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EAN : 9782227501102
144 pages
Bayard Récits (06/09/2023)
3.92/5   6 notes
Résumé :
Un récit à deux voix, celles de l'autrice et de sa mère, sur la transmission et la mémoire traumatique.
Peut-on aimer quand on a survécu à l'horreur ? Comment trouver sa place quand on vient après ?

Ce texte autobiographique est une rencontre inespérée entre une mère rescapée des camps de concentration et sa fille qui lutte pour grandir. C'est aussi un récit universel qui sonde la manière d'être au monde après un trauma et son empreinte sur la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dans ce récit, l'auteure tente d'« immoler l'enfance », de la reconstruire pour se réparer. Durant trente-cinq ans, elle a essayé de ne pas perdre pied, de surnager dans l'absence de tendresse parentale, en particulier maternelle. Elle est née en 1952, à Casablanca ; trop tôt après la sortie de l'enfer de sa mère, trop tôt après la libération de cette dernière du camp de concentration de Bergen Belsen. En manque d'amour, la petite s'est efforcée d'attirer son attention, tout en ne se faisant pas trop remarquer. Elle a grandi avec des phrases qui empêchent de s'aimer soi-même et d'avoir confiance en soi.

Avec l'âge, elle en comprend la cause : « Les fantômes de la déportation rôdaient mais rien n'en avait jamais été dit. ». (p. 129) Pendant longtemps, elle a supplié sa mère de raconter. Celle-ci a accepté lorsque Danièle Laufer avait trente-cinq ans. Son témoignage ponctue les confidences de l'auteure. Comme pour offrir une preuve d'amour qu'elle n'a jamais réussi à démontrer, elle s'est dévoilée.

Une mère étrangère explore la difficile construction d'une enfant, à qui il manque l'essentiel : l'amour maternel. L'auteure a entendu des mots qui font mal, qui se gravent dans la chair et impactent l'image de soi. Elle s'interroge, également, sur l'histoire de sa mère, sur la mémoire traumatique et la transmission généalogique.

J'ai été émue par la petite fille, en quête d'estime. J'ai reconnu des scènes des expressions qui ont peuplé mon enfance, alors que ma mère (de l'âge de l'auteure) n'a pas connu les souffrances de la sienne. « Peut-être un jour rencontrerai-je des gens qui ont souffert aussi, sans plus de justification ni de raison. Il n'y a ni justification ni raison à la souffrance. Jamais. […] Il est temps d'immoler l'enfance. » (p. 113) Ce texte vibrant semble un exutoire, une main tendue vers la petite qu'elle a été, une manière de consoler cet enfant meurtrie.

Ce roman est aussi un bouleversant devoir de mémoire. J'ai été ébranlée par les confidences de la mère de la narratrice. Juive dans l'Allemagne nazie, elle déroule son passé, elle raconte les horreurs de la Shoah et des camps de concentration. Sa voix m'a émue, ses souffrances m'ont chavirée. Comme une offrande à sa fille, elle affronte ce qu'elle a voulu effacer de sa mémoire. Cette tentative, de briser les chaînes de la transmission de génération en génération, est celle d'une rencontre tardive, essentielle et déterminante entre une mère et sa fille. J'ai été très touchée par Une mère étrangère.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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La collection Bayard Récits est une toute nouvelle collection, née au printemps 2023, et qui a pour objectif de mettre en récit le réel. Les deux textes lus pour cette rentrée sont courts, mais intenses, condensés. Je suis ravie d'avoir choisi de les lire… Nous sommes à Casablanca, dans les années 50. Danièle Laufer vit une enfance ensoleillée mais où l'amour maternel semble absent. Sa mère a grandi en Allemagne, a subi le nazisme, les camps. Mais cela la petite fille l'ignore. Il faudra qu'à l'âge adulte, elles se retrouvent, dans ce récit à deux voix, pour raconter l'indicible. Danièle Laufer peut accueillir alors l'histoire à la fois rocambolesque et tragique d'une jeune femme qui a vécu tant d'évènements, tant d'horreurs, qu'elle ne sait peut-être plus ensuite comment aimer… Ce livre est le résultat d'un magnifique échange, même si j'ai eu un peu de mal au départ à y trouver ma place de lectrice. le ton des deux femmes est en effet très différent, et le lien ne se fait pas d'emblée entre les deux voix. Pour autant, j'ai aimé que soit abordé ce sujet très intéressant de la transmission, de ce qui passe malgré soi, malgré les silences, d'une génération à une autre. En tant que mère, comment éviter la distance quand on a subi de tels traumatismes ? Comment laisser passer l'amour malgré tout ? La parole sera ici tardive, mais bénéfique. Un livre refermé, encore une fois, avec tendresse.
Lien : https://wordpress.com/post/l..
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Entre autobiographie et enquête, Danièle Laufer nous offre un récit à deux voix d'une belle intensité et d'une vérité parfois cru face aux vécues de ces deux femmes. Elle se livre dans son enfance à Casablanca qui loin d'être merveilleuse est en quête permanente de l'amour maternel. Et en parallèle, la voix de sa mère lui fait écho en se livrant à son tour sur une enfance en Allemagne en pleine montée du nazisme. Toujours à la première personne, elle offre pourtant un texte qui résonnera chez beaucoup par les thématiques qu'elle traite comme la transmission, le transgénérationnel, la quête de réponse.
Peut-être que certains lecteurs seront hermétiques au récit de ces deux femmes qui prennent place dans des contextes bien spécifiques et empêcheront une certaine empathie et identification. le côté un peu journalistique dans le style prive parfois de l'émotionnel mais cela reste cependant cohérent vu que la gestion de l'émotionnel et la manière de le dévoiler est justement au coeur du récit.
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Ce texte est un texte autobiographique à deux voix. La maman raconte son enfer lors de la deuxième guerre mondiale et sa fille raconte son sentiment de ne pas être aimé.

Ce récit raconte l'enfer des camps et le après. Comment peut-on survivre à ça. Comment élever des enfants après ça. La relation mère fille est explorée dans cet ouvrage. Les sentiments sont mis à nu pour tenter de comprendre. Je pense que certains pourront se reconnaître avec l'héritage intergenerationnel, la reconstruction et la quête de soi.
On apprend aussi un peu la culture marocaine vu que la famille habite au Maroc aussi 🤭.

Il pourra plaire à beaucoup d'entre vous j'en suis sûr!

Merci aux éditions pour l'envoi! Produit offert pour collaboration commerciale non rémunérée.

Il sort le 6 septembre dans les librairies !
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L'autrice nous raconte sa vie de petite fille dans le Maroc des années 50, une enfance pas malheureuse mais avec un vrai manque d'amour maternel. Et puis, entre les chapitres, on découvre une autre voix, celle de sa mère, juive dans l'Allemagne nazie. Comment peut-on aimer après avoir traversé pareilles horreurs ? Comment élever son enfant sans lui transmettre ses traumatismes ?
Une mère étrangère est un très beau témoignage, récit à deux voix de deux femmes, si différentes mais liées par un lourd héritage.
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critiques presse (1)
LeFigaro
31 octobre 2023
Un récit d’enfance à deux voix: une femme revenue de déportation et sa fille.
Lire la critique sur le site : LeFigaro

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