Toi et moi, on s'appelle par nos prénoms

J'avais entendu parler du Papotin et par curiosité, j'ai eu envie d'en découvrir plus... le terme "livre atypique", figurant sur la couverture, convient totalement à ce livre.
J'y ai vu une invitation à m'alléger de mes repères habituels pour découvrir Arnaud, Carole, Laurent, Anselme et puis les récits de face à face avec Marc Lavoine, Driss (éducateur à l'hôpital de jour), Barbara, Simone Veil, Howard Buten et tous les autres...
Une rencontre d'une grande richesse sur l'autre... je crois que ce livre peut se picorer sans modération, quelques pages par ci, quelques pages par là et qu'une vraie poésie enveloppe les propos de ces journalistes du Papotin. Ils mettent l'accent sur ces détails qui paraissent sans importance, nous invitent à regarder autrement le monde ... et donc ceux autour de nous qualifiés de "différents" ( la limite est floue!).
Une lecture pleine de belles émotions... risquez-vous sans a priori!
Difficile de mettre une note sur ces rencontres...

Je pense que ce livre est comme une plaque de chocolat pour moi je ne suis pas arrivée à n'en manger qu'un carré ..à chaque page j'y retourne c'est un livre qui peut se relire quotidiennement je suis enchantée de cette écriture.

Marc Lavoine (parrain) et Driss El Kesri (rédacteur en chef) ne sont là qu'à titre de préfacier, expliquant leur implication dans l'aventure du Papotin, un "journal atypique" (expliquant peu d'ailleurs, on aimerait mieux comprendre les mécanismes de cette aventure éditoriale)

Suivent , sans plus de commentaires, des textes extraits des nombreux numéros du Papotin, poèmes, textes courts "banaux", trucs bizarres, définitions, interviews d'hommes et femmes célèbres plus ou moins adroits et à l'aise. On apprend à connaître, ou plutôt reconnaître Arnaud, Carole, Alexandre...On est ainsi au coeur de l'âme de ces jeunes gens et de leur étrangeté, on saisit de façon aiguë leur inadaptation au monde (ou l'inadaptation du monde à eux), leur mystère et leur sensibilité à fleur de peau. On n'y comprend rien, bien sûr, mais on s'imprègne de cette différence, on voit comme le monde est inhospitalier pour eux, comme ce journal est une bulle d'ouverture et de tolérance.

Un livre plein d'humanité, un regard plein d'émotions sur les plus faibles... des mots qui enrichissent le lecteur.