Psychiatrie, psychanalyse, psychothérapie institutionnelle
Avec la participation de Alain ABRIEU, Guillaume ALEMANY, Anna ANGELOPOULOS, Nathalie AZAM Patrick BELAMICH, Loriane BELLAHSEN, Christophe CHAPEROT, Corinne CHEMIN, Patrick CHEMLA, Jérome COSTES, Pierre DARDOT, Françoise DAVOINE, Pierre DELION, Mathilde HAMONET, Pascale HASSOUN, Pierre KAMMERER, Leila LEMAIRE, Laurence MARCHAND, Faika MEDJAHED, Simone MOLINA, Theodore MYSTAKELIS, Okba NATAHI, Anna PARE ANASTASIADOU, Virginie PERILHOU, Benjamin ROYER, Kathy SAADA, Marie-Claude TALIANA Voir moins [-]
La pandémie nous aura confrontés à la mort et au risque de désagrégation dans les collectifs de soins. Comment arriver malgré tout à rester vivants, animés d'un désir travaillé pour s'engager dans la rencontre transférentielle ?
« Nous ne saurions évoquer nos enjeux cliniques en escamotant la pandémie qui est venue brutalement objectiver la possibilité de la mort. Plus ou moins désavouées, les forces de déliaison ont mis à mal les Collectifs, les atomisant, renvoyant chacun à une lutte pour sa survie personnelle. Cette attaque des liens vivants renvoie à une entame de la confiance dans le Monde. Ce qui reste problématique et difficilement transmissible concerne la capacité de chaque thérapeute, de chaque soignant à "entrer dans la danse" (Françoise Davoine). Gisela Pankow parle fort justement de descente aux enfers à propos de cette "approche du dedans", et donc du partage de zones de catastrophe, voire des "aires de mort" psychiques évoquées par Gaetano Benedetti. le thérapeute ou le soignant s'y risque, avec son corps et son être au monde, sans l'appui rassurant d'une "pensée héritée".
Miser sur le désir inconscient suppose sans doute une sorte d'acte de foi laïque dans l'inconscient : il s'agirait de produire une première forme, une Gestaltung, "forme formante" génératrice de l'espace à construire, et peut-être d'une historicité pour le sujet potentiel du transfert. La biopolitique de la peur, bien envahissante actuellement, renforce la nécessité d'un "désir travaillé" qui affronte la catastrophe et ses conséquences aléatoires : dislocation des liens vivants, ou à l'inverse émergence de solidarités nouvelles et de surgissements imprévisibles. » P. C.
Dans la collection
Questions de psychiatrie
Pierre Kammerer/5
2 notes
Résumé :
Huit récits cliniques où Pierre Kammerer relate la cure psychanalytique d'adultes qui ont subi, dans l'enfance, la haine de ceux qui étaient censés les aimer, leur père ou leur mère. Ce qui caractérise ces patients, c'est l'aveuglement dans lequel ils se sont enfermés pour ne pas démasquer la perversion d'un parent dont ils ne désespéraient pas d'être aimés. Aveuglement qui les conduit à rester dans la répétition des mêmes traumatismes, à ne pas se protéger du mal q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Un livre qui réconcilie un peu avec la psychanalyse freudienne.
Du moins avec ce psychanalyste.
Cependant, certains concepts me sont toujours aussi ineptes, et j'ai l'impression que l'on cherche toujours, dans ce système, à foutre sur le dos de l'enfant (qui n'y est pour rien), les déviances de ses parents.
Quand je lis que pendant une psychanalyse une ex-enfant dit avoir eu petite enfant le désir de coucher avec son père, je ne peux y souscrire, désolée.
C'est absolument impossible que ce soit véritablement "son" désir à elle.
Il faut en finir, ça commence à bien faire d'être aussi arriérés concernant la vérité de ce qu'est la petite enfance.
De grâce, thérapeutes de tous les pays, essayez de retrouver exactement le petit enfant en vous, car si vous le retrouvez véritablement, vous saurez qu'il est impossible qu'un enfant ait des fantasmes et des désirs "sexuels" pour ses parents, sauf si ceux-ci ont été imprimés d'une façon ou d'une autre en lui.
Bref, c'est pas mal, mais ça pourrait être mieux. La durée de ces "traitements" pourrait être bien plus rapide si la vérité était claire pour ceux qui sont censés "aider" et s'ils faisaient appel à du vécu réel plutôt qu'à des théories surmentalisées.
Mais c'est sûr, ça mettrait moins de beurre dans les épinards.
Je ne peux toutefois que saluer l'implication de l'auteur (et ils sont assez rares, les psys aussi impliqués). Au moins est-il du côté de l'enfant...
Du moins avec ce psychanalyste.
Cependant, certains concepts me sont toujours aussi ineptes, et j'ai l'impression que l'on cherche toujours, dans ce système, à foutre sur le dos de l'enfant (qui n'y est pour rien), les déviances de ses parents.
Quand je lis que pendant une psychanalyse une ex-enfant dit avoir eu petite enfant le désir de coucher avec son père, je ne peux y souscrire, désolée.
C'est absolument impossible que ce soit véritablement "son" désir à elle.
Il faut en finir, ça commence à bien faire d'être aussi arriérés concernant la vérité de ce qu'est la petite enfance.
De grâce, thérapeutes de tous les pays, essayez de retrouver exactement le petit enfant en vous, car si vous le retrouvez véritablement, vous saurez qu'il est impossible qu'un enfant ait des fantasmes et des désirs "sexuels" pour ses parents, sauf si ceux-ci ont été imprimés d'une façon ou d'une autre en lui.
Bref, c'est pas mal, mais ça pourrait être mieux. La durée de ces "traitements" pourrait être bien plus rapide si la vérité était claire pour ceux qui sont censés "aider" et s'ils faisaient appel à du vécu réel plutôt qu'à des théories surmentalisées.
Mais c'est sûr, ça mettrait moins de beurre dans les épinards.
Je ne peux toutefois que saluer l'implication de l'auteur (et ils sont assez rares, les psys aussi impliqués). Au moins est-il du côté de l'enfant...
critiques presse (1)
Un témoignage de Pierre Kammerer sur les enfants qui ont vécu la haine. Avec une lettre bien sentie à Michel Onfray, le démolisseur de Sigmund.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (6)
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Dans son expérience de la haine paternelle ignorée du père et de la mère, Schreber a été dé-testé. C'est à dire que le témoignage de ses sens lui a été contesté. Il lui était défendu de ressentir comme telle la haine dont il était l'objet : "ses parents tuaient en lui le témoin (de leur haine) et camouflaient leur crime en une mesure éducative... Schreber avait affaire à des parents négationnistes."
Le premier effet de ce déni de justice est de susciter chez l'enfant une naïveté qui fait de lui un aveugle au mal qu'on s'apprête à lui faire. Les signes de haine le laissent anéanti sur place car la haine extérieure, objective, ne peut rencontrer en lui aucune représentation de ce qu'est une haine, représentation qui lui ferait nommer comme telle cette haine extérieure. Et lui permettrait de s'en protéger, même s'il ne peut la dénoncer. Privé, dès l'origine, de son propre témoignage, l'enfant devenu adulte ne peut pas davantage témoigner.
C'est pourquoi, tout au long des cures que je vais relater, l'avènement du témoin du meurtre sera, chez l'analyste et chez l'analysant, un enjeu déterminant du travail.
Le premier effet de ce déni de justice est de susciter chez l'enfant une naïveté qui fait de lui un aveugle au mal qu'on s'apprête à lui faire. Les signes de haine le laissent anéanti sur place car la haine extérieure, objective, ne peut rencontrer en lui aucune représentation de ce qu'est une haine, représentation qui lui ferait nommer comme telle cette haine extérieure. Et lui permettrait de s'en protéger, même s'il ne peut la dénoncer. Privé, dès l'origine, de son propre témoignage, l'enfant devenu adulte ne peut pas davantage témoigner.
C'est pourquoi, tout au long des cures que je vais relater, l'avènement du témoin du meurtre sera, chez l'analyste et chez l'analysant, un enjeu déterminant du travail.
Comme il va mieux, il décide de rencontrer "des filles" via internet, décidé, bien sûr, à ne pas s'attacher.
Et nous nous apercevons que ce qui le mobilise (un peu) auprès d'elles est la réouverture d'un chantier des relations amoureuses, ouvert et jamais refermé auprès de sa mère. Relations vécues dans la maltraitance ou l'extase. Il s'agit de retourner à ce chantier. Il ne retrouve de pensées sur cette période de sa vie qu'en regardant avec moi comment il investit ses relations féminines d'aujourd'hui.
Evidemment, je préférerais qu'il se remémore en séances les perversions et traumas subis, plutôt que de les répéter dans ses investissements "amoureux". Devoir repasser par la compulsion de répétition est trop coûteux.
Et nous nous apercevons que ce qui le mobilise (un peu) auprès d'elles est la réouverture d'un chantier des relations amoureuses, ouvert et jamais refermé auprès de sa mère. Relations vécues dans la maltraitance ou l'extase. Il s'agit de retourner à ce chantier. Il ne retrouve de pensées sur cette période de sa vie qu'en regardant avec moi comment il investit ses relations féminines d'aujourd'hui.
Evidemment, je préférerais qu'il se remémore en séances les perversions et traumas subis, plutôt que de les répéter dans ses investissements "amoureux". Devoir repasser par la compulsion de répétition est trop coûteux.
Je me souviens d'une patiente d'Annie Topalov dont celle-ci nous parlait ; elle faisait, de manière récurrente, un rêve où sa mère la poursuivait avec un couteau. Or, cette patiente très détruite, avait eu une mère suffisamment bonne. Lassée, Annie fait venir la mère de sa patiente. Et celle-ci lui raconte pour la première fois comment, lorsqu'elle avait quatre ans, sa mère paranoïaque l'avait poursuivie avec un couteau parce qu'elle avait pris un carré de chocolat sans sa permission. Et cette enfant qui avait refoulé cet événement, une fois devenue mère, avait déposé cette représentation de mère-tueuse dans l'esprit de sa fille, la patiente d'Annie.
Et je vérifie une fois de plus qu'il n'y a pas de plus durable et de pire attachement que celui d'un enfant mal-aimé à son parent mal-aimant !
Quand on rencontre la folie de l'autre, on la dénonce si on peut et, en tout cas, on change de trottoir !
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