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sur 1029 notes
Dans un mystérieux établissement en bord de mer, des vieillards anonymes au crépuscule de leur vie viennent goûter des plaisirs interdits, passer une nuit au côté de jeunes filles nues et endormies. Ces beautés offertes et pourtant inaccessibles sont plongées dans un profond sommeil narcotique. Elles ne garderont aucun souvenir de ces moments où leur jeunesse et leur virginité insolentes sont exposées au regard et aux mains de ces « clients de tout repos ». Bien que le vieil Eguchi, du haut de ses soixante-sept ans, estime ne pas être du même acabit que ces vieillards impuissants qui viennent chercher ici quelque réconfort à la vieillesse ou à la solitude, il n'en respecte pas moins les règles de la maison. Il faut rester convenable, ne point se livrer à quelque taquinerie de mauvais goût, et ne surtout pas essayer de réveiller ces belles endormies. Deux comprimés somnifères sont d'ailleurs laissés à la disposition des clients afin qu'ils trouvent eux aussi sans mal le sommeil.

Cinq nuits étalées dans le temps vont se succéder dans cette maison pour le vieil Eguchi. Cinq nuits qui seront autant de plongées délectables ou amères dans les souvenirs d'une vie qui approche de sa fin. La prose est élégante, elle file comme les heures nocturnes, roule comme les vagues sur le rivage proche, dévide la mémoire avec des effluves proustiens. Eguchi se souvient des femmes qui l'ont accompagné dans sa vie, épouse, maîtresses ou prostituées, il pense à ses propres filles devenues mères à leur tour. Des souvenirs éclatent chargés de réminiscences olfactives ou visuelles, comme cette odeur de nourrisson allaité ou la vision d'un camélia pluricentenaire à la masse florale prodigieuse. Nulle apologie des perversions dans ce récit. Il s'agit surtout de la triste condition d'un homme sur le déclin. À quelle illusion, à quel répit ou pardon aspirent ces vieillards en venant s'oublier le temps d'une nuit dans la chambre secrète des « Belles Endormies » ?
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« Et veuillez éviter, je vous en prie, les taquineries de mauvais goût ! N'essayez pas de mettre les doigts dans la bouche de la petite qui dort ! » Dès la première phrase, le ton est donné. le postulat de base est posé. Nous allons flirter dangereusement avec la ligne rouge, celle qui sépare plaisir et culpabilité.

Car c'est bien de cela dont nous parle Kawabata. L'auteur évoque les limites de la décence, cette frontière floue que le lecteur sera amené à franchir au fil des pages en partageant les péripéties du vieil homme.

Nous allons être plongé dans un monde d'érotisme feutré et de sensualité teinté tout de même, d'un soupçon de mauvaise conscience.

Eguchi, le personnage principal du roman, est accueilli avec cette mise en garde étonnante d'évidence par la gardienne des lieux. Lui rappelant, que même ici, la morale doit primer. Kawabata nous livre là une des clefs du roman : nulle pénétration ne sera l'origine d'un plaisir quelconque, nulle intrusion dans la chair ne sera permise.

Car nous ne sommes pas dans une maison close. Nous sommes dans le monde du voyeurisme discret et tactile. Kawabata nous propose de vivre l'aventure de ce vieillard qui vient voler les soupirs de ces belles endormies.

Ce voleur de rêve, à l'affut de la moindre perle de sueur, profitera de l'inconscience des jeunes femmes pour explorer méticuleusement le grain de leur épiderme.

À travers cette quête des sens, le personnage principal part à la recherche de sa jeunesse perdue. « Eguchi était lui-même un vieil homme de cette sorte, un vieillard qui déjà avait cessé d'être un homme. »

Le récit se déroule au fil des rencontres avec ces jeunes femmes dont on ne sait si elles sont consentantes. Elles ne s'éveillent jamais, plongées dans un monde onirique que nous soupçonnons seulement. L'auteur nous les livres nues et désarmées nous plaçant, habilement, dans la peau du voyeur.

Chaque rencontre, va être, pour lui l'occasion d'une résurgence. Bercé par le bruit des vagues, le vieil homme, au détour des fragrances délivrées par une chevelure ou la texture de la peau de ces femmes, sera visité par son passé.

Tout au long de l'histoire, la vie d'Eguchi sera évoquée comme s'il goûtait, non pas aux formes voluptueuses des belles endormies, mais plutôt aux derniers instants de sa propre existence.

C'est un texte qui dérange, d'abord parce qu'il semble justifier la prostitution. En effet, qu'est-ce que payer pour dormir à côté d'une femme ? le fait qu'elles soient inconscientes rajoute au trouble puisqu'il plane l'éventualité qu'elles ne soient pas consentantes.

Le malaise s'accentue lors de la troisième rencontre dans un premier temps parce qu'elle a lieu avec une jeune femme de 16 ans puis lorsqu'il évoque les rapports sexuels vécus avec une prostituée de 14 ans cette fois.

Enfin, Kawabata aborde le sentiment de toute-puissance qui habite le personnage principal lorsqu'il prend conscience qu'il pourrait, s'il le souhaitait, étrangler les jeunes femmes sans que cela ne pose de problème.

Il convient, je crois, de distinguer l'esthétique du récit, c'est à dire le talent lié à l'écriture proprement dite, que je trouve de toute beauté. Et le fond, le thème du récit car ce texte est un voyage aux frontières du tabou. le sexe, l'inceste, la pédophilie et le meurtre sont évoqués sans que le personnage principal ne s'interroge sur la morale de telles pratiques.

Néanmoins, si le lecteur consent à se laisser gagner par les règles de la fiction, il découvrira un univers feutré, tout en retenue et en sensibilité. Kawabata nous livre là un texte superbe qu'il faut découvrir sans attendre.



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Trois lignes ce serait trop court! Amis babéliens amateurs de petites critiques minimalistes, je ferai de mon mieux...
C'est dans une atmosphère très étrange que nous fait entrer ce roman. On découvre avec un vieil homme une maison close pour le moins particulière, où les clients ne sont que des vieillards, où les femmes, très jeunes, sont plongées dans un profond sommeil, et où certaines règles tacites interdisent d'abuser d'elles. Elles sont "les belles endormies".
Le parcours du lecteur (du moins l'ai-je ressenti ainsi) suit celui du vieil Eguchi. D'abord attisé par la perspective d'un érotisme, d'une sensualité ciselée par l'écriture, on se surprend à être quelque peu déçu, après un premier chapitre où Eguchi lui-même, passée la surprise de cette première nuit à contempler une jeune beauté offerte à son regard, éprouve de la frustration. Lui qui se croyait un initié par la force de l'âge (à l'art du thé, à l'art du désir), va connaître une autre sorte d'initiation...
C'est pourquoi, quelques semaines plus tard, il retourne une deuxième fois dans cette maison, puis une troisième, puis...C'est pourquoi, passé cet horizon d'attente à vrai dire sans finesse, le lecteur se laisse à son tour porter vers une interprétation plus symbolique de ces rencontres.
Au fil des chapitres/nuits, l'empire des sens, quoi que toujours prégnant, laisse peu à peu la place à l'empire des songes. Chacune des filles est pour le vieil Eguchi une petite madeleine proustienne (si l'on peut se permettre cette comparaison...) aux saveurs oubliées. le parfum d'un corps, le galbe d'un sein, le dessin des lèvres, suscitent l'émergence de souvenirs des femmes de sa vie. Avec elles, un brouillard de questions implicites sur le sens de la vie, la peur de vieillir, la solitude, la mort...
Je referme le livre. Etonnée qu'avec si peu de péripéties (mais quel art ineffable de la suggestion), Kawabata soit parvenu à me garder si près de lui jusqu'au dernier mot.
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Un roman qui me laisse une impression de malaise, assez inattendue.

Yasunari Kawabata fait partie des auteurs à lire du challenge solidaire 2021 et comme je ne connaissais pas son oeuvre, mon choix s'est porté vers son livre qui avait eu le plus de lecteurs sur Babelio, à savoir les Belles Endormies.

Eguchi raconte, sous la forme de cinq chapitres, cinq nuits passées avec des adolescentes vierges droguées « les belles endormies », dans une maison de plaisir dont les clients sont des hommes âgés, « des clients de tout repos ». À travers ces expériences, il se remémore les femmes de sa vie, ses maîtresses, son épouse, ses filles, sa mère. Seul son point de vue est donné à l'exception de tout autre.

L'image de la femme renvoyée est véritablement celle de la femme objet, physique, sans aucune préoccupation de son intelligence, de ses émotions, de sa sensibilité. le protagoniste est égocentré sur sa vieillesse, sa solitude, son besoin de se souvenir juste avant de mourir.

Un roman, publié en 1961, qui m'a d'autant plus dérangée que Yasunari Kawabata a reçu le prix Nobel de littérature en 1968 et qu'il était le premier japonais à avoir cette consécration.

Quelle image de la femme et de la littérature japonaise ont pu motiver un tel choix à l'époque ? Je n'avais sans doute pas les clés de compréhension nécessaires pour aborder cette lecture.
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Juste un souvenir, une curieuse émotion au souvenir d'un passage de cette lecture. Lorsque le vieux caresse avec un immense plaisir non dissimulé une de ces femmes. Pas l'once d'un début de perversion dans ce roman. Juste la volupté, la sensation de l'instant présent. Et une furieuse envie de vivre, lorsque l'on sent la mort approcher. Il existe une édition illustrée de photographies de ce roman que je relirai surement un de ces jours.
Une jeune amie me demandait récemment, pas tout à fait innocemment : "mais pourquoi les hommes qui approchent des 60 ans recherchent les très jeunes femmes ?
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Classique de la littérature japonaise, j'avais envie depuis un moment de me lancer dans cette lecture. Pourtant, je peine encore à trouver mes mots une semaine après avoir fini cette lecture tant celle-ci était étrange.
Eguchi est un vieillard qui, sur les conseils de son ami, se rend dans une auberge assez particulière : n'accueillant qu'une clientèle de vieillards, la maison propose des jeunes filles tout juste sorties de l'adolescence (et encore !) plongées artificiellement dans un sommeil très profond. Au fur et à mesure de ses rencontres, Eguchi remontera le temps et nous fera partager son passé amoureux.

J'ai vu des avis très partagés sur ce roman : certains criaient au chef-d'oeuvre, d'autres disaient être passés à côté. Est-il possible d'être entre les deux pour une telle oeuvre ? Je n'en sais rien mais c'est la position que j'adopterai. Je n'ai pas détesté, je n'ai pas adoré non plus. En réalité, j'ai l'impression que ce qui compte dans ce livre n'est pas tant l'histoire mais ce qui se cache derrière.
Eguchi, plutôt mitigé et surtout poussé par la curiosité, va accepter de se rendre dans une mystérieuse auberge sur les conseils de son ami. Proposant à des vieillards de dormir paisiblement en compagnie de jeunes filles plongées dans un sommeil dont elles ne pourront sortir de la nuit, Eguchi n'en reste pas moins un client atypique, loin de ces vieillards dits "de tout repos". La propriétaire des lieux ne manquera pas pourtant de lui rappeler les règles de la maison. Il lui est ainsi possible de toucher les jeunes filles mais en aucun cas d'aller plus loin. Sur ce point, la propriétaire est intransigeante. Mais comment s'assurer que rien ne sera fait à ces belles endormies ? Inconscientes de tout ce qu'il se passe autour d'elles, elles sont livrées à la merci des vieillards. Eguchi ne manquera pas de se poser ces questions et bien d'autres encore. Après tout, chacune de ses nuits passées en compagnies de ces belles endormies n'est qu'un prétexte pour évoquer son passé et la place que les femmes ont occupé dans sa vie.

Pendant une grande partie de ma lecture, je n'ai pu m'empêcher d'être mal à l'aise. le fait que ces jeunes filles soient plongées dans un sommeil artificiel et totalement livrées à la volonté d'hommes beaucoup plus âgés qu'elles était très dérangeant, ce qui est sûrement la volonté de l'auteur. En suscitant le malaise du lecteur, Yasunari Kawabata nous pousse à nous interroger sur ce qui se cache derrière le récit. Plus que l'évocation du passé amoureux de son personnage principal, il s'agit surtout d'une réflexion sur la vieillesse, la mort et l'amour. Bien que le roman soit très court, il est également très dense. Chaque nuit passée en compagnie d'une jeune fille différente permet à Eguchi de remonter le cours du temps et de nous raconter chacune de ses relations avec les femmes ayant croisé sa route. D'un amour de jeunesse à ses filles, en passant par son épouse et sa maîtresse, à travers son regard, nous en apprenons beaucoup sur la relation hommes/femmes. Les femmes n'apparaissent que comme des objets, soumises aux caprices des hommes. Renvoyant l'image de vieillards pathétiques et pervers, l'auteur nous livre une vision des femmes à la position guère enviable. Eguchi, au début réticent à l'idée de dormir près de ces jeunes filles, va pourtant finir par vaincre ses réticences et retourner à plusieurs reprises à l'auberge. Se laisserait-il entraîner lui aussi dans un système qu'il considère comme corrompu ? Devient-il lui aussi corrompu ? En quoi est-il si différent de ces vieillards de tout repos ? Il en vient ainsi à se poser de nombreuses questions, notamment sur l'existence.

Il s'agit également d'une oeuvre à l'esthétisme et à la poésie prononcés. La beauté ne dure qu'un instant. Confronté à sa fugacité, Eguchi réalise que lui aussi ne pourra échapper aux ravages du temps. Ces jeunes filles endormies dégagent paradoxalement énormément de vie. le contraste entre la clientèle de vieillard et ces belles est d'autant plus saisissant que chacun se trouve à un extrême de la vie. Décrépis et seuls, ils trouvent dans la contemplation de ces corps encore jeunes et beaux un réconfort à leur vieillesse qu'ils n'acceptent pas.

Comme vous le voyez, bien que le roman soit assez court, il est possible d'en parler pendant des heures et des heures. Cette lecture m'a laissée perdue, un peu à l'image d'Eguchi lorsqu'il arrive pour la première fois à l'auberge. J'ai aimé le style épuré de l'auteur qui nous fournit pourtant un texte très riche, plein de poésie de sensualité. Alors même que je pensais m'ennuyer au bout d'une vingtaine de pages, j'ai été surprise de voir que j'avais envie de connaître la suite. Jusqu'où les réflexions d'Eguchi allaient-elles le mener ? Pourtant, en soi, le livre ne paraît pas vraiment passionnant. Mais l'auteur réussit à nous emmener dans cet univers onirique et à nous plonger dans un brouillard duquel il faudra trouver le moyen de sortir.

Poétique et sensuel mais jamais vulgaire, Les Belles Endormies est une invitation à la réflexion. La vieillesse, la mort, l'amour, la vie en général, sont autant de thèmes vastes et profonds que l'auteur aborde en quelques mots seulement pour nous plonger dans une réflexion bien plus intense. Les Belles Endormies est un roman d'une richesse incroyable !
Lien : http://drunkennessbooks.blog..
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Il est difficile pour moi de noter cette lecture car je suis tiraillée entre le sujet et la qualité littéraire. C'est pour cela que mon avis reste mitigé.
Dans « Les belles endormies » de Yasunari Kawabata raconte les obsessions de vieillards qui dorment avec de très jeunes filles endormies parce que droguées.
Je ne peux pas cautionner la prostitution mais il faut admettre que d'un point de vue littéraire c'est un beau texte, très japonais, dont la culture est bien différente de la mienne.
Eguchi, le narrateur, à soixante-sept ans et se sent encore un homme. Il va toutefois prendre plaisir à fréquenter un lieu secret pour s'allonger à côté d'une jeune prostituée, la regarder, la sentir. Car il est beaucoup question d'odeur laiteuse du nourrisson qui va lui rappeler des souvenirs.
Les clients sont « de tout repos », c'est à dire qu'ils touchent ou effleurent la peau mais ne consomme pas parce qu'ils ne peuvent plus bander, ce qui ne semble pas être le cas d'Eguchi. Son but est de dormir à côté d'une fille pour rêver.
Comme elle, il veut dormir dans un sommeil de mort. Il s'en sert comme une drogue de jouvence et de longévité, comme aspiré par la jeunesse.
Si les termes sont poétiques, la situation ne l'est pas, elle est même choquante. Ce court roman sur la déchéance des vieux hommes et la servitude des très jeunes prostituées n'est vraiment pas joyeux.


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Un livre à la saveur étrange, et d'une certaine façon assez dérangeant.

Une fois n'est pas coutume, je dois dévoiler certains pans du récit pour pouvoir le critiquer. Les Belles Endormies est le nom d'une "maison" dont le nom et l'adresse circulent sous le manteau et se transmettent entre clients qui sont tous des vieillards. La caractéristique de l'établissement, qui n'a qu'une chambre, est que les (très) jeunes femmes qui partagent le lit de ces messieurs sont droguées et donc endormies sans possibilité de réveil pour la nuit complète. Elles ne sauront donc jamais qui s'est allongé à leur côté. Les règles de la maison sont strictes et n'autorisent pas à abuser des endormies, ce qui en principe ne trouble pas ces vieillards à la virilité enfuie, et qui viendraient plutôt y trouver une sorte de chaleur humaine assortie de voyeurisme. Je n'irai pas plus loin, le décor est posé.

Ce qui m'a dérangé, c'est qu'il me semble que ces endormies perdent ici leur qualité de sujet, d'êtres humains, pour devenir de simples objets, objets d'un désir frustré, objets de confort (bouillote vivante...), objets de regrets peut-être, objets de tous les fantasmes surtout (et si...). Jamais le concept de femme objet ne m'a paru plus vil, peut-être à cause du contraste avec l'élégance de l'écriture. Et pourtant... au gré des réflexions de l'un de ces vieillards, on trouve malgré tout une personnalité à ces jeunes filles ou jeunes femmes, et un vrai rôle également, un rôle de catalyseur, déclenchant rêveries et souvenirs, sans ordre apparent, dans un fouillis un peu onirique. Puis la fin arrive brutalement, comme si l'auteur s'était soudain désintéressé de la construction qu'il avait mise en place.

Tout ceci est finalement assez surprenant, et j'avoue que je ne sais toujours pas vraiment quoi en penser. À lire, donc, pour se faire un avis, c'est un petit livre, moins d'une centaine de pages en poche.
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Eguchi, vieil homme de soixante-sept ans, fréquente une auberge étrange. On y vient dormir en compagnie de jeunes filles endormies.Ces filles lui permettront de se replonger dans son passé, se questionner sur sa vie, la mort, la vieillesse, la virilité...

Nous partons avec Eguchi dans ce voyage philosophique autour des femmes de sa vie et de sa condition humaine mais aussi un voyage sensoriel: car avant de laisser son esprit vagabonder sur ces thèmes, il regarde, écoute, touche mais aussi sent et goûte les filles pour s'imprégner au plus profond d'elles. Kawabata use de tout son art pour nous relater cette sorte de dernier voyage vers la mort du personnage.

Plus on avance vers le fin du texte et plus Eguchi, bien que résolu à ne pas ressembler aux autres clients, accepte sa vieillesse. D'ailleurs, il revient régulièrement comme si ces filles étaient sa dernière drogue.

La mort est un thème omniprésent dans ce récit: celle du protagoniste qui semble très proche, mais aussi celle des autres clients qui lui rappelle sa condition, et celle des filles qu'il aimerait provoquer car transgressive. Une mort qu'il n'arrive pas à dépasser et dont finalement il aura toujours peur...

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Un prix Nobel, oui pourquoi pas, si on considère la délicatesse d'écriture.
En revanche, le sujet ne m'a absolument pas branché.
Des jeunes filles (et même des petites filles) sont endormies artificiellement et placées nues dans un lit pour que des vieillards en phase de décrépitude sexuelle puissent s'allonger à leurs côtés et ainsi préserver l'égo et la dignité de l'homme...
J'ai ressenti un vrai malaise à la lecture de ce livre que j'espérais voir disparaître au fur et à mesure des pages. Cela ne s'est pas produit, bien au contraire. Quelque chose m'a gêné... peut-être les descriptions des jeunes filles ou le regard porté sur elles... Je ne sais pas, mais ce que je sais c'est que je n'ai pas aimé ce livre.
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