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EAN : 9782752601148
334 pages
L'Aube (01/04/2005)
3.91/5   17 notes
Résumé :
Sergio Kokis a connu une enfance tumultueuse au point d’être placé en maison de redressement pour cause de vagabondage. Malgré tout, il poursuit ses études, fréquente les Beaux-Arts, se prépare même aux examens d’entrée en médecine. Militant de gauche, il est arrêté. L’État militaire l’accuse de « crimes contre la sécurité nationale ». Il s’enfuit du Brésil et se rend en France. De là, il pose sa candidature à un poste de psychologue à l’Hôpital psychiatrique de Gas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une enfance brésilienne bordélique dans les années 50, un roman autobiographique d'Un Québécois d'adoption.

C'est une histoire plutôt dure, avec une enfance au milieu de la prostitution où oeuvrent des filles qui ont de la chance, car les autres font le travail debout dans la cour. À travers le pays, c'est souvent la misère, mais aussi une formidable résilience qui permet de continuer à vivre et même de faire la fête.

C'est aussi un roman initiatique, le jeune garçon qui va à l'école, puis au collège qui élargit les horizons de son imagination. C'est la découverte de l'amour et de la sexualité, des amitiés et des classes sociales.

C'est également l'exil, l'homme qui décide de quitter sa patrie de chaleur pour vivre dans le froid du Québec. Bien des choses lui semblent étranges, lui qui est devenu l'étranger. Il se tourne vers l'art qui devient un remède à la solitude et à la nostalgie du pays natal.

De bien belles pages, un livre qui permet un voyage dans l'Amérique du Sud du siècle dernier et qui dessine l'image du vécu de l'immigré.
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Grand Prix du livre de Montréal 1994, Prix de l'Académie des lettres du Quebec 1994, Prix Quebec-Paris 1995, Prix Desjardins 1995.

Roman autobiographique. Roman initiatique ou l'enfance tumultueuse d'un jeune garçon brésilien de l'âge de 10 ans jusqu'à l'âge adulte à travers le Brésil : sa vie familiale, sa scolarité, ses voyages, la prostitution, la misère, sa maturation, ses expériences affectives et sexuelles. Parallèlement, l'écrivain livre ses réflexions sur son statut et son identité de déraciné, d'immigré au Québec. Il critique aussi la société de consommation et la misère intérieure des populations de nantis qui le renvoient constamment aux vraies souffrances côtoyées au Brésil.

Le modèle de ce récit fait penser à celui de "La vie devant soi " de Romain Gary mais son caractère autobiographique et l'ancrage réel dans le Brésil des années 50 en font un témoignage bien plus riche et intéressant. de même on peut faire un parallèle avec " L'usage du monde " de Nicolas Bouvier pour la manière de peindre un pays, ses paysages, ses populations, ses moeurs, sa culture, les aventures de son héro.

4ème de couverture : " Un texte admirable, un roman fascinant, exubérant, riche d'une vaste expérience humaine, un hymne ardent à la sensualité, à l'ivresse des sens". Les membres du jury du Prix de l'Académie des lettres du Québec.
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Le roman de sa vie (dans les 2 sens du terme).

Québécois d'origine brésilienne, le protagoniste se raconte. Un chapitre de l'enfance au Brésil, suivi d'un chapitre sur sa vie d'adulte au Québec, retour à l'enfance, au Québec, à l'adolescence brésilienne…et ainsi de suite chapitre par chapitre. Ce qui est beau c'est que ces divisions ne sont pas coupés au couteau, ils s'entrecroisent tout au long du récit.

Ç'aurait pu être un personnage d'à peu près n'importe quel autre pays qui n'est pas celui dit du « 1er monde ».
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Premier roman. Prix du Roman de l'Académie des lettres du Québec 1994. Prix littéraire de la Ville de Montréal, 1994.
C'est une oeuvre puissante d'une grande sensibilité et qui exprime avec justesse la réalité d'un immigrant au Québec. Il y vit depuis plus de 40 ans. le livre est construit par alternance des chapitres : d'une part son enfance avec toutes les couleurs du Brésil et d'autre part, sa peinture, issue des souvenirs et difficultés de cette vie dans un milieu populaire. Depuis 1994, il a écrit un roman presque tous les ans. J'aime beaucoup cet auteur et son écriture et j'aurai plaisir à découvrir d'autres de ses romans
Auteur exceptionnel
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J'ai adoré ce roman d'un Québécois d'adoption, une autobiographie qui démontre la capacité de résilience de l'être humain. C'est un roman dur, une enfance chaotique, un garçon qui surmonte les épreuves. Après l'exil d'un jeune qui se retrouve dans un Québec qui lui paraît étranger alors il se tourne vers l'art pour pallier la solitude de son pays. Un très beau roman qui dépeint la réalité des gens qui font du Québec une terre d'adoption, sans renier leur origine.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Nous nous arrêtons à l’aube dans une auberge perdue, où une famille de paysans nous reçoit avec enthousiasme. Petit déjeuner au bouc grillé, lavage à grande eau au bord de la citerne, café à la cassave, cachaça et fumée de bois sec. Dans l’enclos, Grand-Père, le bouc de la maison, profite de la fraîcheur du matin pour monter trois chèvres, l’une après l’autre, sous les applaudissements des filles de l’aubergiste qui malgré nos airs embarrassés attirent notre attention sur cette performance matinale. Ce bouc est la fierté de toute la famille. Comme pour faire honneur aux vivats, il fonce ensuite à grands coups de cornes sur les poteaux de l’enclos. Tout ici est proche d’une nature ancestrale. Même leur souffrance semble différente, leur pudeur d’un autre genre, sans commune mesure avec notre propre monde. Les enfants de l’aubergiste commentent avec admiration la force de la verge et des couilles de Grand-Père ; elles nous montrent, avec une certaine pitié dans la voix, les autres chèvres qui sont jalouses. L’aubergiste ajoute en riant que lui seul peut battre le bouc en puissance de couilles et que ses femmes sont aussi jalouses que les chèvres lorsqu’il sort rendre visite à d’autres copines. Sa femme et ses filles répondent par des rires discrets, les yeux brillants de fierté. L’aînée, dans les treize ans, a déjà un bébé dans les bras : le petit-fils.

J’ai toujours vécu un peu par procuration. Les livres sont plus importants à mes yeux que les choses vraies, je le reconnais. Je préfère un bon roman à un voyage, et je refuse les meilleures sorties si je peux m’enfermer seul pour rêvasser. Une bonne histoire est une meilleure garantie de plaisir que les balades les plus exotiques. Je le sais parce que je me suis beaucoup baladé, et j’ai vu des choses, et j’ai connu des gens. Mais, à chaque fois, il m’a semblé que le réel gagnerait beaucoup s’il était un peu fignolé. Même les histoires d’amour peuvent me plaire, lorsqu’elles sont racontées, essentielles, bien découpées, sans l’ennui du quotidien. L’artiste découpe dans les choses, il ne copie jamais. Puis il les recrée, il les arrange, avec artifice, de façon que seul l’essentiel demeure. Ça devient plus essentiel que la vie. Voilà le sens propre de l’art : dépouiller pour mieux montrer. Du mensonge ? Si l’on veut. Plutôt de l’artifice, du dédain envers les parties mornes et molles de la réalité.
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Tout ça et des milliers d’autres images se mettent en branle dès que je ferme les yeux, inlassablement, dans un fandango infernal. C’est drôle comme l’extérieur des choses peut être si peu important comparé à ce qu’on voit les yeux fermés.

(XYZ, p. 23)
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Elles se donnent à un des chauffeurs dans le lit de la cabine, pendant que l’autre conduit. Des petites d’à peine neuf ans, qui supportent la besogne comme des grandes pour rapporter de quoi manger à la maison. […] Des enfants sans jouets et sans sourires, qui ne sont jamais émerveillées.
(p. 261)
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C’est d’ailleurs à cause du passé qu’il n’est plus là-bas, mais ici, déplacé. Ça l’agace, le passé tel qu’il fut. Et comme le présent ne coule que si l’on va d’amont en aval, l’exilé ne le ressent pas comme les autres. Il cherche sans cesse à remonter, à dévier, à corriger ce passé, sans toutefois pouvoir le revivre. Cette nostalgie d’un passé qu’on n’ose pas affronter amène l’étranger à embellir, à le refaire dans sa tête. (…) Son passé se retrouve ainsi mal passé, dévorant l’énergie qu’il pourrait consacrer à l’avenir. (…) Il le fignole, en ne gardant que ce qu’il fait son affaire. À la fin, ce passé fictif est si parfait que les gens et les choses de son pays d’adoption pâlissent et perdent de la valeur… 
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Il m’a fallu céder pour éviter les failles tectoniques dans ma conscience, les canyon dans mon cerveau. Il m’a fallu trouver un truc pour continuer mon voyage, comme le font les exilés. Une sorte de compromis ente le passé et le présent, quitte à lâcher le futur
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