Certes l'intrigue policière est mince, mais elle entraîne le lecteur jusqu'à la Tallinn post-soviétique, dont est faite une description intéressante, et dont les liens avec la Suède sont exposés. Et surtout cette intrigue, si mince ou convenue fût-elle, mobilise une équipe d'enquêteurs et une procureure, traités tous avec grand soin par l'auteur. Chacun incarne un parcours de vie assez vraisemblable dans la Suède du début du XXI° siècle : Maria, la jeune femme fille d'immigré italien et qui a du mal à se débarrasser d'un mariage toxique, Östen, un gars de l'île de Gotland , addict à une relation amoureuse sans avenir, par exemple. Chaque personnage secondaire est traité avec égard, du trafiquant d'armes à la dentiste georgienne, est campé avec précision, et au final, se dresse ainsi une image de la société suédoise assez diversifiée et intéressante. La traduction est dans l'ensemble agréable à lire, ( malgré quelques choix surprenants notamment au niveau des temps), en tout cas, bien meilleure que celle du troisième tome de la trilogie. Un bon moment de lecture donc.
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Le cadavre d'une femme est retrouvé dans un sac plastique. Pas d'indice. Qui est-elle ? Kristina Vendel, nouvellement nommée commissaire va entreprendre l'enquête avec Maria, Thomas et Oden. Photo sublime d'une maison rouge dans la neige et la forêt suédoise, un pitch alléchant en 4ème de couverture, il ne m'en a pas fallu plus, j'ai craqué et acheté les 2 premiers tomes. Et bien, je regrette. C'est mal écrit. On a du mal à comprendre comment l'enquête puise si mal se faire. Les personnages sont bof, très bof, mal dans leur vie, un peu dépressif. Je suis allée jusqu'au bout et en plus j'ai le tome 2 à lire.
Une photo, si sublime soit-elle, ne fait pas un bon roman. Il faudra que je m'en souvienne.
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Agréable surprise que la lecture de ce roman. Belle traduction, psychologie des personnages approfondie. Même si l'épilogue peine à convaincre, j'ai bcp apprécié la compagnie de Krisitina Vendel et de son équipe d'enquêteurs.
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Les verres, maintenant vides, paraissaient plus grands. Apparemment, le vide prend de la place.
"Pourquoi Dieu nous donne-t-il la vie, si n'importe qui peut nous la voler ?"
Non seulement la vie commune, mais toute la vie sociale supposait finalement une considérable dose de confiance. Tous les jours, elle devait s'en remettre à des systèmes et des mécanismes qu'elle ne maîtrisait pas. Les freins de sa Fiat par exemple. Elle appuyait sur une pédale et la voiture s'arrêtait, mais elle n'avait jamais vu à quoi ressemblaient des disques de frein. Elle ne réussirait jamais à les décrire, encore moins à les réparer. Elle devait donc placer sa confiance en un ouvrier totalement inconnu d'Italie du Nord en estimant qu'il avait fait correctement son travail, et, pour les révisions, faire de même confiance aux gars du garage de Västberga, moins inconnus mais qui restaient malgré tout pour elle des étrangers.
Sa confiance devait également s'étendre à des quantités de gens aux quatre coins du monde, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. La vie moderne avait rendu les êtres humains plus dépendants les uns des autres que jamais. Raison pour laquelle elle paraissait si précaire, si épuisante. Raison aussi pour laquelle chaque signe d'insécurité semblait si catastrophique. Sans cette confiance, le monde s'effondre.
Bien des gens prétendent, à tort, que l'industrialisation a rendu la vie moins humaine ; au contraire, l'industrialisation a rendu les êtres humains plus dépendants les uns des autres. Une Fiat emmène bien plus de gens qu'un apôtre.
Östen Nilsson s'étonnait toujours de la quantité de choses stockées sur tout un chacun, même sur les gens qui n'avaient jamais dérangé la police ni le système judiciaire. Cette facilité et cette indécence l'inquiétaient [...]. Vivre sans jamais être remarqué était certainement frustrant, mais vivre observé était encore pire.
Tout allait pour le mieux, à un détail près, un terrible détail : la solitude. Il n'aurait imaginé qu'on pouvait se sentir aussi seul, que la solitude l'empêcherait de dormir, de rire, et finalement de connaître autre chose que la terreur d'un coeur vide.