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EAN : 9782812927935
Editions De Borée (15/09/2022)
4.14/5   14 notes
Résumé :
En ce début de XXe siècle, Marie décide de fuir les corons pour chercher un emploi à Lille. Accueillie par Justin, un vieil homme au grand cœur, elle trouve une place dans une filature. Jusqu’au jour où, refusant de céder aux avances d’un contremaître, elle se voit contrainte de partir. Le hasard met sur son chemin Albert Malerve, un industriel du textile. Ce dernier ouvre une usine de dentelle mécanique. Enfin une lueur d’espoir pour Marie ?
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Quand l'Histoire se mêle à la fiction, quand Germinal tourne au conte de fée, cela donne ce beau roman « de vie » qui a su m'emporter avec simplicité au travers de bien des découvertes et bien des émotions.

Sont réunis ici tous les ingrédients du roman de terroir, tels que je les attends et les apprécie : un territoire de province à découvrir avec, sur fond d'événements historiques réels, la vie souvent rude et tourmentée de personnages fictifs que l'on va s'attacher à suivre au fil du temps.

Grâce au soin apporté à la restitution ultra réaliste des ambiances, du climat, et des différents lieux parcourus, je me suis laissée entraîner aisément aux côtés de la jeune Marie, dans cette région minière et industrielle du Nord de la France au tout début du vingtième siècle.
Avec elle, j'ai plongé, sur fond de misère et de révoltes sociales, dans l'univers harassant et meurtrier des mines de charbon, et j'ai été dévastée comme elle par la terrible catastrophe de Courrières de 1906. Puis je l'ai accompagnée dans son errance urbaine, à la recherche d'un emploi dans l'industrie textile.
Des noirs et tristes corons, à la crasse et à la pauvreté des quartiers ouvriers lillois, sous des cieux bien souvent plombés par une météo maussade, seuls le courage et la persévérance pouvaient entretenir une lueur d'espoir et de vie, et heureusement, qu'amitié, entraide et solidarité n'étaient pas de vains mots… Sans compter la survenue de certains heureux hasards et de quelques facilités auxquels j'ai toutefois bien volontiers adhéré, parce qu'un peu de douceur dans un monde si dur ne pouvait se refuser.

Mais au-delà des péripéties de la courageuse et volontaire Marie, c'est aussi la superbe reconstitution d'une région, d'une époque et de ses us et coutumes, que nous offre Michel Lacombe, ainsi que la découverte passionnante et enrichissante des métiers de la mine, de la filature textile, de la dentelle mécanique et du monde ouvrier.

On assiste aussi, en même temps qu'à l'essor de l'industrialisation et de la mécanisation, aux prémices de certaines avancées sociales et évolutions sociétales, annonçant le déclin d'une ère pour la haute bourgeoisie, jusque-là recluse dans ses traditions et conventions bien rôdées.

Tous ces aspects historiques et culturels se trouvent habilement intégrés à la partie romanesque, ce que j'ai fortement apprécié ; se divertir et s'instruire à la fois étant ainsi totalement compatible et complémentaire.

Alors certes, j'ai vu venir l'épilogue très tôt et sans grande surprise, mais je me suis malgré tout réellement immergée dans cette histoire que j'ai eu l'impression d'avoir un peu vécue. le temps de ces quelques heures de lecture je me suis appelée Marie, et sous la plume humaine et sensible de l'auteur, je suis passée comme elle par tout un panel d'émotions : j'ai été peinée, furieuse, anéantie, bouleversée, meurtrie, trahie, réconfortée, reconnaissante, admirative et même amoureuse… ce qui ne pouvait que combler mon petit côté fleur bleue !!

Comment donc ne pas regretter de refermer déjà ce livre rempli de générosité et d'espoir, d'amitié et d'amour, et comment ne pas avoir envie de poursuivre encore un moment le chemin de vie de Marie, Justin, Albert, Fanny, Henriette et les autres ?

Un grand Merci aux Editions de Borée et à la Masse Critique Littérature de Babelio pour l'envoi généreux de ce livre qui m'a permis un bien agréable et intéressant moment de lecture.

PS. Un petit bémol cependant, de nature purement éditoriale, concernant la quatrième de couverture, qui à mon sens, en dit un peu trop de l'histoire…

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Marie Provost jusqu' à l'âge de14 ans se rend à l'école. Elle a de bons résultats, apprend vite et donne satisfaction à son institutrice. Une fois les cours terminés, elle rentre à la maison et est contrainte d'assurer les tâches ménagères. Elle le fait avec beaucoup de bonne volonté alors que sa mère ne rate pas une occasion de la traiter de souillonne, vilain petit canard … Sous le toit familial, il y a également son père et un de ses frères, tous deux mineurs.

Au début du XXème siècle, les mineurs pratiquaient un travail harassant de 10 heures par jour jusqu'à 450 mètres de fond. Lorsqu'il rentraient chez eux fourbus, ils avaient juste le temps de dépoussiérer leurs vêtements, manger, dormir et il était temps de retourner à la mine.

Marie en avait assez t'entendre les propos offensants et destructeurs de sa maman. Elle aimait l'école, mais abandonna ses études pour aller travailler à la mine, façon de se soustraire aux travaux ménagers et de gagner un peu d'argent.

Elle commença comme trieuse de charbon au départ d'un tapis roulant, ensuite comme lampiste. Elle alla jusqu'à dormir dans la mine, tant elle ne supportait plus les propos de sa mère. Ensuite une amie de la lampisterie, Fanny, l'hébergea.

Son père et son frère moururent dans la mine des suites d'une incendie qui se propageât dans les galeries. Fanny y perdit son mari.

Marie décida de quitter la mine. Elle eut la chance d'être hébergée par Justin, un ancien métallo, et de trouver du travail dans une filature de coton. Malheureusement alors que Marie allait sur ses dix-huit ans, elle dû refuser les avances d'un contremaître coureur de jupons qui la menaça de lui faire des difficultés si elle n'acceptait pas ses avances. N'acceptant pas, le contremaitre avait saboté son travail et, cherchant à bien faire, dans ses conditions remis sa démission au patron de l'usine. Ce faisant un point d'honneur à ne pas être à charge de Justin, elle trouva un travail dans une filature de laine mais ce ne fût pas facile de trouver un emploi car le contremaitre faisait barrage à la réussite de ses recherches.

Comme lecteur, je me trouve approximativement à la moitié de l'histoire. Il est important de se situer à l'époque de l'histoire au début du XXème siècle. Marie doit faire des kilomètres en train, tram et à pied pour se rendre à son travail et revenir le soir. Communiqué avec quelqu'un demande des déplacements longs et difficiles car il n'y ni téléphone, ni mail. Les trajets sont longs comparés à notre époque et éprouvant lors d'hivers rigoureux. Il y a une fracture sociale nettement plus marquée qu'à l'heure actuelle.

Marie est le personnage central du roman ; elle fille et arrière-petite fille de mineur. Elle a été à l'école jusqu'à quatorze ans. Elle est travailleuse, cherche à bien faire, très sensibles aux marques de sympathie, de nature généreuse et intellectuellement douée. Elle comprend assez vite les explications qui lui sont données sur des tâches à accomplir. Elle reste simple.

J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre cette jeune-fille et j'ai suivi son parcours jusqu'au bout du livre avec empathie. Je me suis réjoui de constater son ascension sociale bien méritée. Elle le dois au fait d'être travailleuse, avenante et de bénéficier de quelques brins de chance.

Un moment donné, Marie n'était plus au centre de l'histoire, il était question d'autres personnages et cela m'a apporté un certain désintérêt qui m'a décidé à sauter une quinzaine de pages. Puis devant abandonné ma lecture, un bref moment, je n'avais pas fermé le livre et je n'avais pas remis le signet. Il se fait que les pages ont tournées et que je n'ai plus retrouvé la page de mon interruption. J'ai retrouvé un passage non lu depuis lequel j'ai redémarrer pour trouver un peu plus tard une nouvelle partie lue. L'explication est que j'ai lu la partie sautée jusqu'à retomber sur une partie lue.

En me documentant, j'ai appris que la catastrophe minière décrite dans le livre à réellement eut lieu. Elle fit 1099 morts et fut la plus grande catastrophe minière ayant existé en Europe. le pire est que des mineurs sont redescendus alors que l'on savait que le feu avait pris dans une galerie d'exploitation. Ce fait est relaté dans le livre.

C'est un livre agréable à lire. Je ne connaissais pas cet auteur. J'avais coché ce livre lors d'une masse critique où je n'ai pas été gagnant, ce qui m'arrive malheureusement souvent ces derniers temps.

Michel Lacombe est un auteur vers lequel je reviendrai volontiers à l'occasion d'autres lectures.

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Marie n'a que 14 ans lorsqu'elle commence à travailler à la mine. Harcelée, maltraitée par sa mère qui ne voit en elle qu'une "bonne à rien mais une bonne à rien corvéable à merci", elle n'a guère le choix. Quitte à arrêter l'école, au temps gagner quelques sous et fuir sa marâtre.. Mais le sort , l'accident de 1906 , sa vie bascule. Elle quitte Courrières et la mine pour embaucher à Lille dans une filature de coton.. de rencontre en rencontre, Marie se retrouve à Caudry, connue pour ses dentelles...
Michel Lacombe est un conteur né. Très attaché à l'histoire, attentif aux faits, aux évènements, et au contexte sociologique , il crée des personnages qui tiennent la route. Comment ne pas s'attacher à Marie et à tout ce qui l'entoure? Ce roman est tout à la fois un très beau portrait de femme, l'évocation d'une société en pleine mutation, du monde ouvrier face à la bourgeoisie industrielle , de la révolution industrielle face à la montée des tensions internationales ...
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, des personnages attachants, bien campés, une écriture fluide et alerte, une lecture enrichissante. Un grand merci aux éditions De Borée pour ce partage
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Quel plaisir de recevoir un livre dans le cadre Masse Critique ! Je remercie les éditions De Borée pour cet envoi. La couverture de ce livre m' a remémoré les nombreux cartons dans l'armoire de ma grand-mère. Ceux qui contenaient des dentelles enroulées autour de cartons épais. Donc, très jolie couverture.
Ces "dentelles de charbon" nous narrent l' histoire de Marie, gamine de treize ans avec du courage à revendre. Car du courage elle en a et ce tout au long de cette histoire.
Tout d'abord elle affrontera sa mère, ignoble Folcoche, qui n'a jamais supporté sa présence et qui va, à force de maltraitance l' obliger à quitter l'école pour aller gagner trois sous à la mine.
Une catastrophe dans celle-ci va contraindre Marie à quitter son village car elle perd celui qu'elle aimait plus que tout : son père.
Par d' heureux hasards de circonstance ( et dans ce roman il y en a....) Elle va rencontrer Justin, grand-père de substitution et d'autres personnages qui vont l'aider dans son parcours de jeune femme à sortir de sa condition.
Marie m'a pris par la main et m'a fait découvrir le monde des filatures, le coton, la laine puis la dentelle.
Ces usines avec leurs machines énormes, le bruit, les accidents de travail, la sécurité des employés..Le harcèlement aussi.
En traversant ces villes de Valenciennes, Cambrai et Lille j'ai eu le sentiment de me trouver dans "Au bonheur des dames" avec leurs nouveaux grands magasins.
Quant à l'histoire et bien j'ai deviné rapidement la fin mais cela ne m'a absolument pas dérangé. J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à lire cette histoire sucrée. Sucrée quant à l'histoire et le déploiement des personnages , je ne parle pas du contexte bien sûr car les conditions de vie étaient loin d'être faciles.
J'ai seulement évoqué Justin mais je vous conseille vivement de partir à la rencontre de Fanny, Mathilde, Albert, Henriette et la fille Dumorin...Vous passerez un joli moment de lecture.
Merci Mr. Lacombe.
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Marie aurait pu continuer l'école, mais elle en a assez d'être l'esclave de sa mère. Celle-ci lui reproche sa naissance et l'insulte continuellement. Aussi, à treize ans, l'adolescente décide d'entrer à la mine ; comme son père, le seul auprès de qui elle trouve du réconfort. Elle se fait très vite repérer pour sa volonté, ses capacités d'apprentissage et son courage, aussi, elle grimpe très vite les échelons : elle devient lampiste. Sa tâche consiste à vérifier les lampes des hommes avant qu'ils ne descendent dans la mine. Une part de leur sécurité dépend de son travail. Un an après ses débuts, le 10 mars 1906, se produit la catastrophe de Courrières. Les fosses s'effondrent et se referment sur les mineurs. Officiellement, 1099 hommes meurent, le père de Marie est du nombre des disparus. La jeune fille est alors chassée par sa mère.


Dans la première partie de ce roman émouvant, Michel Lacombe décrit le travail à la mine et la vie dans les corons. Il raconte les circonstances qui ont mené à la catastrophe de Courrières et l'attitude inhumaine des dirigeants de la mine. Des survivants de l'effondrement meurent asphyxiés suite à des décisions aberrantes : le sauvetage des installations prime sur celui des hommes. Trois jours après le drame, le directeur de la compagnie signe la fin des recherches. La révolte gronde et « les syndicats sont en ébullition » (p. 91). La colère s'amplifie quand, vingt jours après l'explosion, treize gueules noires remontent à la surface. Ces rescapés miraculés démontrent que le bilan humain aurait pu être amoindri. Avec humanité, l'auteur raconte les souffrances des familles et des collègues, la solidarité des travailleurs de la mine et leur fureur légitime. Il relate aussi les injustices qui ont frappé les veuves.


Depuis la mort de son père, plus rien ne retient Marie à Méricourt. Elle part à Lille, tenter sa chance dans une filature. La deuxième partie concerne son travail dans le milieu du textile, difficile et dangereux, lui aussi ; en particulier pour les femmes, cibles de contremaîtres libidineux. La jeune femme est victime de la vengeance de ces hommes sans scrupule. Heureusement, une troisième, puis une quatrième vie s'offrent à elle. Seront-elles celles du bonheur ?


Marie mène plusieurs existences différentes, cependant, elles ont toutes un point commun : des rencontres heureuses. Malgré les épreuves, des mains se tendent pour l'empêcher de sombrer. Sa personnalité, sa gentillesse et sa générosité provoquent ces opportunités. En effet, ces liens sont marqués de réciprocité. Parfois, c'est Marie qui offre son aide en premier, parfois, ce sont les autres, mais les échanges sont toujours dans les deux sens. La jeune femme est altruiste, humble et courageuse ; elle attire des personnes possédant les mêmes qualités qu'elle.


Des dentelles de charbon dépeint les terribles conditions de travail des mineurs et des ouvriers du textile au début du XXe siècle, dans le Nord de la France, ma région natale. J'ai été passionnée par le récit de la catastrophe de Courrières, par celui du combat mené par les gueules noires, pour obtenir des avancées sociales (dont nous bénéficions encore aujourd'hui) et par la description du métier de la filature et des progrès techniques. Enfin, je me suis attachée à la généreuse Marie. La vie n'est pas tendre avec elle, cependant, elle se bat pour elle et les autres. Elle démontre un véritable courage, dans les épreuves, qui se manifeste par une force admirable. J'ai eu un coup de coeur pour Des dentelles de charbon.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Après avoir ouvert des yeux hagards, elle se sentit vide de toute énergie, avec pour impérieuse volonté celle de dormir encore et encore, jusqu’à la fin des temps … L’aspiration de ne plus être, ne plus exister : à quoi bon, si le seul être qui l’aimait et qu’elle aimait avait disparu, avalé par l’appétit et les colères de la mine ingrate ? […]. Elle se redressa soudain en refermant ses paumes sur ses tempes, comme pour échapper aux visions qui la harcelaient.
― Non, p’pa ….
Sous ses paupières embuées surgissaient sans cesse les scènes inoubliables qui s’étaient ancrées en elle comme un grappin de feu : la folie tourbillonnante de la panique, les centaines de mineurs se bousculant pour porter secours à leurs camarades, l’intervention des gendarmes pour contenir les familles à l’écart des lieux du drame. Le plus dur avait été, la veille, alors que la presse faisait déjà de la catastrophe la une des journaux, l’annonce sur le carreau de la mine des ingénieurs qui estimaient qu’il était dès lors impossible de retrouver des survivants. Selon le quotidien, plus de dix mille personnes étaient agglutinées devant les grilles des trois fosses espérant avoir des nouvelles de leurs proches …
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L’entrée de Fanny dans la salle d’atelier amena un silence stupéfait, suivi par les récriminations de Marguerite :
― Toi ici ? déjà ? Après le drame qui t’a atteint ? Ce n’est pas raisonnable … Même Germaine qui est solide comme un roc, respecte le deuil de son mari !
La toute récente veuve, pâle et le visage creusé par le chagrin, soupira tragiquement.
― Germaine a des gosses à s’occuper … moi pas ! que voulez-vous que je fasse, toute seule, sinon pleurer un homme qui ne reviendra pas ? Je préfère me trouver au milieu de vous tous … Je crois que ça me redonnera un peu de moral.
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― Je n’ignore pas que vous allez vous fiancer, mais je dois vous le dire, la fille de M Dumorin ne vous aime pas !
Si elle s’attendait à voir Albert se troubler devant une affirmation aussi abrupte, elle se trouva décontenancée en l’entendant pouffer.
― Elle ne m’aime pas ? La belle affaire ! je pourrais en dire autant, mais l’amour n’a rien à voir à l’affaire : c’est une exigence de ma mère, et plus une occasion de conforter mon association avec son père qu’une histoire de sentiments … c’est monnaie courante dans le milieu qui est le nôtre !
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― Excuse-moi, je manque à tous mes devoirs … Je m’appelle Albert Malerve, frère d’Edouard Malerve dont la brasserie est à quelques pas d’ici et je suis patron d’un tissage de tulle. […]. Il se trouve que notre vieille domestique, Mathilde, n’a plus la santé pour assurer les tâches de la maison. […].
― En d’autres termes, vous avez besoin d’une bonne, ce que je ne suis pas ! […]
― Te, te, te … Tu ne m’as pas compris, Marie ! Nous avons la domesticité qu’il faut : outre Mathilde, nous avons une bonne au demeurant bien traitée, un cuisinier, un jardinier qui s’occupe des extérieurs et de l’écurie, et deux autres filles de maison. Ce qui me manque, c’est une sorte d’intendante qui chapeauterait tout ce petit monde et qui ferait office de dame de compagnie auprès de ma mère. […]. D’après ce que tu m’as confié, tu as prouvé que tu pouvais passer du charbon au textile, du coton à la laine, de la filature au tissage, ce qui dénote un esprit vif et une bonne faculté d’adaptation. De plus, tu es polie et tu t’exprimes particulièrement bien pour une fille de mineur !
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Marie avait bien conscience de jouer son avenir à quitte ou double, mais avait-elle vraiment le choix ? Il lui fallait à tout prix faire table rase du passé pour espérer un autre destin que celui qui lui était dévolu depuis sa naissance ... Si cet exil l’effrayait un peu, si se séparer des quelques êtres qu’elle aimait lui était dur, elle n’avait nulle envie de faire marche arrière : il lui fallait se montrer plus forte que jamais pour affronter un futur que, malgré ses dires, elle devinait aléatoire …
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