'est maintenant la fille qui raconte son histoire...

La cigale du huitième jour est est un road trip envoûtant, une construction originale à deux voix mais surtout à deux rythmes, celle de la cavale de Kiwako, frénétique, toujours dans l'instant et dans l'instinct, et celle de d'Erina surtout son introspection sur ses premières années - quand elle était Kaoru - et sa construction dans une famille dysfonctionnelle.
Mitsuyo Kakuta soulève une quantité de questionnements sur l'instinct et l'amour maternel, sur la parentalité, la construction affective, le regard de la société sur la victime, la transmission des valeurs familiales, la manipulation mentale.
Une première découverte de l'univers de Mitsuyo Kakuta qui me donne envie de découvrir ses autres romans.
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Délaissée par son amant, Kiwako se retrouve seule, après avoir accepté d' interrompre sa grossesse .

Lorsqu'elle apprend que cet homme a eu un enfant, elle pénètre dans son appartement et prend dans ses bras le bébé qui pleure : débute alors une cavale qui va durer trois ans avec cette petite fille qu'elle va prénommer Kaoru et bien sûr faire passer pour son enfant avec en permanence l'angoisse d'être démasquée.

De rencontres hasardeuses et de petits boulots en fuites à répétition, elle arrive à créer pour cet enfant une bulle d'amour et un semblant de famille et pense se mettre à l'abri en rentrant dans une sorte de secte baptisée Angel home qui n'accepte en fait que les femmes et les enfants .

Fin de l'aventure au bout de trois années où lors d'une ultime fuite, elle est arrêtée et la petite fille rendue à sa famille .

La seconde partie du roman se déroule quelques vingt ans plus tard, racontée par Kaoru redevenue Erina , et nous apprenons ce qui s'est passé au moment de l'arrestation lorsqu'une ancienne camarade d 'Angel Home retrouve Kaoru .

Comme souvent avec la littérature japonaise, on est transporté dans une ambiance particulière : mélange de coutumes ancestrales et de moeurs modernes qui sont souvent antagonistes, de sentiments toujours exprimés avec retenue avec une beauté de l'écriture , légère comme le souffle d'une petite brise sur les fleurs de cerisiers .
Quant à l'histoire de la cigale , il faut la découvrir par soi-même en lisant ce livre et méditer sur la signification de ce fameux huitième jour ...

Ce roman aborde des thèmes sensibles entre maternité et perte de l'enfant que ce soit la décision d'un avortement ou un enlèvement d'enfant et mon coeur paradoxalement ( mais c'est ce que voulait sans doute l'auteur ) s'est plus porté vers la ravisseuse que vers la mère biologique, même si l'acte du rapt du bébé est odieux, on lui trouve des excuses et on tremble avec elle lorsque elle croit être démasquée : les liens d'amour les plus forts ne sont forcement ceux du sang.
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Je ressors mitigée de cette lecture. Pendant quelques mois, je n'ai pas pu lire de la littérature japonaise car je me suis lassée de ce style poétique qui apparaît quand tout va mal.
J'ai dévoré la première partie où une femme kidnappe un bébé car c'est son rêve d'être maman. Nous suivons sa fuite effrénée avec cette petite fille. Elle va passer quelques années dans une communauté sectaire qui vous dépouille de tous vos biens matériels. Un jour, elle doit quitter ce lieu fermé et reprend sa fuite pour arriver dans une petite île où elle tisse des liens avec ses habitants. La petite fille aussi. Elle n'est pas du tout maltraitée par cette femme. Elle est vraiment aimée.
Le style est effrénée et ne m'a fait plus lâcher ce roman.
La deuxième partie de passe une vingtaine d'années après. La narratrice change et cette jeune-femme revient sur son kidnapping et les conséquences qui ont suivies. Comment apprivoiser sa famille après tant d'années loin d'eux ? est la question que pose l'auteur.
Cette partie ne m'a pas plus emballée que ça, le style et le suspense diminuent et la rendent plus longue. Ce qui est également intéressant est la question du mimétisme.
Une lecture en demie teinte qui me laisse sur ma fin.
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Joli coup de coeur pour ce roman qui ne ressemble à aucun autre.
Le livre s'ouvre sur un kidnapping. Sans l'avoir le moins du monde prémédité, Kiwako s'enfuit avec le bébé que son ex-amant vient d'avoir avec son épouse légitime.
Dans cette fuite improvisée, la jeune femme abandonne tout derrière elle car très vite, seul l'enfant compte.
Mitsuyo Kakuta dépeint avec sensibilité le lien qui se tisse dans un environnement forcément menaçant et égrène les indices sur le pourquoi du geste de Kiwako.
Jusqu'au bout, le récit réussit le tour de force de faire cohabiter la noirceur et la tension avec une sérénité qui surgit là où on ne l'attend pas.
Une très belle lecture !
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Kiwako a un geste désespéré et totalement imprévu: elle kidnappe un bébé (celui de son amant qui l'a obligée à avorter) et s'enfuit.
Son voyage va durer plusieurs années, pendant lesquelles elle va élever Kaoru comme sa propre fille, tout en lui imposant une vie d'errance et de refuges, et de mensonges et d'arrachement.
Un livre assez bouleversant, car on est sans cesse tiraillé par des sentiments contradictoires:
La bienveillance et l'amour qu'elle porte à « sa » fille n'effacent pas son geste originel, et elle est toujours sur le qui-vive, apprend à mentir (trahir?) même aux gens qui l'accueille bien ou avec qui elle noue des amitiés. Et Kaoru, en grandissant, doit elle aussi subir d'être brutalement coupée de ses ami.es lorsqu'elle est arrachée de son refuge pour fuir encore. C'est un roman qui nous prend aux tripes, car on ne prend pas le parti de la criminelle - jamais l'autrice ne la fait passer pour autre chose qu'une kidnappeuse d'enfant - mais malgré tout on sent le soin qu'elle apporte à l'enfant.
Bref, c'est compliqué et plusieurs passages m'ont obligé à faire face à mes contradictions morales… un roman complexe et intéressant.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait des vêtements de créateurs à toutes les pages, et j'ai trouvé cela étrange. Deux ans auparavant, je lisais ce genre de magazine avec attention, notant les prix, réfléchissant aux façons de coordonner mes vêtements et j'attendais mon salaire avec impatience. J'étais quelqu'un d'autre.
Maintenant tout cet étalage de mode me faisait le même effet que les chansons de Cindy Lauper diffusées à fond dans le salon de coiffure, ce n'était rien d'autre qu'une pollution.
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Les gens qu’on voit tous les jours, ils ont l’air d’être là sans vraiment y être, tu ne crois pas ? Je rencontre toujours les mêmes gens à la fac mais je ne vois pas la différence avec ceux que je vois dans le métro. C’est rare de rencontrer quelqu’un, de lui parler, de rire ensemble, de lui poser des questions… Pour moi, c’est comme ça depuis toujours. Donc quand je vois Kishida chaque semaine, Kishida c’est l’homme taciturne dont on parlait tout à l’heure, je me sens rassurée. Ça me confirme que chaque semaine je suis la même.
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Dehors, tout était coloré et scintillant, je me suis demandé si ce n'était pas la fin du monde. Je ne pouvais pas comprendre qu'il s'agissait des flashes des appareils photo. La personne qui me portait a plaqué mon visage sur sa poitrine. J'avais du mal à respirer et lorsque j'ai tourné la tête sur le côté, une immense foule d'inconnus me visait avec des objectifs. Un frisson m'a parcourue, j'avais la chair de poule. Je me retenais de toutes mes forces pour ne pas hurler.
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Pour échapper à l'atmosphère lourde de cette maison pleine de tabous, semblable à un champ de mines, aux souvenirs amers, au silence de mon père et à l'instabilité de ma mère, la seule solution était que je m'extraie de moi-même de cet endroit.
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A partir d’aujourd’hui, je vais tout te donner. Tout ce que te t'ai volé, je vais te le rendre. La mer et la montagne, les fleurs au printemps et la neige en hiver. Les éléphants gigantesques et le chien qui attend son maître indéfiniment. Les contes qui finissent mal et la musique si belle qui nous arrache des soupirs.
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Videos de Mitsuyo Kakuta (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mitsuyo Kakuta
Mitsuyo Kakuta, mention spéciale du Prix Émile Guimet de littérature asiatique 2021
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