« Il y a de la musique dans le soupir du roseau; Il y a de la musique dans le bouillonnement du ruisseau; Il y a de la musique en toutes choses, si les hommes pouvaient l'entendre. »
George Gordon Byron.
Ou comment mieux écouter ce qui nous entoure.
À l'ombre d'un cerisier, Moe joue de l'accordéon pour son amie Lily quand soudain celle-ci est attirée par de petits cris plaintifs et se lève dans leur direction. Elle découvre alors un lapereau égaré et lui promet de le ramener à sa famille. Débute alors une ballade guidée par les sons du vent qui fait voyager le gazouillis des oiseaux, le sifflement des roseaux ou encore le « froissement léger des roses qui éclosent ». Mais alors qu'ils sont parvenus jusqu'aux lapins, Lily doit alors se laisser guider par son ami qui devient ses yeux car « si elle connaît bien le chemin qui mène au fond du jardin, au-delà, sans sa canne blanche, il en est tout autrement pour l'enfant. »
Quel magnifique album, d'une subtilité rare et d'une délicatesse infinie qui aborde avec poésie et intelligence la cécité, thème atypique et rare en littérature jeunesse, mais qui ne doit pas se résumer à cela. Loin de là. Car cet album est surtout une ode aux sens, à la nature, à l'imagination et à l'amitié aussi. Les illustrations, superbes, s'allient parfaitement au texte éminemment poétique où rimes, assonances et allitérations ajouten
t à la musique du vent qui guide Lily et son ami. Un album qui nous invite à fermer les yeux, laisser le vent lécher notre visage, tendre les oreilles aux sons qu'il transporte et savourer l'instant présent, pour mieux « voir » ce qui nous entoure.
Vous dire que cet album est un énorme coup de coeur serait en-deçà de la vérité. Il est un émerveillement. J'attendais sa sortie en France depuis janvier 2020 et l'avoir entre mes mains, le sentir et le découvrir enfin fut un grand bonheur.