AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Patrick Laupin (Autre)Alain Borer (Autre)
EAN : 9782491560140
148 pages
Le Realgar (03/02/2021)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Une phrase, oiseau de fortune, ombre Magellan, de parfaite beauté et mystérieuse harmonie, abrite dans son royaume du silence, rêve, folie, génie, enfance. À toute heure son dur enfantement des syllabes sonne l'heure intacte. Depuis toujours je cherche à lui rendre corps, âme et présence. Je ne cherche pas vraiment à rendre son sensuel et l'envoûtement de son charme, par la seule faculté de l'écriture, ça se passe plutôt en écoutant l'intonation d'une voix, la plus ... >Voir plus
Que lire après Mon livreVoir plus
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les nouveaux religieux …



Les nouveaux religieux d'abord, s'ils voulaient vraiment
parler du dieu, soi-disant, qui descend sur eux, il faudrait
qu'ils parlent les secrètes terreurs des folies d'enfance et
les antres du mystère. Qu'ils se fassent propres et neufs.
Nets comme un sou d'entrailles. Et qu'ils s'accordent
chacun à sa façon, comme ils peuvent, à l'encre latente des
défaites et des rêves de gloire qu'il faut un jour poser à terre.
Il faudrait qu'ils se fassent sourciers, famines, pierre de rêve
télépathique des aubiers qui tremblent et puis que murmure
en eux infra la prière du plein poème du silence de la voix. Et
puis que vole dans leurs yeux l'aile de légende des mésanges
et des maléfices. Qu'on lise la bonté droite sur leurs visages
et dans leurs mains probes la déréliction de l'échine des
chiens de la misère qui connaissent tout
de l'esclavage.
Commenter  J’apprécie          40
Une phrase …



Une phrase, oiseau de fortune, ombre Magellan, de
parfaite beauté et mystérieuse harmonie, abrite dans
son royaume du silence, rêve, folie, génie, enfance.
À toute heure son dur enfantement des syllabes sonne
l'heure intacte. Depuis toujours je cherche à lui rendre corps,
âme et présence. Je ne cherche pas vraiment à rendre son
sensuel et l'envoûtement de son charme, par la seule faculté
de l'écriture, ça se passe plutôt en écoutant l'intonation
d'une voix, la plus sensible, la plus ancienne, celle de la
musique des enfants des ténèbres et de la nuit, que je
retranscris lettre à lettre, sous dictée, comme si ces voix,
télépathie ou pierre de rêve, de prière tactile, s'inscrivaient
à nu sur la paroi de ma poitrine, hiéroglyphe latent de la
chair physique de mon verbe, qui tourne et insiste dans
l'hélice du souffle et récapitule le sens vécu de ma vie
jusqu'à ce qu'il puisse être entendu et même de tous les
murs qui voudraient parler.
Commenter  J’apprécie          10
Immense grandeur …



Immense grandeur, infinie petitesse, cinquante ans sur
le métier pour tirer du fond des souvenirs-écrans à l'état
naissant, piètre citadelle, peine perdue d'avance, humilité
des débutants. Mais comment aurais-je vécu sans ça,
commotion, inadvertance, centre brûlé par inanité sans
mots ? Fermer les yeux. Lever les mains. Abolir un monde.
Aller droit devant soi et puis se taire. Je me souviens du
havre des cheminots, de l'entrepôt des locos sur l'étincelle
nue d'un rail, de la résine et de la rouille. Rien de plus beau
que des trains et des wagons en partance sous la pluie.
Je quitte un nord. Je pars vers un sud. J'écris je lis toute une
nuit, précaire abri. Je veux de l'amour et je n'en veux pas.
Je sais mal qui je suis à la trace. Mais le passé est volant,
c'est un rapport rural, un passeur banal déguisé sous les
apparences. Les mots c'étaient les miens. Enfin très tard
venus pour me retrouver dans mon innocence sans haine.
On ne peut expliquer ça à personne. Mort et fou par
procuration c'est la solitude de la faille inspiration.
Commenter  J’apprécie          00
C'est un désir accessible …



C'est un désir accessible seulement par le rêve ou par
la poésie quand elle devine le possible. Et s'il pleut tout
doucement vous me direz quelle est la part de moi partie
avec eux, indépendante un jour sur deux, cette chaleur, cette
main qui manque, la lanterne magique à éclipse au centre du
vide, réunie à l'hélice des vents, en sécurité, juste assez pour
vivre. Où étions-nous dans notre premier monde ? Quand la
coupe des roses de Noël et le cristal de Bohême débordaient
de bien et de présence. Maintenant je suis seul, pluvieux et
athée, du moins je le crois, et le monde gris le soir derrière
la fenêtre me fait peur. Comment être sécurisé, juste assez,
pour rester à flot ? Plus rien ne passe, plus rien ne vient
dans la cabane, tu pleures petit aubier des ruisseaux,
passé par le bleu on coule avec les bateaux.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1226 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}