Quand j'ai vu un nouveau récit sur la problématique des océans, je me suis posé la question, ce livre est-il une fois de plus, passé à côté de la plaque.
Magnifique c'est le bon choix !
Et quel choix ! Celui de la mer, celui de notre futur, un choix pour comprendre, une vraie destination pour un lendemain possible.
La Mer.
Je rédige alors la première critique babelio sur ce livre, " Reconquérir par la mer" écrit par
Richard Labévière journaliste. Un journaliste d'investigation, non pour harponner ou vilipender tel ou tel ministre mais un livre qui va au fond des choses et qui place enfin la mer au coeur du sujet des changements climatiques.
Ce livre est capital par toutes les données historiques et géographiques qu'il explore, il devrait être demain entre les mains de tous les décideurs, et de tous nos élus.
Je suis admiratif d'
Hubert Védrine par sa capacité et sa lucidité à décrypter ce qui se passe aux USA comme à l'est. Je suis surpris aussi de voir le nom de
Jean-Luc Mélenchon associé à Joachim Son–Forget pour un rapport intitulé "Mers et Océans", rapport d'une mission de plus de 2 ans (N° 2042 du 19 juin 2019) .
Comment expliquer mon enthousiasme, par quels détours de ma pensée je cherche à approfondir ces questions, et pour quel parti ou quel lobby ? J'affirme que notre connaissance de la mer se trouve au degré un, alors qu'elle devrait être aujourd'hui au degré 10, et demain au degré 15 .
Voici des éléments de réponse.
Dans ma pratique de l'apnée j'ai vu en baie de Quiberon certains déserts sous marins.
J'ai rencontré des collecteurs d'algues en Bretagne qui pour vivre travaillaient par tous les temps sur l'estran à gratter le sol pour les industries cosmétiques.
J'ai vu des professionnels de la mer être effondrés en début de cette année par l'arrivée de bactéries et le blocage de la vente de leurs produits.
J'ai vu des bars au nord de l'Irlande où ils n'avaient encore jamais été péchés.
J'ai côtoyé des massifs de coraux complètement morts.
J'ai vu en criée des pêches d'une taille trop faible.
J'ai lu que 70 % du gaz carbonique était piégé grâce aux océans, j'ai vu des maisons sans jardin après le passage de la tempête.
Depuis je suis attentif aux projets de développement des études proposées par l' l'IFREMER mais rien ne vient de déterminant.
Nous avons besoin sur ces sujets de toutes les capacités intellectuelles pour défricher un domaine que nous connaissons si mal, les océans, au coeur du fonctionnement des climats.
Nous pouvons être climato-sceptique, nous ne pouvons ignorer le fonctionnement de notre planète Océan.
Quelques chapitres sont essentiels.
La France possède le deuxième domaine maritime, elle est le premier espace sous-marin du monde. S'agissant du domaine maritime nous devrions devenir le plus étendu du monde.
Notre marine nationale est l'une des plus performantes dans le monde. Ses savoir-faire technologiques couvrent tous les aspects de la défense et de la sécurité. le fleuron de nos écoles, ENSTA Brest (ENS des techniques avancées) est spécialisé en génie maritime.
Cette place ne nous permet pas aujourd'hui de nous désintéresser de l'évolution des océans.
L' absence d'un 2 ème porte-avions est une atteinte à notre capacité d'agir en toute indépendance.
J'ai découvert en effet qu'un porte-avions est bien plus qu'une plate-forme. Un porte-avions est un aéroport mobile capable de se déplacer en toute autonomie, sans avoir l'accord d'une puissance quelconque, ni soumis à une surveillance extérieure.
Il doit être comparé à un aéroport civil ou militaire, déplacé pour des problèmes de sécurité à proximité de zones fragiles et instables, pour surveiller et protéger l'espace aérien, sans avoir à répondre de notre présence ici ou là.
Sur le plan diplomatique c'est donc un atout majeur autant pour régler les grandes catastrophes sanitaires que des conflits militaires. C'est l'instrument idéal pour gérer des crises humanitaires
Je file au chapitre neuf la mer jaune citron.
"La terre est
bleue comme une orange écrivait"
Paul Eluard.
Le continent flottant du Pacifique, atteint une surface de 7 fois la France. On a donné des noms qui tournent bien souvent en ridicule tous les rapports qui ont su étouffer ce sujet. Ses eaux à l'agonie ont été baptisées par les chercheurs de GPGP, "la grande plaque d'ordures du Pacifique" plus connu sous l'appellation, "continent de plastique".
Ayant suivi à la télévision le 18 mars, un reportage sur les glaciers, j'ai découvert le combat au Pôle Nord de trois vieilles dames navigant sur les rêves du commandant Charcot.
Celles-ci, habillées en navigatrices solitaires, font des prélèvements sur un vaste ensemble situé à proximité du pôle. Ces prélèvements sont indispensables pour mesurer la qualité du plancton.
Elles ont découvert que le plancton avait sur le climat une importance déterminante. Les scientifiques et les chercheurs si prompts à faire des repérages, ou des prélèvements pour mettre à jour les gisements pétroliers seraient bien avisés de mener des analyses complètes exhaustives et scientifiques sur le plancton, avec des moyens beaucoup plus complets que les éprouvettes manipulées par ces trois vieilles dames dans les mers de l'Arctique.
Je ne peux pas en bouclant cette recension, passer sous silence ce vote historique du 23 novembre 2016, prononcé à l'Assemblée Nationale à l'unanimité. Décision qui faisait l'objet d'une communication mondiale, sous la forme de l'arrêté suivant, "instituant la protection de biotope créant l'aire marine protégée dans les 12 milles nautiques autour de l'île de Clipperton".
L'atoll garantit à la France une zone maritime, ZEE de quelque 436 000 km². L'atoll possède le récif corallien le plus grand de la région du Pacifique.
La proposition fut déposée et défendue par le rapporteur
Philippe Folliot UDI. Mais
Philippe Folliot décrivit aussi son émotion, car une fois sur place un spectacle de désolation s'offrait à lui quand il découvrait que les autorités françaises depuis plusieurs décennies n'avaient rien fait pour défendre cette île, "l'intérieur de l'Atoll ressemblait toujours en réalité à une fosse septique depuis des décennies ( page 175) .
Serons-nous demain 10, 15, ou 20 lecteurs à rédiger une chronique sur ce livre j'en doute comme dirait
Pierre Desproges, le doute m'habite.