Jean-Paul Sartre et le désir d'être : Une lecture de L'Etre et le néant

Un ouvrage que j'aborde dans le but d'avoir une meilleure connaissance de la pensée sartrienne. Ou, plus précisément, de son essai le plus connu : L'être et le néant. Car ce livre s'avère en être une interprétation qui résultera sur le fait que ce qui anime l'homme, c'est le désir d'être, j'y reviendrai.
Une philosophe totalement inconnue de ma personne, Angèle Kremer Marietti, s'est en quelque sorte imposée à moi parce que, cherchant un commentaire de l'ouvrage auquel je me suis déjà confronté qu'est L'être et le néant, c'était, si ma mémoire ne me fait pas défaut, l'unique essai d'interprétation disponible à l'époque sur un grand site de vente en ligne, partenaire du plus petit site de chronique littéraire qui vous permet de lire cette critique. le livre est extrêmement court, 70 pages, je me demandais donc comment était-ce possible de correctement synthétiser le pavé concerné, c'est une question que je me pose toujours, car l'acte qu'elle implique n'a, ce me semble, pas été accompli dans cet ouvrage.


La progression se fait selon la chronologie de L'être et le néant, les concepts sont - très - succinctement définis, l'être-en-soi, pour-soi, pour-autrui, ces trois parcelles de ce qui forme la "théorie générale de l'être" sartrien sont bien présentes, mais sans véritable poids. Grâce à ma lecture préalable de l'ouvrage commenté, j'ai pu m'en sortir, mais sans cette première découverte, je n'y aurais je pense rien compris.
C'est normal me direz-vous, car c'est un commentaire, et vous avez tout à fait raison vous dirai-je, un commentaire qui nécessite une bonne connaissance de ce qu'il commente. C'est plus moi qui ai fait une erreur, je souhaitais une synthèse de l'oeuvre qui m'aurait permis de voir les idées qui y sont exposées formulées d'une nouvelle manière, afin de rafraîchir en mon esprit leurs concepts, mais également, en avoir une nouvelle "compréhension" en quelques sortes.
Éh bien non, Jean-Paul Sartre et le désir d'être est un ouvrage presque plus complexe que L'être et le néant. Sartre, dans ce dernier, faisait un effort vis à vis du lecteur, il employait des images, s'exprimait par l'intermédiaire d'un style précis mais assimilable avec un peu d'effort et les connaissances philosophiques nécessaires, mais cet essai-là se contente simplement de résumer en moins de 70 pages un ouvrage qui en comporte dix fois plus, d'une manière dix fois moins pertinente ! Il faut à mon avis le lire en même temps que L'être et le néant, Sartre dispose d'évidentes capacités littéraires qu'Angèle Kremer Marietti ne peut revendiquer, alors oui la vision de cette dernière reste intéressante, mais sans une connaissance parfaite de l'essai qu'elle commente ou sans le lire en même temps, elle ne présente que peu d'intérêt.
C'est donc davantage un fourvoiement de ma part qu'une réelle médiocrité de l'ouvrage, j'ai pris pour une synthèse ce qui était un commentaire nécessitant le commenté à portée de main ou de connaissance, ce que j'avais en quelques parties, ce qui me manquait dans d'autres. Une compréhension très relative s'en est suivie, mais la conclusion à laquelle le livre aboutit est intéressante : selon Sartre, l'être cherche à être, c'est là sa raison de vivre. Mais de la même manière que toute conscience est conscience de quelque chose, l'être cherche à être quelque chose, un idéal, un but, et toutes nos actions tendront vers ce but, c'est la liberté elle-même permise par la néantisation de l'être qui permet ce désir d'être. Sartre renverse la psychanalyse telle que la voyait Freud : ce n'est pas mon passé qui me détermine, mais mon futur en tant qu'il comporte un possible vers lequel tout mon être souhaite tendre, un possible qui me fait agir, qui me fait "désirer l'être".
Le résumé que je vous en fais est tout sauf exhaustif, le livre a beau être court, les grands concepts de L'être et le néant sont tous évoqués puis rapidement analysés. Mais c'est une analyse très insuffisante pour en revendiquer une connaissance correcte.


Une oeuvre complexe donc, que je sais n'avoir pas totalement saisie, et pour cause le fait que je n'ai pas totalement saisi L'être et le néant. Cet ouvrage est tout sauf une introduction à l'oeuvre sartrienne, une bonne connaissance de cette dernière en est le préalable si vous souhaitez retirer quelque chose de bénéfique à cette lecture. Une fois ce préalable en votre possession, vous pouvez vous intéresser à ce Jean-Paul Sartre et le désir d'être, mais là encore, aucune thèse révolutionnaire ou extrêmement pertinente ne se terre au fond de ce petit livre.
N'ayant pas été satisfait, je continuerai à chercher une synthèse de l'incroyable philosophie qu'abrite L'être et le néant.