Livre difficile à résumer, car l'auteur s'ingénie à passer d'un personnage à un autre, et on finit par se demander quel est le centre de gravité du récit. Mais en réalité le personnage principal, c'est Budapest, ou plus exactement Buda et Pest, parce que les deux villes n'en font pas exactement une, tout au moins dans l'esprit des habitants. Nous suivons donc tour à tour deux actrices venues de province tenter leur chance dans la capitale, la tante de l'une d'entre elles, M. Rezeda, l'amoureux transit de Klara, notre apprentie tragédienne, M. Alvinczy aristocrate à la page…..et de quelques autres.
Un livre délicieux, entre nostalgie, et ironie mordante, entre tendresse et cruauté, car la vie à Budapest est cruelle comme dans toutes les grandes villes, et les lumières qui attirent brûlent aussi les ailes de ceux et celles qui s'y risquent.
Gyula Krudy dresse le portrait de ses personnages, et des possibles qui s'offrent à eux, d'une façon juste. Ce mélange permanent de mélancolie rêveuse et lucidité désespérée est la marque de l'auteur et il l'a déploie à merveille dans ce livre, que je répugne un peu à appeler roman, tellement ce n'est pas l'intrigue qui intéresse l'auteur, mais un climat et une série de portraits.
Dans la postface il est dit qu'à la suite de
la Diligence rouge, Krudy écrivit plusieurs livres dans lesquels il a continuer à évoquer les mêmes personnages. J'aurais une envie furieuse de les lire maintenant, même si cela risque d'être difficile.
Une très bonne façon d'entrer dans l'univers de cet auteur et de sa musique si singulière et pour ceux qui le connaissent et qui l'aiment un vrai bonheur.