Sans vouloir verser dans la politique politicienne, je dois dire que mon estime pour notre président est du moins mitigée; il a cependant fait quelque chose qui le grandit par rapport à ses prédécesseurs: il a reconnu dès le 2017 les responsabilités de la France dans le génocide Rwandais, et chargé une commission présidé par l'historien
Vincent Duclert de faire la lumière sur cette affaire; cette dernière a rendu son rapport en 2021; Il en a repris les conclusions dans un livre paru en Janvier dernier sous le tire éloquent de "La France face au génocide des Tutsi: le grand scandale de la Ve République".
Le hasarrd qui en est peut-être pas un , a voulu que
Laurent Larcher publie le même mois cet excellant petit livre qui reprend de manière synthétique les conclusions de la commission Duclert; c'est un bonne et utile façon de prendre connaissante de ces conclusions, lorsqu'on hésite à se lancer dans la lecture des 640 pages de l'ouvrage original (que j'envisage d'ailleurs de lire également)
Ces conclusions, quelles sont-elles? Comme le titre du livre de Duclert le laisse pressentir, elles ne sont pas à l'honneur de la France, si tout au moins on accepte de l'assimiler à celui de quelques dirigeants dévoyés.
Je vais moi-même ici résumer le résumé, si je puis dire; selon Duclert, et à sa suite Larcher, les divers gouvernements français depuis l'indépendance du Rwanda ont pris ferment partie pour les gouvernements Hutus; ce n'tait cependant que pêchés véniels jusqu'en 1990, date d'un "pré-génocide" qui provoqua une intervention du FPR de Kagamé; ce dernier mit en déroute les forces du gouvernement rwandais, qui ne purent redresser la situation qu'avec l'aide de 2000 "conseillers militaires " fournis par la France en général et François Mitterand en particulier.
Le second génocide commença après que l'avion du président rwandais ait été abattu par un missile, supposé tiré par le FPR, mais en réalité, comme le démontre surabondamment l'enquête de la commission Ducjert, depuis le camp militaire de Kanonbé, limitrophe du palais présidentiel et tenu par des extrémistes Hutus, en présence de conseillers militaire français; pendant le génocide (qui d'ailleurs était depuis longtemps au "programme " des extrémistes Hutus), les génocidaires bénéficièrent de l'assistance constante desdits conseillers militaires ( plus discrète cette foi-ci) pour retarder une nouvelle offensive victorieuse du FPR; lorsque la débâche de l'armée rwandaise apparut certaine, la France lança la honteuse. opération Turquoise, destinée en principe à stopper les massacres, entretenus dans un flou artistique, et en réalité à sauver la mise aux génocidaires rwandais en leur permettant de se réfugier au Zaïre. On ne racontera pas la suite;
Eu égard à tout cela, il ne fait pas de doute que Mitterand fut au minimum complice du génocide, ainsi qu'un certain nombre d'aunes, d'
Hubert Védrine à
Alain Juppé (mais oui) en passant par le capitaine
Barril, le super-gendarme de l'Élysée, qui, lui, sévit en personne au Rwanda.
Alors je ne voudrais pas comme je le disait dans mon introduction, tomber dans la politique politicienne. Mais enfin peut-être serait-il bon, disons de réévaluer certaines images historiques; d'autant que ce cher François, contrairement peut-être à d'autres responsables français, ne pouvait ignorer la réalité des choses..
Une lecture recommandée, donc, à laquelle je ne ferai qu'un petit reproche: pourquoi avoir utiliser la forme, artificielle à mon sens, d"une lettre à sa fille?
Le sujet du livre n'en fait pas vraiment un livre pour enfants (j'ignore d'ailleurs l'âge de la fille de l'auteur), et ce n'est pas la meilleure façon de s'adresser à un public plus âgé