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EAN : 9782082103329
493 pages
Flammarion (01/10/2004)
3.5/5   1 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Flammarion - 09/2004)


C'est un brillant économiste, c'est un commentateur politique incroyablement percutant et courageux : professeur à l'université de Princeton, Paul Krugman est depuis l'an 2000 le chroniqueur le plus redouté du New York Times.

Chaque semaine, il se livre à une analyse dévastatrice de la période qui, de Clinton à Bush, a vu la droite ultralibérale prendre les comma... >Voir plus
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Prix Nobel d'économie en 2008, Paul Krugman est probablement l'un des économistes contemporains les plus connus. Il a enseigné à Yale, au MIT, à Stanford et aujourd'hui à Princeton. Pourtant il doit moins sa célébrité à ses travaux sur l'économie internationale qu'à ses éditoriaux bi-hebdomadaires dans le "New York Times". le recueil publié par Norton en 2003 sous le titre "The Great Unraveling" (qu'on aurait pu traduire par "La vérité dévoilée") fut un succès de librairie outre-Atantique. A la veille des élections présidentielles de 2004, Flammarion en proposait une traduction française complétée.

Comme il l'avoue dans sa préface, Paul Krugman avait été recruté par le "New York Times" pour parler d'économie : "On comptait sur moi pour expliquer les bizarreries de la nouvelle économie, les conséquences de la mondialisation et les mauvaises orientations économiques adoptées à l'étranger" (p. 18). Mais, après la victoire de George W Bush aux élections de novembre 2000 et la mise en oeuvre d'une politique économique centrée sur des réductions d'impôts massives que Krugman juge néfastes et injustes, le paisible économiste s'est mué en polémiste enflammé. Chacune de ces chroniques est un réquisitoire implacable contre la politique de George W Bush. Les sujets économiques sont certes au centre de ce feu roulant : les centaines de milliards de déficit budgétaire, les cadeaux fiscaux au complexe militaro-énergétique acoquiné avec le clan Bush-Cheney, les pannes d'électricité en Californie, l'affaire Enron sont présentés comme les symptômes d'une Amérique qui dérape. Emporté par sa fougue, Krugman quitte son terrain de prédilection pour parler politique. Il reproche au Président républicain l'instrumentalisation du 11-Septembre à des fins partisanes et livre une critique acerbe, mais assez convenue, de la guerre en Iraq et de ses motivations.

L'idée qu'il martèle à longueur de chroniques est simple. George W Bush dirige une administration ultra-conservatrice, composée d'extrémistes religieux et d'hommes d'affaires sans scrupules. le projet qu'il nourrit est proprement révolutionnaire. Il vise à renverser l'ordre existant : il s'agirait de casser l'Etat-providence et d'avantager les plus riches. Pour ce faire, tous les moyens sont bons : mensonges, pressions, chantages ... A en croire P. Krugman, la démocratie américaine serait en danger. Et lorsque les élections de 2004 se rapprochent, le soupçon grandit que l'équipe sortante, animée par une "conception toujours plus orwellienne de la vérité" ne cherche (encore) à en truquer les résultats.

Que penser d'une telle charge ? Sans doute la politique économique comme la politique étrangère menée par l'administration Bush sont-elles critiquables. L'obsession irakienne a probablement détourné les Etats-Unis de la priorité de la lutte anti-terroriste, tandis que les réductions d'impôts octroyées ont creusé le déficit sans relancer la croissance. Pour autant, le parti pris systématique de Paul Krugman finit par jeter un doute sur son objectivité. A ressasser encore et encore les mêmes arguments, l'éditorialiste finit par lasser. Et on peut lui adresser les mêmes reproches que ceux faits à Michael Moore et à son "Fahrenheit 9/11" : une dénonciation, aussi bien fondée soit-elle, des erreurs de George W est d'autant moins crédible qu'elle est outrée. Au pamphlétaire percutant, on préfèrera l'économiste pédagogue qui, dans "Pop Internationalism" (traduit en français "La mondialisation n'est pas coupable", La découverte, 1998), exposait les vertus et les limites du libre-échange.
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