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EAN : 9782715253445
120 pages
Le Mercure de France (22/08/2019)
2.77/5   13 notes
Résumé :
Issue de la classe moyenne, Aurore a été élevée dans le respect des valeurs du travail, spectatrice d’un père se tuant à la tâche, souvent humilié par ses supérieurs. Lorsqu’il meurt, son chagrin est immense. Aux obsèques, elle croise la DRH de la grande entreprise qui l’employait venue lui rendre un hommage « officiel ». Celle-là même qui lui avait refusé son augmentation : Aurore lui crache sa haine à la figure. Car Aurore est la digne fille de son père, elle est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

La fiction ( cinématographique ou littéraire) n'en finit plus de nous donner des nouvelles du monde de l'entreprise et dans 99% des cas, elles ne sont guère reluisantes. Très souvent, ces oeuvres stigmatise l'hyper compétitivité du monde du travail, à la fois au niveau individuel (un employé par rapport aux autres) et collectif (la rentabilité d'une entreprise par rapport aux autres) qui entraîne souvent la perte d' une partie de notre humanité.

Dans la lignée de la formidable BD "Le travail m'a tué " qu'on a présenté il y a quelques semaines et avant de vous parler prochainement d'un premier long métrage formidable sur ce sujet , quelques lignes sur un premier roman d'une quadragénaire professeur de lettres, Aurore Lachaux qui a eu la chance de voir son manuscrit envoyé par la poste être publié par Mercure de France en cette rentrée littéraire.
Comme pour la BD "Le travail m'a tué ce court roman, qu'on imagine très autobiographique, d'Aurore Lachaux sonde l'inhumanité du monde du travail non pas pour les salariés qui sont au bout de la chaîne, mais sur les fameux cols blancs, ces cadres qui subissent également l'aliénation et des méthodes de management peu amènes dictées par les adeptes de l'ultra libéralisme.

En effet, la narratrice ( l'auteur?) est la fille d'un de ces ingénieurs qui ne comptent pas ses heures , qui travaillent dans l'industrie aéronautique et qui va se voir remercier après s'être battu contre l'adversité et des procédés qu'il jugeait largement contre productif.

A la mort de celui ci, survenu peu de temps après son licenciement, la narratrice va sentir monter en elle une source colère contre ce système, et notamment contre cette représentante des DRH, qui ,peu de temps après avoir sommé son père de dégager de l'entreprise, va aller à l'enterrement de ce dernier pour tenir un discours toute en hypocrisie et mielleux à souhait.

"On déposera comme chez les anciens, ces Grecs, un bouquet d'asphodèles au tombeau et des volets roulants et on fera un rideau qu'abaissera le monsieur aux clés."

Une colère que la narratrice va laisser mûrir pour amener son discours et sa réflexion sur une déambulation qui devient au fil des pages, plus apaisée, moins centrée autour du travail, pour au final dessiner un très bel hommage à son paternel , porté par une écriture intelligente et une plume pleine de pudeur , d' élipses et de non dits.

Bref la charge anticapitaliste, nécessaire mais attendue du début du livre va progressivement se muer en un beau cri d''amour à un père qui visiblement était un homme bien, catégorie qu'il est bon ton de louer en ces jours...

Une jolie découverte qui risque hélas de passer un peu inaperçue en cette jungle de la rentrée littéraire .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'avoue avoir lâché ce roman qui pourtant à un thème intéressant. C'est un premier roman, sans doute autobiographique.
Aurore Lachaux raconte la vie de son père et par extension de sa famille. Ce père qui est ingénieur dans l'aéronautique va être licencié à la fin des années 80 et est réaffecte à un emploi de bureau. Peu de temps après, pendant les fêtes de Noël, il se pend dans son garage. A son enterrement, la DRH vient au nom de l'entreprise mais sa fille la congédie brutalement comme l'a été son père durant son licenciement.
Beaucoup de pudeur entre le père et sa fille mais ils se rejoignent dans la lutte du monde du travail.
L'écriture de cette auteure n'est pas commune, c'est percutant et dérangeant. Mais elle s'éparpille et à certains moments, on perd le fil. Dommage.
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Avis assez mitigé.. L'auteure a un style intéressant avec quelques fulgurances; elle est parfois proche de Virginie Despentes dans sa manière crue d'ausculter les choses (et son humour aussi), mais il y a quelques longueurs et digressions dans un style un peu trop je-veux-faire-littéraire-parce-que-moua-j'ai-fait-lettres.
L'ensemble est agréable mais un peu décousu, mais je pense que c'est voulu. Elle égrène plein de petites touches, impressions, souvenirs, et en creux se dessine bien sûr l'absence, la mort du père.
Auteure à suivre.
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Un très beau premier roman où l'auteur amorce son écrit par un cri de colère contre le système capitaliste pour terminer par un cri d'amour suscité par l'absence de son père.
Un roman qui aborde ainsi le monde de l'entreprise, le déterminisme du statut des cadres, le licenciement, la mort.
Une écriture intelligente et incisive comme j'aime !
C'est à lire !
Lien : https://blogdelecturelepetit..
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critiques presse (1)
LePoint
18 octobre 2019
Le premier roman d'Aurore Lachaux, envoyé par courrier aux éditions Mercure de France qui le publient, pulvérise le monde de l'entreprise. Jouissif.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
C'est dingue comment, même défoncés par la douleur, pas celle des DRH qui font de la com' mortuaire, on peut arriver, comme mu par un désir absolu de faire péter à la gueule de connards une vérité qu'ils ne reçoivent jamais - parce qu'ils ont le statut qui les en prémunit -, comment donc on peut dire à Frédérique de se barrer, de dégager d'ici vite fait et qu'elle n'a pas intérêt à s'approcher de mon père. Je finis en lui disant sur ce même ton doucereux et ferme dont les boss croient avoir le secret que je n'étais pas son obligée, qu'il n'y avait aucun rapport de subordination entre nous, et qu'ainsi j'avais la chance, à la différence de mon père qui avait dû se taire, lui, de pouvoir très simplement l'envoyer chier. En la regardant se barrer avec son collaborateur qui visiblement avait pris son pied, je levais dans ma tête un poing au ciel que j'adressai à mon père, comme un gros clin d'oeil. Et j'espérais qu'il avait vu, ressenti peut-être, dans son état de solidification calme, la furie de la position du vengé.
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A cet âge, je me forge l'idée à coups de pelle que l'existence c'est des voisins qui décorent des sapins quand d'autres, de l'autre côté de la clôture, tout près, se pendent dans des caves où l'on range aussi des guirlandes et des cordes.
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C'est la première fois que je passais un entretien annuel posthume et en plus à la place de mon père.
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A la fois problème et énigme, la vie offrait, il est vrai mille occasions de vouloir se pendre.
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On déposera comme chez les anciens, ces Grecs, un bouquet d’asphodèles au tombeau et des volets roulants et on fera un rideau qu'abaissera le monsieur aux clés.
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Videos de Aurore Lachaux (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Aurore Lachaux
Aurore Lachaux vous présente son ouvrage "Compléments du non" aux éditions Mercure de France. Rentrée littéraire automne 2019.
Retrouvez les livres : https://www.mollat.com/livres/2346707/aurore-lachaux-complements-du-non
Note de Musique : Youtube Audio Library
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