Une petite nouvelle agréable qui brise les barrière d'un amour impossible entre une patronne veuve et l'un de ses travailleurs Emmanuel. Celui-ci se distingue parmi les autres domestiques qu'il devient leur maitre et ne se gêne pas pourtant de se rendre chez instituteur avec des gosses pour s'instruire. La plume de Anatole de Braz nous fait vivre les troubles cet amour vécu silencieusement de part et d'autres et qui n'a que pour manifestation une jalousie aveuglante.
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Le pardon finissait. L’ombre hâtive des nuits d’octobre était descendue sur la petite bourgade bretonne, dénouant les danses, dispersant les couples, le long des routes crépusculaires, à travers le silence des campagnes endormies. Emmanuel Prigent, dont le cœur n’avait pas encore parlé et qui n’avait pas de "douce" à ramener chez elle, demeura un instant sur la place à regarder l’"homme aux chansons" rassembler ses feuilles volantes, puis, après une courte discussion avec lui-même, il s’achemina vers l’auberge.
"Il appuyait la craie sur le tableau, d’un geste un peu rude, en énonçant à mi-voix les calculs. Et, brusquement, il parut à Renée-Anne que les signes qu’il traçait agissaient sur elle comme les formules enchantées d’une mystérieuse cabalistique d’amour."
"La patience est une vertu bretonne."