Un coccineau!
C'était élémentaire pour le célèbre détective Théodore P. Lebon et ça le serait un jour pour Wilma, sa pupille et assistante qui ne rêvait que de deux choses, lui arriver à la cheville ( littéralement car elle n'était pas si petite que ça) et retrouver la trace de ses parents.
Les affiches placardées dans tout le bas pays de l'île de Cooper étaient la seule piste solide pour retrouver la trace de ce mystérieux homme masqué qui donnait rendez-vous à toute la crème des bandits à la veille des nouvelles élection de la Décennie.
Cela ressemblait à un coup d'état manifeste où tous les malfrats étaient invités à piller le haut du panier et saboter la cérémonie du nouveau dirigeant de Cooper.
Qui avait intérêt à semer la zizanie de ce moment important-excepté le sinistre Barbu d'Anvers évidement-?
Les affiches avaient été rédigé à l'encre de coccineau. On en trouvaitdans les potagers de choux bleus.
Les moustaches de Théodore frétillaient devant cette nouvelle énigme et Wilma se soulageait de pouvoir mettre de côté la formation d'agent espion dispensé par Kitty de l'Académie d'Investigation et d'Espionnage qui était pour ainsi dire une catastrophe.
D'ailleurs, la gentille Kitty décida aussi de les suivre sur cette affaire. On était pas dans le pétrin - pas encore, non et d'ailleurs Pétrin est un chien- mais ça n'était pas très loin. Oui, les vrais ennuis étaient à venir si Barbu d'Anvers décidait de s'associer au fameux justicier masqué.
: Un tome à l'identique des autres, drôle, farfelu, à l'intrigue bien menée.
Emma Kennedy nous gratifie toujours d'une galerie de personnages aussi toqués les uns que les autres où l'on ne devine jamais qui est le coupable. le fil conducteur prend de l'épaisseur et les origines cachées de Wilma s'éclaircissent peu à peu. le doute toutefois subsiste afin de maintenir le terrible suspens. L'histoire de Wilma serait peut être liée à celle de Kitty son instructrice voire même de Théodore lui-même, aux lecteurs de le découvrir.
L'intrigue du volume continue de mettre l'île de Cooper et ses règles insolites en perspective, l'auteure nous livre les règles de gouvernance cette fois et cela soulève le débat. Et ce à un point où les traditions si bien ancrées vont se trouver contestées d'une première retentissante et révoltante. La situation prendra une ampleur inattendue et dangereuse au point que les bandits du bas décident de « faire le mur » bien avant que celui-ci ne soit posé pour les contrer entre la partie du bas et celle du haut.
Fermez la porte, ils repasseront par la fenêtre ou par un autre moyen. La grosse intrigue en cache d'autres subtilement tapies, ce qui permet d'être surpris lorsque au rire se substitue le frisson.
Wilma reste maligne, gaffeuse, intuitive et attendrissante. Elle devra essuyer un coup dur final, la pauvre enfant et un autre heureux.
Les règles particulières d'élection ont-elles contribué à faire de Barbu d'Anvers ce qu'il est? L'exemple de Théodore démontre qu'il n'y a pas forcément de rapport et Barbu est un barbu diabolique pour le plus grand plaisir des jeunes lecteurs qui s'attachent, c'est certain, à cet ignoble nabot, personnage indispensable et récurent, rappelant le personnage d'Iznogoud.
Une bonne suite.