Peu de bonnes filles peuplent ce recueil de nouvelles, en tout cas peu qui se perçoivent et s'énoncent ainsi. Saisies au moment où elles vivent une grande détresse, elles ont toutes en commun des amours difficiles et désenchantés, la peur de vieillir seule, et parfois l'envie d'en finir avec fracas, tant leur sentiment de vide et de détestation est grand. La maternité tant convoitée est le plus souvent contrariée et source de souffrance: soit elles n'arrivent pas à enfanter, faute de partenaires prêts à s'engager, soit elles ne se sentent pas à la hauteur dans leur rôle de mère. Qui sait ce qui pourrait arriver alors, et pour le pire. Première incursion dans l'oeuvre de cette journaliste et auteure que je connais pour ses chroniques à Plus on est de fous, plus on lit !, et pour son émission Lire, j'ai apprécié sa plume directe, qui dit avec justesse la vulnérabilité et le point de rupture de tout être, bien que dérangeante dans le constat d'échec qu'elle fait d'un bonheur qui ne se réalise pas à deux.
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Je connais l'auteure de l'émission qu'elle animait. J'ai toujours apprécié son intelligence, et la façon dont elle parlait des bouquins. J'ai d'ailleurs fait d'excellentes découvertes littéraires grâce à elle. Mais je n'avais jamais rien d'elle.
Lorsque je suis tombé sur une de ses oeuvres en boutique de seconde main, je ne me suis pas posé de questions et je l'ai pris de suite. Je n'avais pas vu que c'était un recueil de nouvelles.
Bien que ce n'est pas mon format préféré, j'ai tout de même passé un très beau moment de lecture. J'ai découvert une plume intelligente et très féminine. Ce qui convient très bien à ce recueil, puisqu'il nous propose des portraits de femmes. Certaines nouvelles m'ont touchées plus que d'autres… mais au final, j'ai vécu un beau moment avec Larochelle.
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Entre la poésie et la nouvelle, le monde des femmes s'explore. Larochelle rend beaux les «champs de bataille» féminins.
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" Roger aime les salles de théâtre autant qu'il apprécie les hôtels. "Des trappes à fantômes", qu'il dit pour signifier le caractère antique et chargé d'histoire des lieux ou tant de gens ont parlé, récité, crié, pleuré, aimé, espéré. Malgré les rénovations, les murs repeints cent fois, les nouveaux objets ajoutés selon les modes, rien n'a altéré les fragments d'existences restés accrochés quelque part dans ces refuges de passage." p.135
" Je ne vois le désir nulle part. L'homme au dépanneur, le voisin débile mental, le patron misogyne, l'ancien copain d'université, même l'Amoureux, le grand coupable de cette transformation, m'observent comme si j'étais une gamine de sept ans qui a bien réussi un examen scolaire. Je charrie la vie. " p.36
" Je me suis efforcée d'oublier ton prénom, afin de ne plus pouvoir l'écrire. Ton absence me rend analphabète." p.15
" J'ai lu quelque part que la durée d'une peine d'amour équivaut à la moitié du temps passé avec la personne." p.47
Les monstres courent les rues avec des masques de gars mignons. (p. 90)
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Entretien avec Neige Sinno, autrice française dont le puissant et touchant livre Triste tigre (aux éditions P.O.L) a été unanimement salué par la critique en cet automne littéraire. Lauréat du prestigieux Prix Fémina, Triste tigre a été finaliste du Goncourt, du Médicis et du Décembre. Ce livre, au genre hybride, trouve le ton juste pour parler de l'indicible: les viols commis sur l'autrice, par son beau-père, pendant son enfance.
Avec Claudia Larochelle et
Neige Sinno.
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