AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Marie-Thérèse Cuny (Collaborateur)
EAN : 9782266161947
215 pages
Pocket (27/07/2006)
4/5   94 notes
Résumé :
Aujourd’hui en France, plus de 60 000 petites filles sont excisées.

Chaque année 2 millions de jeunes filles sont excisées.
Plus de 130 millions de femmes dans le monde ont enduré ces mutilations.

La tradition voudrait que l’excision augmente la fécondité, qu’elle garantisse la pureté et la virginité, ainsi que la fidélité d’une épouse.
Dans les faits cette mutilation barbare met en péril la vie des jeunes filles qui la s... >Voir plus
Que lire après MutiléeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
4

sur 94 notes
5
8 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Fin janvier 2020, j'ai lu dans presse qu'une fillette de 12 ans est morte en Egypte suite à une excision qui a mal tourné, bien que cette pratique soit interdite depuis 2008 dans ce pays. Je me suis souvenue d'un livre rangé bien loin dans les étagères de la bibliothèque sur le sujet. Dans l' ouvrage, intitulé, Mutilée, KHADY, jeune femme sénégalaise musulmane raconte sa vie de femme contrainte à toutes les coutumes de son pays, de sa culture et de sa religion : excision, mariage forcé et précoce, accouchement encore adolescente, polygamie. Khady, qui a eu la chance d'aller à l'école est très intelligente et va lutter et militer toute sa vie pour faire cesser ses pratiques, jusqu'à la tribune de l'ONU. Elle sera à la base de la fondation du GAMS, organisme qui lutte contre les mutilations sexuelles faites aux femmes et qui est très actif en France et en Belgique.
Khady raconte sa vie balancée entre l'Afrique et la France où elle à été mariée sous la contrainte. Elle y vécut les pires moments de sa vie. le livre date de 2005. Entretemps, beaucoup de pays africains ont interdit l'excision mais elle reste bien ancrée dans les cultures et se pratique encore de nos jours dans la clandestinité, la pire des choses.
L'histoire racontée à la première personne du singulier nous rapproche de Khady et de son calvaire. Un récit vraiment poignant et qui est toujours d'actualité comme en témoigne la mort de cette fillette de 12 ans en Egypte.
Commenter  J’apprécie          100
Khady Koita est née au Sénégal, dans la région de Thiès en 1959. Excisée quand elle était enfant, arrivée en France vers l'âge de 16 ans, suite à un mariage précoce et forcé à un cousin, elle va tout faire pour s'en sortir, lutter contre sa condition de femme qui l'obligerait normalement à subir son quotidien, son mari qu'elle n'aime pas, sa co-épouse, à enchainer les grossesses les unes après les autres.

Publié en 2005, ce roman autobiographique, ce témoignage fort et puissant nous relate son parcours, son histoire et comment elle en est arrivée à ce qu'elle est aujourd'hui : une femme cultivée, militante, indépendante, une battante ! Une femme qui n'a pas suivi les diktats que sa culture, sa société lui imposaient.

Depuis les années 1980 en France, elle mène son combat avec poigne dans la lutte contre les mutilations sexuelles, les mariages précoces et forcés, les violences faites aux femmes dans son ensemble. Elle a été cofondatrice du GAMS (Groupe de femmes pour l'abolition des mutilations sexuelles), créée en 1982 en France, et est aujourd'hui Présidente du Réseau européen pour la prévention et l'éradication des mutilations génitales féminines depuis 2002.

Ce roman, je l'ai lu dans le cadre de mon mémoire, réalisé autour de la problématique de l'excision. Mais il m'aurait fait de l'oeil dans tous les cas.

C'est un beau portrait de femme, qui s'est battue pour sa vie, celles de ses enfants.

Je vous recommande à tous cette lecture très touchante, qui au-delà d'être un témoignage poignant sur le parcours d'une femme excisée, immigrée, est une belle ôde à la vie, qui nous rappelle que rien n'est jamais acquis, qu'il faut se battre pour ce qui nous tient à coeur. Et que la lutte contre ces violences est un long parcours, un long combat, qui passe avant tout par l'éducation des populations concernées.
Commenter  J’apprécie          60
Une autobiographie marquante et très touchante voir violente d'évènements douloureux traversée par Khady, femme de valeur combattante pour l'amour de ses enfants et par amour de l'humanité. Cet ouvrage nous fait voyager au coeur des traditions du Sénégal et bien malheureusement dans le système patriarcal dont les actes barbares de toutes sortes de mutilations. Cette femme militante n'hésite pas à dénoncer le profit des hommes immigrants à utiliser plusieurs femmes comme des machines à fabrique d' enfants dans le but de toucher des prestations sociales dont les femmes en sont bien entendu privé. Elle nous fait parcourir sont combat, ses épreuves, sont implication dans une association pour lutter contre les pratiques néfastes faites aux femmes et aux enfants comme l'excision, le mariage forcé etc. Une bonne cause défendue au coeur de l'humanité, une cause d'hier et aujourd'hui à travers le monde, celle qu'on peu appelle en France" les violences faites aux femmes" dont les enfants malheureusement en sont souvent un vecteur. Livre à lire et à relire.
Commenter  J’apprécie          50
Je dois dire que ce fut une lecture très enrichissante du point de vue culturelle.
En effet, ce témoignage parle de l'excision : un acte dont finalement je ne connaissais que très peu les pratiques. Mais ce fut aussi une lecture émouvante, révoltante, poignante !
Khady parle de l'excision avec beaucoup de précision, elle ne mâche pas ses mots mais c'est ce dont nous avons besoin pour comprendre toute la cruauté et toute la souffrance que ces femmes et que Khady ont ressenti, enduré et ce qu'elles vivent encore aujourd'hui !
Car malheureusement cette pratique se fait toujours même si nous n'en parlons pas ! Cela se fait à vif, et cela a des répercussions sur toute la vie de la petite fille et de la femme !

Mais Khady n'a pas vécu que ça, mais aussi un mariage forcé à l'âge de 16 ans avec son oncle, des viols conjugaux à répétition et de la violence. Elle connaitra aussi le double-mariage et vivra sous le même toit de la deuxième femme de son oncle.

Sa vie est remplie de combat pour une vie qu'elle espère meilleure un jour. Elle deviendra militante pour la GAMS qui lutte contre les violences faites aux femmes y compris l'excision.

Je vous encourage fortement à lire ce témoignage, bien qu'ancien, est encore d'actualité puisque l'excision concerne plus de 60000 femmes en France.
Commenter  J’apprécie          20
Une vie coupée de plaisir


Mutilée, édité en 2005, est le seul livre écrit par Khady. Elle est présidente du réseau européen de la lutte contre les mutilations génitales et de l'association La Palabre. Ce témoignage raconte l'histoire de Khady, une Sénégalaise, issue de la famille Salindé dont l'une de leur moeurs est l'excision, une mutilation des parties génitales qui prive à jamais de plaisir sexuel, qui a des répercutions sur la santé et brise la vie d'une femme. Un jour, à l'âge de sept ans, elle est emmenée de force dans la maison de sa troisième grand-mère pour se faire exciser, comme ses cousines. Elle sera mariée contre sa volonté à l'un des ses cousins qui vit en France, quittera le Sénégal pour le rejoindre au moment de ses quinze ans et vivra un calvaire avec ses cinq enfants nés à partir de ses seize ans.

Ce livre m'a plu parce qu'il est réaliste. Des femmes se font encore exciser de nos jours et peu de personnes le savent. Moi-même, je ne connaissais pas avant de d'avoir lu ce livre. Il est bouleversant et captivant puisque, en tant que future femme, je n'arriverais pas à vivre cette vie. Ce témoignage remet en question et j'ai pu me rendre compte de la vie des autres après cette coupure et aussi des traditions « barbares » qui peuvent exister dans ce monde. Il procure des émotions, permet de réfléchir et l'auteur veut faire réagir et montrer que les femmes excisées ne sont pas seules, elles peuvent parler de leur souffrance et lutter contre cette pratique. Par conséquent, je lui met la note de 5/5. Je recommande ce livre pour ceux qui aiment les histoires vraies et touchantes.


DUBOIS Elisa 2D6
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Cette horreur (infibulation) consiste à tout couper: il ne reste rien du sexe de la petite fille. Ni clitoris, ni petites lèvres, ni grandes lèvres. Et la pauvre enfant est "recousure" entièrement. Sexe fermé contre toute intrusion autre que celle du futur époux qui va la déflorer à son mariage. On ne lui laisse qu'un minuscule orifice pour ses besoins naturels. Car l'hommme, si l'on peut encore lui donner le om d'homme dans ce cs-là, est supposer déflorer sa jeune épouse ainsi "cousue" par la seule force de sa virilité. S'il n'y parvient pas sa puissance sexuelle est mise en doute. On m'a dit que parfois il se servait d'un couteau pour ne pas être pris en défaut, sur ce terrain. Lorsqu'elle est enceinte, au moment d'accoucher, il faut "découdre" la jeune fille, puis la recoudre ensuite. Et la "découdre" de nouveau à chaque accouchement. Et ainsi de suite...
Commenter  J’apprécie          30
Les mères sont parties. Un abandon étrange sur le moment, mais je sais maintenant qu'aucune mère , même ayant le cœur solide, ne peut supporter la vision de ce qu'on va faire à sa fille, et surtout ses cris. Elle sait de quoi il s'agit puisqu'elle l'a subi, et, lorsque on touche à son enfant, c'est sa chair qui saigne de nouveau. Pourtant, elle l'accepte, parce que c'est ainsi, et qu'elle n'a pas d'autre voie de réflexion que ce rituel barbare prétendument "purificateur pour pouvoir prier" arriver vierge au mariage et rester fidèle.
Commenter  J’apprécie          20
L'homme, le père, toujours l'homme, celui qui n'a pas souffert de l'enfantement, celui qui n'admet pas non plus qu'il pourrait au moins laisser sa place à la mère ou simplement lui acheter un billet supplémentaire. Rien ces hommes ne comprennent rien à l'amour d'une mère et au respect qu'ils lui doivent.
Commenter  J’apprécie          30
"Elle tire avec ses doigts, le plus possible, ce minuscule morceau de chair et coupe comme si elle tranchait un morceau de viande de zébu. Malheureusement, il lui est impossible de la faire en un seul geste. Elle est obligée de scier. Les hurlements que j'ai poussés me résonnent encore aux oreilles. J'ai pleuré, crié" (p.19)
Commenter  J’apprécie          20
J'en ai besoin, car en aidant les autres je m'aide moi même. Si je m'arrête de militer, d'aider, je sens que tout sera fichu pour moi. C'est ma façon de cultiver mon champ.
Comme on dit au Sénégal:< cultive ton champ; si tu restes au lit, ce n'est pas le bon dieu qui le cultivera>
Commenter  J’apprécie          20

>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Biographie générale et généalogique (557)
autres livres classés : excisionVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (314) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1721 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..