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EAN : 9782286124076
624 pages
Seuil (30/11/-1)
4.32/5   80 notes
Résumé :
Le 9 octobre 1967, Ernesto Guevara dit le Che, était achevé d'une rafale de pistolet mitrailleur dans un village perdu de Bolivie.Avec la fin brutale est né le mythe,la légende de saint Ernesto qui, abandonnant le confort du pouvoir, a tenté de réconcilier Marx et Rimbaud en reprenant le combat. Il en est mort.
Pierre Kalfon, au terme d'une longue quête de cinq ans, de Cuba à l'Argentine en passant par la Bolivie, a voulu rendre vie et chair à l'icône. Qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Hasta siempre
1967 marque la fin d'une épopée révolutionnaire, celle d'Ernesto Guevara, dit le Che. Il est achevé par la CIA d'une rafale de pistolet mitrailleur en Bolivie. Sa mort signifie la fin d'une époque, pour des milliers d'aficionados à travers le monde une légende est née cette année là. A grand coup de marketing le mythe se développe, s'impose. le Che devient l'icône de la révolution permanente avec une touche persistante de romantisme.
Mais qui connaît réellement le Che ? Il mène une quête Marxiste à travers l'Amérique Latine, Cuba, puis l'Afrique noire. Malheureusement une quête voué souvent à l'échec. Son histoire pleine de rebondissements et de luttes armées contre l'ordre établit et la misère humaine est troublante, touchante, véritablement passionnante.
Avec ce livre Pierre Kalfon donne les témoignages reconstituant la vie du Che. Une vie trépidante à partir de son enfance en Argentine, son départ pour une errance Sud Américaine où il prend conscience d'une révolte nécessaire. Pendant ce temps le Che se documente et découvre Marx, il est désormais convaincu. Ensuite sa rencontre avec Fidel Castro le transporte vers la lutte armée à Cuba. La main mise de Batista sur l'île révolue il connaîtra l'exercice du pouvoir. Mais il repart pour l'aventure et une révolution en Afrique noire. Enfin l'incroyable guérilla bolivienne met un terme tragique à sa vie. le Che est devenu « gênant » pour les Etats-Unis. Grâce à ce récit on comprend mieux les motivations de ce personnage important du vingtième siècle. On apprécie la vie du docteur Guevara remplit de l'idéal Marxiste à jamais rebel. Avec « Che » c'est toute cette époque de fin du colonialisme et d'émergence de peuples plus libres qui se revit intensément. Pierre Kalfon présente une biographie très bien construite et documenté pleine de détails inoubliables, à savourer.
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Quelle aubaine que le confinement pour aborder ce pavé de 700 pages !
Plus qu'une simple biographie, c'est aussi un formidable carnet de voyages. C'est d'ailleurs le seul reproche que je ferais à ce livre : cette sorte de magnétisme qui m'a empêché de m'en décrocher, excluant presque toute autre activité :)
Mis à part le tragique de l'histoire, je me suis imprégné d'airs cubains pendant les pauses, je me suis pris à rêver d'un voyage -pas écologique du tout- du côté de Valparaiso. Et je vais probablement poursuivre l'aventure en apprenant l'espagnol. C'est dire si le récit est fluide, plaisant et captivant. On a vraiment l'impression d'être aux côtés de ces combattants-baroudeurs !

« Che », c'est une leçon de géographie, d'histoire, de géopolitique. Et de bravoure ! Pierre Kalfon y expose la génèse, l'efficacité, les abus puis les limites de ce combat pour un monde plus juste.
L'Histoire tient à peu de chose et on reste pensif devant cette fin ironique.

L'ouvrage forcément très documenté comporte les cartes géographiques indispensables et quelques photographies.

Tout cela m'a donné l'envie de suivre les pistes complémentaires proposées par l'auteur, à savoir « Voyage à Motocyclette » du Che « himself », « Sur la route avec Che Guevara » de Alberto Granado Jimenez, « Les survivants du Che », de Daniel Alarcon Ramirez, et bien d'autres.

Car écrire (et lire), c'est résister. La conclusion est sans appel.

Mai 2020.
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J'ai lu cette biographie d'Ernesto Guevara il y a plusieurs années car, au-delà de la figure mythique, du symbole qu'est le Che, je me suis rendue compte que je ne savais pas grand chose sur lui et sur ce qui le rendait si important.
Cette biographie a alors parfaitement répondu à mes attentes.
En effet, le livre retrace, de façon très documentée et très fouillée, les événements qui ont marqué la vie d'Ernesto Guevara et son rôle dans L Histoire (notamment, et évidemment, dans une histoire finalement pas si connue, celle de la révolution cubaine).
On apprend aussi ce qui a façonné la pensée du Che et quelles étaient ses idées sur la vie politique, sociale, économique,...
Ce qui est intéressant c'est que l'auteur, même si on peut sentir l'admiration qu'il a pour Guevara, ne tombe pas dans l'apologie et n'hésite pas à faire ressortir les côtés sombres du personnage et de son idéologie politique.
L'intérêt de cette biographie est de connaître ainsi la vie d'un personnage historique dans toute sa complexité en prenant, comme pour toute personne, ce qu'il y a de bon à prendre, tout en ayant conscience de ses limites.
Ainsi, au-delà des considérations politiques, j'ai été particulièrement marquée par la force de conviction de Guevara et par le courage qui a été le sien lors de la guérilla dans les montagnes pour la prise du pouvoir à Cuba alors qu'il souffrait de crises d'asthme particulièrement éprouvantes.
Je recommande donc la lecture de cette biographie qui est finalement plus qu'une biographie et qui se lit vraiment comme un roman passionnant avec en filigrane les grands événements d'une longue période de l'histoire contemporaine.
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Excellent souvenir de cette biographie richement documentée qui se lit comme un roman.
Un romantisme brutal à mettre (ou pas!) dans les mains de tous les ados grincheux!
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Je cherchais une biographie aussi complète que neutre sur une véritable icône du siècle. Ce livre était tout simplement parfait. Certes, il peut effrayer par sa longueur, mais la vie de cet homme est si riche que l'ouvrage est passionnant d'un bout à l'autre. L'auteur est extrêmement talentueux, nous emmène de l'Argentine jusqu'à Cuba en passant par la Bolivie et même par le Congo, sans jamais tomber dans le romanesque des oeuvres « inspirées de faits réels ». Ici, les faits sont tellement incroyables qu'ils dépassent de toute façon largement la fiction, et sont toujours étayés par des témoignages et anecdotes croustillantes.

Certes, on pourra reprocher à Pierre Kalfon un léger penchant vers l'admiration, mais le texte ne tombe jamais dans un éloge pur et simple : la face noire du Che y est bien explicitée.

Cette biographie permet en outre de vivre de l'intérieur des moments clés du XXe siècle, notamment la crise des missiles de Cuba, mais aussi de répondre à certaines interrogations : quelle était la nature réelle des relations entre Fidel et le Che ? le premier a-t-il indirectement livré le second ? Et puis d'abord, pourquoi Guevara a-t-il quitté Cuba pour reprendre le combat ?

Alors, en deux mots, foncez-y ! Parce qu'il le vaut bien.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
SIERRA MAESTRA : L'ODEUR DE LA POUDRE

Le dilemme résolu du docteur Guevara

" Ce matin-là nous le passâmes tous à dormir." Au réveil, Guevara est à sa petite pharmacie de campagne. Il s'occupe de soigner les pieds blessés qui ne peuvent plus entrer dans les chaussures. (...)
Survient alors l'un de ces moments-clés, chargés de symboles , qui marquent un destin : " Un compagnon laissa tomber une caisse de balles à mes pieds. (...)
C'est peut-être la première fois que le dilemme m'était posé en termes pratiques: j'avais devant moi un sac à dos plein de médicaments et une caisse de balles: leur poids m' interdisait de les porter tous les deux ; je pris la caisse de balles, abandonnant le sac. " C'est ainsi que le docteur Guevara choisit de devenir le Che . ( P. 196 )
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PROLOGUE

" Yo soy Che Guevara..."

Le capitaine de Rangers Prado n'en croit pas ses oreilles. Au fond de ce ravin perdu au sud de la Bolivie, sur ce tas de caillasses envahi par les ronces, il a devant lui le guérillo le plus recherché du continent, le plus redouté, celui qui a fait mettre le pays entier en état de siège. Deux soldats le tiennent en joue.
L'homme est visiblement harassé. Son treillis kaki est sale, fangeux , déchiré; un mauvais blouson bleu à capuche s'ouvre sur une chemises en loques qui n'a plus qu'un bouton. Une vraie allure de brigand. À son cou pend un altimètre . Il exhale une odeur forte, un mélange âcre de tabac et de sueur. Barbe, moustache, tignasse poussiéreuse et emmêlée lui mangent une partie du visage. Mais sous sa casquette vert bronze, les yeux restent lumineux. " Son
regard était impressionnant ", note Guy Prado qui , sur l'instant, feint de ne pas accorder trop d'importance à la révélation spectaculaire. (...)
Dans la mitraillade, trois balles ont frappé Guevara sans vraiment le mettre le mettre à mal. L'une n'a fait que perforer sa casquette , l'autre a rendu inutilisable le canon du fusil M-1 sur lequel il s'appuie. La troisième l'atteint au bas du mollet droit. Il n'a plus de chaussures. Ses pieds sont enveloppés dans
des chiffons de peau grossièrement cousus à la main. Un filet de sang suinte le long de sa cheville.
" Je suis Che Guevara ", répète-t-il d'une voix ferme. (...)
Prado vérifie avec attention. Les protubérances caractéristiques des arcades sourcilières laissent peu de doute. Pour confirmation, il demande à son prisonnier de montrer le dos de sa main gauche. La cicatrice y est. C'est bien le "Che ".
Il vient de capturer une légende.
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UNE SAISON EN ENFER

À gauche, on pleure

Le 11 octobre 1967, deux jours après la mort du Che, le Congrès bolivien vote des félicitations au président de la République pour avoir défendu la souveraineté nationale contre l'" agression castro-communiste " . (...)
À gauche, on pleure . D'un sanglot presque unanime. (...)
À la Havane, dès le 15 octobre, à la radio et à la télévision, Fidel Castro déclare déclare que " la nouvelle relative à la mort du commandant Ernesto Guevara est douloureusement exacte " Les drapeaux sont mis en berne pendant trente jours. ( P.665 )
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TOMBEAU DE GUEVARA

...Cette espérance permanente gît , immuable, au fond de la boîte noire où est enfermée la vie d'Ernesto Guevara de la Serna. Qu'y trouve -t-on, en effet, au-delà de l'habituel " petits tas de secrets " ? On y trouve l'asthme , bien sûr, qui a empoisonné cette existence mais qui a conduit l'asthmatique à se forger une volonté en acier trempé. On y trouve le contrepoison puissant d'une complicité maternelle superbe qui a proposé les valeurs libertaires fondatrices de la personnalité du jeune homme. On trouve enfin l'éblouissement de l'aventure unique offerte par Castro, autre fou génial.
Mais on n'y trouve pas l'essentiel, à savoir l'alchimie particulière qui, à partir de la somme des malentendus, a permis de réconcilier Marx et Rimbaud--un Guevara sauvé par le Che, enfin en paix avec lui-même, irradié par le sourire léger esquissé sur la table mortuaire de Vallegrande, envolé dans sa légende...
( P.684, dernières lignes du texte )
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SIERRA MAESTRA : l'odeur de la poudre

Le jeune homme décidé et rieur, à l'allure d'adolescent, qui s'est embarqué sur la Gramma a acquis une épaisseur humaine nouvelle. Si l'oeil n'a rien perdu de son éclat, le caractère est devenu plus grave, plus solitaire aussi peut-être.
Il est arrivé à Guevara, dans la Maestra, le soir, de lire à sa troupe du Neruda. Le plus souvent, cependant, il s'isole dans des lectures silencieuses, cigare aux lèvres même dans des moments où la bataille à venir est propre à susciter de l'inquiétude.
( P. 268)
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