Et il m'en restera plus qu'un, après celui-ci. Je me console toutefois en me disant que
Stephen Laws a peu écrit, mais que l'ensemble est de qualité, parce que «
Gideon » est une petite perle de l'horreur, comme on n'en n'a que trop rarement dans ses mains, pas comme les récits surestimés de
Stephen King.
À noter que l'auteur a révisé sa copie. Ainsi, en 2005, «
Gideon » a été réécrit et parut sous le titre de « Fear Me ». J'aimerais bien connaître les différences entre les deux textes. Pour cela, il faudra sérieusement que je replonge dans l'étude de la langue anglaise.
Trois femmes différentes vont vivre un véritable cauchemar. Leur terreur se nomme
Gidéon, un homme charismatique à la posture dominante. Malgré la crainte qu'il inflige au monde, il arrive à hypnotiser grâce à son aura.
Bien avant de commencer ma lecture, je savais qu'il s'agissait d'une histoire de vampirisme. En avançant dans l'intrigue, on s'aperçoit qu'il ne s'agit pas du mythique démon que l'on pourchasse à coup d'emblèmes religieux ou de gousses d'aulx. D'ailleurs, ce n'est pas le sang qui l'intéresse puisqu'il se nourrit de perversité.
Autant dire que ce livre décoiffe parce que
Stephen Laws va inonder son récit de Fantastique, d'Horreur et d'Action. Pas de temps mort, les 356 pages sont justement bien noircies. L'auteur prouve que l'on peut proposer de la qualité dans des formats adaptés, à contrario de pavés indigestes et abscons.
Cependant ce roman n'est pas parfait, loin de là. Je lui reproche deux choses : une trop grande abondance de Fantastique, d'artifices ; et puis, il y a toujours cette réserve. Je l'avais déjà constaté dans «
Le veur ». Alors qu'avec
Graham Masterton ou bien encore
James Herbert (que j'ai pu réellement découvrir avec «
Sépulcre »), l'amateur d'Horreur en a pour son compte avec des détails anatomiques et de l'hémoglobine qui coule à flots, j'ai été frustré par la fin prématurée de deux chapitres.
Stephen Laws nous laisse pantois.
S'il devait en rester qu'un je dirais celui-ci. Il est vrai que j'avais beaucoup aimé
Darkfall, mais il n'est pas dans le même registre. «
Gideon » est réellement orienté sur l'horreur et si vous devriez n'en lire qu'un, je conseillerais ce dernier. La surenchère d'éléments paranormaux m'a un peu dérangé comme si l'auteur voulait en faire trop. Comme un gâteau trop sucré, cette abondance a quelque peu pesé sur mon estomac. Bon, je chipote. Moi qui reproche trop souvent le manque de Fantastique dans mes lectures…
Me reste plus qu'à trouver «
La nuit des spectres ».