46 mini-contes décevants malgré de belles illustrations. L'équivalent sur la Perse était souvent drôle ou donnait à réfléchir. Celui-ci trop rarement.
Ces contes sont d'un intérêt vraiment faible… Exemple parmi d'autres : l'homme qui, en bateau, fait tomber son épée dans l'eau et fait une marque sur le bateau pour repérer l'endroit, affligeant.
Réduits au minimum, parfois un ou deux petits paragraphes, les contes font un effet desséché, misérable. On aurait envie de les réécrire pour les étoffer et les égayer un peu, afin de les rendre au moins drôles aux yeux des enfants les plus jeunes…
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UN ADULTE REMARQUABLE
Un enfant reconnu pour sa grande intelligence avait été invité à déjeuner par un haut dignitaire.
- on peut être très intelligent lorsqu’on est jeune, ce n 'est pas pour autant que l'on sera remarquable une fois adulte, dit l'un des convives.
L'enfant répliqua :
-Plus jeune, vous étiez sans doute un génie !
Le convive ne sut quoi répondre et tout le monde éclata de rire.
NÉE TROP TARD
La vieille épouse de monsieur Lu mourut de vieillesse et Lu se remaria avec une femme beaucoup plus jeune que lui. Comme la jeune mariée semblait triste, Lu lui demanda:
- Es-tu malheureuse parce que je suis vieux ?
Elle répondit que ce n'était pas la cause de sa tristesse.
-Trouves-tu que je ne suis pas assez riche ?
Elle dit que ce n'était pas non plus à cause de cela.
-Alors pourquoi es-tu malheureuse ?
La femme répondit :
-Parce que je suis née trop tard pour te voir jeune.
Oranges amères
Yan Zi du royaume de Qi fut envoyé comme ambassadeur pour rendre visite au roi de Chu. Le roi de Chu, qui était jaloux de la puissance du royaume de Qi, voulut humilier Yan Zi et demanda conseil à son Premier ministre.
- J'ai une idée, dit ce dernier: pendant le banquet que vous donnerez en l'honneur de l'ambassadeur, faites venir les gardes avec un prisonnier puis demandez : « De quoi cet homme est-il coupable ?» On vous répondra : « C'est un voleur. » Puis demandez : « Dans quel pays est-il né ? » On vous répondra : « Dans le royaume de Qi. » Ainsi, poursuivit le Premier ministre, l'ambassadeur de Qi sera très embarrassé.
Pendant le banquet, les gardes vinrent donc montrer le voleur du royaume de Qi au roi de Chu. Ce dernier dit à Yan Zi :
- On dirait que les hommes de Qi sont nés pour devenir des voleurs !
- J'ai entendu dire, répondit Yan Zi, que les orangers que l'on plante au sud de la rivière Huai produisent des oranges sucrées et que les orangers que l'on plante au nord produisent des oranges amères. Les fruits des deux arbres paraissent identiques et pourtant leur goût est très différent. C'est une question d'environnement. Ainsi les hommes nés dans le royaume de Qi n'ont jamais rien volé mais dès qu'ils arrivent dans le royaume de Chu, ils deviennent des voleurs de la pire espèce. Pensez-vous que cela soit aussi une question d'environnement ?
Le concours de peinture
Trois peintres s’étaient rendus dans une auberge. L’un deux proposa :
Peignons chacun un cheval, celui qui achèvera le premier son œuvre gagnera une cruche de vin !
Et les trois peintres se saisirent de leurs peintures et tracèrent des traits dans tous les sens sur une grande feuille de papier de riz. Un des peintres leva soudain son pinceau et déclara :
J’ai terminé le cheval !
C’est exact, approuva l’aubergiste qui partit chercher la cruche de vin.
Vous peignez vraiment trop lentement vous autres, ajouta le gagnant. Regardez, j’ai même le temps de lui ajouter des ailes !
En quatre coups de pinceau, il peignit deux ailes sur les flancs du cheval.
L’aubergiste revint avec une grande cruche de vin et la donna au vainqueur en regardant son dessin :
Arrêtez de boire ! s’exclama t-il aussitôt.
Comment ça ? j’ai terminé le premier de peindre mon cheval ; j’ai même eu le temps de lui ajouter des ailes !
Les chevaux n’ont pas d’ailes, rétorqua l’autre aubergiste. Si vous lui ajouter des ailes, ce n’est plus un cheval.
Et sur ces mots, l’aubergiste tendit la cruche au deuxième peintre.
LES DEUX SALAIRES
Un musicien très talentueux et très pauvre proposa à un riche marchand de lui donner un concert de cithare en échange de mille taels. Le marchand appela ses amis pour qu'ils se divertissent eux aussi.
Le musicien interpréta trois mélodies plus belles les unes que les autres. Chacun écoutait la musique avec émotion; puis il posa son instrument et s'inclina avec respect devant le marchand en attendant son salaire.
- les sons que tu viens de jouer, je ne peux le toucher comme des taels, dit le marchand. Je vais t'offrir un son en échange du tien et te paierai donc ta musique par une autre.
Sur ces paroles, le marchand fit tinter les mille taels de sa bourse sans lui donner un seul.
Le Cercle de Minuit, présenté par MIchel Field. FRANCE 2, 13 décembre 1993.
Avec Lisa Bresner -> démarrer la vidéo à partir de 4:57