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EAN : 9782021550061
160 pages
Seuil (05/01/2024)
4.25/5   8 notes
Résumé :
« Il est temps de te dire, ma très chère fille, ce que nous avons fait au Rwanda. Pendant quatre ans, entre 1990 et 1994, la France a aidé et soutenu un régime qui préparait l’extermination d’une partie de sa population, les Tutsi. Nous savions que ce régime était raciste, qu’il préparait leur éradication, nous connaissions les crimes qu’il commettait, et pourtant, nous sommes intervenus militairement pour le défendre, pour le protéger et même pour le sauver. Sous n... >Voir plus
Que lire après Papa, qu'est ce qu'on a fait au Rwanda ?. La France face au génocide: La France face au génocideVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Sans vouloir verser dans la politique politicienne, je dois dire que mon estime pour notre président est du moins mitigée; il a cependant fait quelque chose qui le grandit par rapport à ses prédécesseurs: il a reconnu dès le 2017 les responsabilités de la France dans le génocide Rwandais, et chargé une commission présidé par l'historien Vincent Duclert de faire la lumière sur cette affaire; cette dernière a rendu son rapport en 2021; Il en a repris les conclusions dans un livre paru en Janvier dernier sous le tire éloquent de "La France face au génocide des Tutsi: le grand scandale de la Ve République".
Le hasarrd qui en est peut-être pas un , a voulu que Laurent Larcher publie le même mois cet excellant petit livre qui reprend de manière synthétique les conclusions de la commission Duclert; c'est un bonne et utile façon de prendre connaissante de ces conclusions, lorsqu'on hésite à se lancer dans la lecture des 640 pages de l'ouvrage original (que j'envisage d'ailleurs de lire également)
Ces conclusions, quelles sont-elles? Comme le titre du livre de Duclert le laisse pressentir, elles ne sont pas à l'honneur de la France, si tout au moins on accepte de l'assimiler à celui de quelques dirigeants dévoyés.
Je vais moi-même ici résumer le résumé, si je puis dire; selon Duclert, et à sa suite Larcher, les divers gouvernements français depuis l'indépendance du Rwanda ont pris ferment partie pour les gouvernements Hutus; ce n'tait cependant que pêchés véniels jusqu'en 1990, date d'un "pré-génocide" qui provoqua une intervention du FPR de Kagamé; ce dernier mit en déroute les forces du gouvernement rwandais, qui ne purent redresser la situation qu'avec l'aide de 2000 "conseillers militaires " fournis par la France en général et François Mitterand en particulier.
Le second génocide commença après que l'avion du président rwandais ait été abattu par un missile, supposé tiré par le FPR, mais en réalité, comme le démontre surabondamment l'enquête de la commission Ducjert, depuis le camp militaire de Kanonbé, limitrophe du palais présidentiel et tenu par des extrémistes Hutus, en présence de conseillers militaire français; pendant le génocide (qui d'ailleurs était depuis longtemps au "programme " des extrémistes Hutus), les génocidaires bénéficièrent de l'assistance constante desdits conseillers militaires ( plus discrète cette foi-ci) pour retarder une nouvelle offensive victorieuse du FPR; lorsque la débâche de l'armée rwandaise apparut certaine, la France lança la honteuse. opération Turquoise, destinée en principe à stopper les massacres, entretenus dans un flou artistique, et en réalité à sauver la mise aux génocidaires rwandais en leur permettant de se réfugier au Zaïre. On ne racontera pas la suite;
Eu égard à tout cela, il ne fait pas de doute que Mitterand fut au minimum complice du génocide, ainsi qu'un certain nombre d'aunes, d'Hubert Védrine à Alain Juppé (mais oui) en passant par le capitaine Barril, le super-gendarme de l'Élysée, qui, lui, sévit en personne au Rwanda.
Alors je ne voudrais pas comme je le disait dans mon introduction, tomber dans la politique politicienne. Mais enfin peut-être serait-il bon, disons de réévaluer certaines images historiques; d'autant que ce cher François, contrairement peut-être à d'autres responsables français, ne pouvait ignorer la réalité des choses..
Une lecture recommandée, donc, à laquelle je ne ferai qu'un petit reproche: pourquoi avoir utiliser la forme, artificielle à mon sens, d"une lettre à sa fille?
Le sujet du livre n'en fait pas vraiment un livre pour enfants (j'ignore d'ailleurs l'âge de la fille de l'auteur), et ce n'est pas la meilleure façon de s'adresser à un public plus âgé
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
[…] Dès la fin de cet après-midi [du 4 octobre 1990], les premiers légionnaires du 2º REP débarquent au Rwanda. L'opération a même un nom de baptême, « Noroît », il est emprunté à la langue de la marine pour désigner un vent qui vient du nord-ouest, la position de la France par rapport au Rwanda. Les parachutistes sont portés par ce vent pour secourir le pays des mille collines contre l'ennemi qui le menace.

Comme souvent, les symboles parlent pour nous et les livres leur répondent. Nos militaires n'ont pas lu Victor Hugo en choisissant ce nom, ils n'avaient pas en tête L'homme qui rit, ils auraient dû, ils y auraient découvert cette prophétie : « Entendre cette cloche dans la tempête, quand le noroît souffle, c'est être perdu. Pourquoi ? Le voici. Si vous entendez le bruit de cette cloche, c'est que le vent vous l'apporte. Or le vent vient de l'ouest et les brisants d'Aurigny sont à l'est. Vous ne pouvez entendre la cloche que parce que vous êtes entre la bouée et les bri- sants. C'est sur ces brisants que le vent vous pousse ». Notre imprudence, notre impudence et notre ignorance jusque dans le nom donné à cette opération. p.57.
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Écoute Hubert Védrine. Lui-même reconnaît que ces livraisons ont « continué après le début des massacres ». Toutefois, c'est pour ajouter aussitôt : « mais bien sûr ceux-ci [les massacres] n'ont pas eu lieu avec des armes françaises ». […]
Voilà, livrer des armes, selon Hubert Védrine, malgré les exactions des forces armées, les proscriptions, les obstacles, le climat social puis le déclenchement du génocide, ce n'était pas un problème car « bien sûr », les tueurs se sont, selon lui, bien gardés de les utiliser contre les Tutsis réfugiés dans les églises, les écoles, les stades, les centres de santé !
Sérieusement, imagines-tu les gendarmes, les militaires de la garde présidentielle, les FAR, les miliciens prendre soin, avant d'attaquer les Tutsis, de trier les balles, les grenades, les fusils, les mortiers livrés par la France pour ne pas les utiliser? p.114.
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Les miliciens se sont écartés, ils ont ouvert les barrières formées de cadavres pour nous laisser passer. Je n'ai pas caché ma tête sous la bâche [du camion], je voulais voir ce qu'il se passait autour de nous, sur le trajet, c'était épouvantable, rien ne m'avait préparé à cela. Kigali s'était transformé en abattoir public de Tutsis, il y avait des morts partout, des maisons pillées, des barrages faits de corps entassés les uns sur les autres, les assassins applaudissaient à notre passage, ils lançaient des gestes amicaux en direction des militaires du convoi, ils brandissaient et agitaient des drapeaux français. Témoignage d’Étienne, p.106.
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La France est-elle complice du génocide rwandais?
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