Tarde (Archives de l'anthropologie criminelle, 5e année, nº 3) fait judicieusement ressortir que, non seulement chez les individus mais aussi chez les nations, le fétiche peut être différent, mais que l'idéal général de la beauté reste toujours le même chez les peuples civilisés de la même époque.
À Binet revient le grand mérite d'avoir approfondi l'étude et l'analyse de ce fétichisme en amour. Il fait naître des sympathies spéciales. Ainsi l'un se sont attiré par une taille élancée, un autre par une taille épaisse ; l'un aime la brune, l'autre la blonde. Pour l'un, c'est l'expression particulière de l'oeil; pour l'autre, le timbre de la voix, ou une odeur particulière, même artificielle (parfums), ou la main, ou le pied, ou l'oreille, etc., qui
forment le charme fétichique individuel, et sont pour ainsi dire le point de départ d'une série compliquée de processus de l'âme dont l'expression totale est l'amour, c'est−à−dire le désir de posséder physiquement et moralement l'objet aimé.
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