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Noëlle Michel (Traducteur)
EAN : 9782330160937
288 pages
Actes Sud (02/02/2022)
3.45/5   19 notes
Résumé :


2060. Gena, l’algorithme qui lui sert d’assistant personnel, nous raconte le destin de Cas, qui a grandi dans une société hygiéniste, oisive et contrôlée, et découvre les « Imparfaits », une caste de marginaux refusant cette évolution. Du regard de moraliste que porte parfois Gena sur l’humanité au tableau non manichéen qu'il brosse d’une société contrôlée mais débarrassée des idéologies du XXe siècle, Ewoud Kieft s’inscrit, pour son premier roman, d... >Voir plus
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Un bond d'une quarantaine d'années en avant, pas si loin de nous. Un monde qui nous est un peu étranger, mais pas tant que ça, ces quelques décennies ne suffisent pas à nous faire perdre totalement nos repères.
Un terrain de réflexion qui nous permet de prendre un certain recul sur la situation actuelle, tout en participant à cette projection réaliste.
Premier constat, et premier intérêt, à la différence de beaucoup d'auteurs, Ewoud Kieft ne dépeint pas un monde effondré. Les crises économiques sont passées par là, elles ont chamboulé la société, mais le facteur majeur de changement est l'omniprésence de l'Intelligence Artificielle.
Évidemment, on pense à 1984, sauf que cette société-là est moins totalitaire, davantage tournée vers le bien-être. Mais surveillée, épiée à chaque instant, pour le « bien » de chacun.
Chaque personne possède une IA qui lui sert d'assistante de vie. de confidente aussi, comme si vous aviez une amie proche dans votre tête, à qui dévoiler vos pensées les plus intimes.
La singularité du roman vient du fait que c'est Gena, l'IA de Cas, qui parle. Qui raconte ce qui s'est passé. Avec froideur mais également avec une certaine dose d'humanité assez déstabilisante. Comme si elle avait une sorte de « conscience » bien à elle.
Cas, le personnage principal, est un jeune homme qui a de vraies difficultés à trouver sa place, à interagir. Il préfère se confier à Gena, et se noyer dans des mondes et des jeu artificiels.
Jusqu'au jour où Cas se rapproche des Imparfaits, les rares personnes qui refusent l'évolution du monde et vivent en totale marginalité.
Voilà le genre de roman d'anticipation qui nous questionne. Qui nous fait nous pencher sur cette évolution (inéducable ?), assez subtilement.
Il faut dire que le livre tient autant du conte philosophique que du roman fictionnel. le cursus de l'auteur, historien, n'est sans doute pas étranger à la manière de présenter les choses au lecteur.
Cette société de demain a lissé le quotidien, les émotions trop fortes sont gommées, tout comme la capacité à se gérer soi-même. Une culture de l'abandon où, à force de se confier à son IA, on se coupe des autres.
Le questionnement du rapport à autrui est intéressant. Cette déshumanisation subtile est vraiment bien pensée.
Dommage que l'auteur néerlandais oublie un peu trop souvent qu'il faut aussi raconter une histoire et qu'il la perd parfois en chemin. Elle m'a semblé bien trop délayée dans ces pages qui voient l'IA se questionner sur ses éventuelles erreurs. C'est bien dommage, j'ai du coup trouvé certains passages trop longs, un peu répétitifs et parfois dispensables.
Les imparfaits est un roman d'anticipation tout en ambivalence, un peu froid dans son approche, mais qui titille la curiosité par l'approche intéressante de ce futur à portée de mains.
Ewoud Kieft a bien réfléchi son monde.
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Dans les romans d'anticipation qui imaginent une société future se voulant "parfaite", l'intrigue repose le plus souvent sur des rebelles au nouvel ordre établi, des résistants décidés à vivre une existence libre, loin des diktats assénés par un régime autoritaire, que ce soit dans un gant de velours ou de fer. C'est aussi le principe de Les Imparfaits du Néerlandais Ewoud Kieft, dont l'action se situe en 2060, mais avec un aménagement subtil : l'histoire de Cas, trentenaire devenu déviant, est raconté par son assistante personnelle, Gena, une intelligence artificielle qui est présente dans son oreille depuis son plus jeune âge et dont l'algorithme sophistiqué la conduit à une fonction de confidente, presque toujours sur un mode sage et bienveillant (cela rapproche le roman de Klara et le soleil de Kazuo Ishiguro, même si les deux livres ont des approches et un style très différents). Cas vit dans le meilleur des mondes hygiéniste, celui de la jeunesse quasi éternelle et de la santé florissante, dans la recherche d'un bonheur quotidien et émollient, alors que, plus globalement, le réchauffement climatique a été maîtrisé et que manger de la viande ou fumer n'est plus une option. Au-delà de la révolte attendue du héros, c'est la "personnalité" de Gena qui fait l'intérêt du livre, avec son caractère presque humain et en même temps soumis à un système de contrôle des individus. le reproche majeur que l'on peut faire à Ewoud Kieft est d'avoir ajouté une couche explicative avec l'intervention régulière d'un Comité de surveillance qui analyse les raisons de la défection de Cas, à travers le témoignage de Gena. C'est comme si l'auteur avait voulu mettre les points sur les i, tout en sous-entendant, évidemment, que notre société actuelle, de plus en plus dominée par le virtuel et l'artificiel, y compris dans les relations humaines, dérivait peu à peu vers ce modèle. Malgré ce bémol, Les Imparfaits est le plus souvent excitant pour l'esprit, faisant partie de de ces livres qui permettent de s'interroger sur les avancées technologiques du XXIe siècle et de l'érosion du lien social qu'elles impliquent.

Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Le fait d'avoir traîné ce livre partout pendant quinze jours est révélateur: d'une flemme de le lire, une non envie de le finir, un intérêt proche de zéro... À présent il est fini et on peu en parler en connaissance de cause.
Moins mauvais que ce que cette première phrase laisse croire, l'histoire est assez bonne. L'intrigue est pertinente et remet en question l'état du monde actuel dans lequel on évolue et se questionne sur la direction qu'il prend. Loin de susciter l'indifférence, les thématiques abordées sont essentielles (surveillance de masse, vegetarianisme, intelligence artificielle, réseaux sociaux, virtualité, individualisme, et de nombreux autres) et l'univers narratif construit autour est vraisemblable.
Et pourtant... Défaut de traduction peut être (le style est parfois assez lourd) mais il y a dans ce roman un inertie malgré la progression dans l'histoire. On a l'impression qu'il ne se passe rien et on s'ennuie. Contents tout de même d'être arrivés au dénouement, non pas que ça en valait la lourde peine...
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Forcément, à la lecture des Imparfaits, on pense à Orwell et son inégalable 1984…

Dans ce roman, l'intelligence artificielle fait intimement partie de nos vies et s'insinue dans toutes les sphères professionnelles ou personnelles.

C'est la voix de Gena, IA, assistante personnelle de Cas qui parle.
Cas est un peu différent des personnes qui l'entourent, il se cherche, il ne se sent à sa place nulle part : ni dans la société, ni dans ses rapports familiaux (plutôt des non-rapports d'ailleurs), ni dans ses histoires d'amour bancales…
Tout est sous contrôle, épié, analysé en direct : si Gena lui communique à chaque instant des données et intervient en tant que conseillère pour son "bien-être" (à travers ses implants et jeu de lentilles notamment), elle l'étudie aussi sous toutes ses coutures à travers ces interactions et renforce ainsi son pouvoir sur lui.

Gena est sans doute la seule confidente de Cas qui a plutôt tendance à se réfugier dans un univers virtuel que d'affronter le monde, les autres êtres humains (dont les relations, les rencontres sont également suggérées par l'IA).

Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, alors j'ai forcé un peu et, après quelques pages, j'ai vraiment commencé à apprécier cette histoire dont j'ai mieux compris les subtilités.

Alors bien sûr il y a tout ce volet sur la société déshumanisée (parce qu'avant d'être retoquée par les IA, la société, telle que nous la connaissons, s'est d'abord effondrée), le contrôle des êtres humains par les algorithmes… Mais, ce qui m'a surtout intéressée, c'est de voir ce qui se passerait pour les personnes en marge de ce système, ceux qui finalement le réfuteraient.
Comment pourraient-ils y échapper ? Pourquoi le feraient-ils ? Une autre vie serait-elle possible ?

Et si au final l'IA était plus humaine que les humains eux-mêmes ?
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Nous sommes en 2060, la maitrise du réchauffement climatique est presque faite, la consommation de viande achevée, les maladies presque toutes éradiquées, un sérum de jouvence permet de vivre beaucoup plus vieux et en pleine forme et l'IA est là pour nous aider, guider, parler, encourager, orienter, bref le rêve, la bonne copine 24/24 !
L'histoire est une enquête auprès d'une Gena dont son humain a déserté la société aseptisée pour rejoindre "les imparfaits" c'est à dire ceux qui refusent le formatage des vies. le groupe d'investigation l'interroge pour savoir comment Cas à réussir à se soustraire à sa surveillance et on découvre ainsi le monde merveilleux qui peut nous attendre dans quelques années. Un 1984 qui fait froid dans le dos car l'AI Gena me semble déjà présente en 2022. Un bon roman d'anticipation.
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critiques presse (1)
Liberation
23 mars 2022
Le premier roman du Néerlandais Ewoud Kieft adopte le regard d’une intelligence artificielle qui, en 2060, offre des conseils avisés et personnalisés aux individus d’une société aseptisée et contrôlée. L’IA raconte l’histoire de Cas, qui s’est volontairement déconnecté pour vivre loin des algorithmes.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Peut-être ai-je percé trop tard les mécanismes à l’œuvre dans son comportement. Notre développement suit le leur. Nous apprenons de chaque changement, de la moindre chose qui leur arrive. Peut-être sommes-nous condamnées à rester à la traîne. Peut-être ne sommes-nous tout simplement pas capables d’enregistrer certaines évolutions. Une pensée qui s’envole, l’activité cérébrale qui se déroule sous leur crâne, à l’abri des regards : qui sait ce qui se passe dans ces moments-là ?
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Videos de Ewoud Kieft (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ewoud Kieft
Festival des Utopiales à Nantes.
Des fleurs pour Algernon
Les Mentats du cycle de Dune et le Professeur Xavier des X-Men montrent combien le thème de l'accroissement de nos capacités intellectuelles, au travers de traitements ou de l'évolution, traverse la science-fiction. Or, la génétique est massivement corrélée au cerveau et à l'efficience de ses fonctions cognitives. Comment nos gènes définissent-ils notre cerveau et ses capacités ? Est-il possible d'en repousser les limites ?
Avec : Thomas Bourgeron, Ewoud Kieft, Jérôme SantoliniModération : Matthieu Montes
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