Le prince tigre est un conte inspiré d'une légende chinoise avec des illustrations très belles, mais assez sombres. Les enfants de la tigresse ont été tués et elle se venge. Pour l'arrêter, le roi devra lui donner son fils. On comprend parfaitement les sentiments de la tigresse, qui m'a fait penser par certains côtés au roman le vieux qui lisait des romans d'amour de Luis Sepulveda, et pas uniquement par sa couverture.
Comprendre le monde animal, le deuil, respecter la faune pour grandir en tant qu'être humain sont des thématiques qu'on retrouve dans les deux livres, même si la fin diffère.
Le prince tigre est un album pour enfant, mais pas nécessairement pour les plus jeunes en raison du sujet, des couleurs et des scènes qui peuvent faire peur.
Cet album se termine par le dessin d'un bronze « You » du XIe siècle avant JC qui se trouve apparemment au musée Cernuschi à Paris, consacré aux arts asiatiques. Je n'y suis jamais allée et j'apprécie toujours qu'un livre me fasse également découvrir des lieux à visiter !
Un très joli album, mais dont le graphisme réaliste, ainsi que l'histoire, peuvent impressionner les plus jeunes enfants (tout dépend de leur degré de maturité et de sensibilité).
Inspiré d'un conte chinois, c'est un récit sur la perte, le deuil, la colère, le chagrin et la consolation.
La cruauté de la tigresse peut paraître injuste et abusive, mais le lecteur comprend vite sa douleur, son désir de vengeance, son impuissance...
Beaucoup de poésie et d'humanisme à travers cette histoire.
Qu'arrive-t-il quand des chasseurs pénètrent dans la forêt et s'en viennent tuer les deux bébés de la tigresse ?
Ils lui causent une tristesse tellement grande, un chagrin tellement insurmontable, qu'elle n'a plus qu'une idée : ravager les villages des hommes et en massacrer le plus possible !
Le Roi se doit d'agir pour protéger sa population. Il a déjà levé son armée. Mais il est préférable d'interroger la vieille Lao Lao avant d'entreprendre quoi que ce soit car celle-ci a des pouvoirs de divination.
Pas sûr qu'elle dise au Roi ce qu'il a envie d'entendre…
Critique :
Encore un récit splendide de Chen Jiang Hong qui nous rapporte comment l'amour d'un enfant pour une tigresse parvient à changer le cours d'une histoire qui a très mal démarré. Un graphisme toujours aussi dynamique et coloré pour un conte riche en émotions et qui donne à réfléchir quant au manque de respect de l'homme envers les autres espèces.
La tigresse a le coeur brisé, des chasseurs ont tués ses petits.
Alors elle sort de la forêt et attaque les villages, détruisant tout sur son passage.
Le Roi va envoyer son armée mais la Vieille Lao Lao le dissuade d'agir ainsi. La tigresse risque de redoubler de violence. le Roi devrait plutôt lui offrir son fils Wen et la tigresse ne ferait aucun mal à l'enfant…
Le Roi et la reine vont accepter ce lourd sacrifice et Wen sera élevé par la tigresse…
Les années passent mais le Roi et la reine pleurent leur fils. le Roi décide d'envoyer son armée dans la forêt pour rechercher son fils. Que va-t-il se passer ?
Chen Jiang Hong est un conteur fabuleux et un illustrateur de grand talent. Né en chine, il raconte à merveille les légendes de son pays natal. Ses illustrations à l'encre de chine sont absolument superbes, très colorées, aux contours doux. Lorsque l'on se perd à rêver en tournant les pages, on a l‘impression de regarder des planches destinées à une adaptation cinématographique : plan général, gros plan, il n'hésite pas à mettre trois ou quatre illustrations par double page.
Le livre est vrai coup de coeur, lu et relu à mon fils et à d'autres enfants dans un cadre professionnel avec le plaisir délicieux de les sentir à chaque fois complètement captivés par cette histoire qui s'inspire doublement d'un bronze du XIème siècle avant J.-C. et d'une légende chinoise racontant qu'un petit garçon prénommé Ziewen, aurait été recueilli par une tigresse
Que cet album est beau !
Le dessin est tout en sensibilité : violent quand il le faut, tout en douceur et rondeur aux bons moments.
L'histoire n'est pas en reste : violence des attaques et des sentiments (vengeance), tendresse des actes. La tigresse est déchirée par la perte de ses petits, se venge avec beaucoup de cruauté. Mais elle est aussi capable de grande tendresse avec le petit prince. Les hommes sont aussi capables de violence, et de confiance étonnante.
Un conte qui a tous les ingrédients pour être un grand conte.
Quel est l'auteur des illustrations ?