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EAN : 9782749943213
413 pages
Michel Lafon (27/08/2020)
3.89/5   23 notes
Résumé :
La bibliothécaire d'Auschwitz : l'histoire vraie
Dita Kraus n'a que quatorze ans lorsqu'elle devient la bibliothécaire d'Auschwitz. Grâce à elle, les enfants s'évadent par la lecture. Dans son bloc, un autre jeune homme accomplit des miracles, il s'appelle Otto et réalise des tours de magie...
À la Libération, Otto et Dita se marient et sont emportés par le vent de l'histoire qui les conduit de Prague aux kibboutz d'Israël pour échapper aux Soviétiques... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est suite à ma lecture de "La bibliothécaire d'Auschwitz" d'Antonio G. Iturbe que j'ai appris que Dita Kraus avait écrit sa biographie, que je m'étais empressée de noter avec quelques autres références à la fin de l'ouvrage. J'aurais mis le temps finalement à me la procurer, puis à trouver le bon moment pour l'ouvrir. Ce moment, je l'ai enfin trouvé ce week-end.

Si j'avais beaucoup aimé "La bibliothécaire d'Auschwitz", je me rends compte aujourd'hui qu'il est vraiment un roman, historique et basé sur des faits réels, mais dont l'histoire se veut un peu "arrangée". Ce qui en faisait toute la trame, à savoir le quotidien dans le camp des familles, son amour pour les livres et les risques pris pour les protéger, n'est pas ce qui en ressort en premier dans cette biographie (cet épisode ne tient ici que sur un chapitre, sur les 54 que Dita Kraus a écrits).

Ici, Dita nous relate toute sa vie, à commencer par son enfance en Tchécoslovaquie. La seconde partie évoque la période 1942-1945, de sa déportation à Theresiensdadt, puis à Auschwitz, Hambourg et Bergen-Belsen, jusqu'à la libération. La troisième partie, la plus conséquente, revient sur l'après-guerre, son mariage, son installation en Israël, sa vie de famille, sociale et professionnelle, sa reconstruction qui n'a finalement jamais cessé.

Dita est ce qu'on appelle une femme-courage. Toute sa vie, elle n'a cessé de se battre. Après avoir survécu à l'innommable dans les camps de la mort, après avoir perdu quasiment toute sa famille, il a fallu qu'elle rentre en Tchécoslovaquie, là où elle n'avait plus rien. Peu après, la situation politique a fait qu'elle a dû fuir, et immigrer en Israël avec son mari et son bébé. Là-bas, c'est la précarité qui les a d'abord accueillis, jusqu'à leur intégration dans un kibboutz, où elle ne s'est jamais vraiment sentie à sa place. Ils le quitteront au bout de quelques années, Otto ayant trouvé une place en tant que professeur d'anglais à Hadassim et où Dita y deviendra enseignante à son tour. Entre les problèmes d'ordre mental de son fils aîné, la maladie incurable de sa fille et les problèmes cardiaques de son mari, Dita n'a jamais fini d'en baver...

Dita, dès le départ, nous prévient qu'elle a eu du mal presque toute sa vie à parler des événements les plus durs aux personnes qui n'avaient pas vécu la même chose qu'elle, et notamment de tout ce qui concerne les événements dans les camps. Souvent d'ailleurs, elle digresse quelque peu, tout en en étant consciente. On l'excuse bien volontiers, mettre en mots de tels événements, partager ses ressentis du moment, n'est certainement pas chose facile. Pourtant, elle y arrive bien dans l'ensemble. Elle digresse oui mais reste cohérente. Avec tout ce qu'elle a enduré, pas une seule fois elle ne se plaint, pas une seule fois elle s'apitoie sur son sort. Toujours elle avance, toujours elle affronte, toujours elle assume, toujours elle se relève.

Les témoignages sont nombreux mais toujours aussi nécessaires, d'autant que les survivants sont maintenant peu nombreux. À nous de faire en sorte qu'ils ne tombent pas dans l'oubli. Dita Kraus avait 89 ans quand elle a mis le point final à sa biographie. Elle a fêté ses 94 ans cet été et donne encore de temps en temps des conférences. Alors à défaut de l'écouter, lisez-la.

"Moi, Dita Kraus, la bibliothécaire d'Auschwitz" (titre quelque peu racoleur il faut bien l'admettre car pas du tout représentatif de ce qui nous est relaté dans cet ouvrage) est une biographie poignante et bouleversante d'une femme qui ne fait jamais dans le mélo malgré toutes les choses horribles qu'elle a vues et vécues.

Dita Kraus est une leçon de vie à elle toute seule.
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J'ai fait l'erreur de vouloir lire en premier cette autobiographie de Dita Kraus avant que de lire le roman écrit par Antonio J. Iturbe "La bibliothécaire d'Auschwitz". Et, dois-je le dire, je suis restée vraiment sur ma faim, car de livres et des conditions d'organisation de cette fameuse bibliothèque au sein du bloc 31 du camp des familles d'Auschwitz-Birkenau, il est très peu question (à peine une vingtaine de pages).
L'auteure y aborde son histoire familiale, tout ce qui a précédé sa déportation à Birkenau (la restriction des droits des Juifs dans une Prague envahie par les nazis, la perte de leurs biens et de leurs travails, un premier transfert au ghetto de Térézin (elle est alors âgée de 13 ans) puis sa déportation définitive à Auschwitz-Birkenau). Sa vie à Birkenau (au sein du camp des famille qui constituait une vitrine pour duper les organisations caritatives internationales, d'où la raison d'être de la présence des enfants), et ses différents transferts jusqu'à Bergen-Belsen où elle sera libérée par les anglais en 1945.
La seconde partie du livre évoque la rencontre avec son mari, la constitution de sa famille et les conditions de son immigration vers ce nouvel Etat d'Israël qui venait de se créer (notamment pour fuir l'arbitraire du régime communiste tchécoslovaque) et la façon dont elle a vécu d'abord en kibboutz puis jusqu'à ce jour puisqu'à plus de quatre-vingt dix ans, elle est toujours vivante !
A mon sens, il s'agit-là plus d'un livre de mémoires rendant hommage à ses parents et autres membres de sa famille écrit à des fins de transmission pour ses descendants plutôt qu'un livre pour raconter la façon dont elle a vécu la déportation. Peut-être a-t-elle considéré que les choses avaient déjà suffisamment été racontées avec le roman (fiction/réalité) de Iturbe ?
Il n'en reste pas moins intéressant de lire ces deux ouvrages pour avoir une vision d'ensemble du vécu de l'intéressée tant au plan familial qu'au plan de sa condition de déportée survivante de l'Holocauste.
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L'an dernier, j'ai lu La bibliothécaire d'Auschwitz d'Antonio G. Iturbe, un roman saisissant.
Aussi, quand l'autobiographie de Dita Kraus est sortie, j'ai eu envie de la lire. Je craignais un peu malgré tout une certaine redondance dans le propos. Il n'en est rien. le livre d'Iturbe se focalise uniquement sur la période du Bloc 31, Moi, Dita Kraus est un récit complet de la vie de cette femme étonnante, depuis sa naissance jusqu'à ses presque 90 ans.
Elle livre avec une candeur désarmante son existence mouvementée, véritable vitrine d'un vingtième siècle épouvantable pour celle qui a eu le malheur de naître juive à Prague en 1929. Sans jamais édulcorer ou céder à la tentation de combler des vides dus à son ignorance des faits ou à des souvenirs défaillants, Dita Kraus nous conte son enfance tranquille, l'invasion nazie, Therensienstadt, Auschwitz, le camp de travail d'Hambourg, Bergen-Belsen. Les atrocités de la guerre et des camps coulent entre les pages, Dita narre comment elle a vécu ces années d'enfer, sans s'appesantir sur son rôle crucial de "bibliothécaire".
On découvre au fil des chapitres une jeune fille destinée à une existence banale qui doit sans cesse puiser en elle-même la force de continuer, de s'acharner à survivre. À l'instar de nombreux autres, elle traverse l'univers concentrationnaire en mobilisant ce qu'elle peut de courage et s'en sort un peu par hasard. Il y a une énorme distanciation entre son écriture et les faits évoqués sans fioritures, une distanciation nécessaire mais qui se fêle quand elle parle des regrets et remords sur certaines anecdotes. C'est dans ces passages que l'émotion surgit, brute, poignante et menace d'engloutir le lecteur.
Car Dita a dû vivre toutes les décennies suivantes avec ces poids sur sa mémoire et sa conscience. Des petites choses sans réellement d'importance en temps normal, mais qui prennent une ampleur épouvantable dans les circonstances des camps.
Dita a ensuite vécu la domination soviétique de son pays, l'immigration vers un Israël tout neuf, où tout était à construire.
Par les hasards de l'Histoire, cette petite femme ordinaire a connu un destin extraordinaire, qui a trempé son caractère, mais sans jamais altérer son amour de la vie et son enthousiasme optimiste.
Une belle leçon de résilience.
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Moi, Dita Kraus, la bibliothécaire d'Auschwitz de Dita Kraus, est un roman autobiographique. J'ai lu il y a peu la bibliothécaire d'Auschwitz d'Antonio G Iturbe que j'ai adoré et j'imaginais ce roman complémentaire mais je me suis trompée.
Dans ce roman, Dita Kraus raconte sa vie complète alors qu'elle a presque 90 ans, son enfance à Prague, puis sa déportation à Auschwitz, mais elle ne s'attarde pas sur cette sombre période, puis sa vie après la guerre avec Otto et leur déménagement en Israël.
C'est un roman très intéressant sur la vie après guerre, sur ces juifs qui ont immigré en Israël pour une vie pas toujours facile dans les Kibboutz, leur courage, les épreuves traversées.
Dommage qu'il n'y ait que 100 pages sur la période 42-45 car toute l'horreur n'est pas décrite ni le rôle que Dita au eu en étant la bibliothécaire du bloc 31.
Dita est une femme courageuse qui a traversée bien des épreuves dans sa vie et c'est un roman particulièrement émouvant.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Cependant, nous étions habituées à ne pas nourrir trop d'espoirs, dans les camps, ayant appris par l'expérience que nos attentes ne se concrétisaient jamais. Chaque jour, chaque mois et chaque année avait apporté son lot de souffrances pires que celles endurées jusqu'alors. Nous avions depuis longtemps renoncé à tout espoir de vie meilleure. En plus d'être stupide, un tel comportement aurait été douloureux. Chaque nouvelle déception était plus difficile à encaisser, et plus le moral sombrait, plus il était difficile de fournir l'effort nécessaire pour continuer à survivre. Être optimiste ne faisait que saper vos forces.
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J'ai ainsi le sentiment de passer à côté du présent, de ne pas en profiter. En voulant trop contrôler ma vie,je ne lâche jamais prise, je ne me détends jamais vraiment, en permanence consciente de mon "entité gardienne" qui ne cesse de me juger.
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J'acceptais la cruelle réalité selon laquelle je n'obtiendrais pas ce que je désirais, certainement pas prochainement et dans doute jamais. Il me fallait faire preuve de patience,me répétais je,en espérant que mes vœux deviendraient réalité plus tard. Ou jamais.
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Vidéo de Dita Kraus
Holocaust survivor Dita Kraus: 'For children, Auschwitz was less horrible than for adults'
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