Merci à Babelio et aux éditions dialogues de faire connaître, lors du dernier Masse critique, ce livre d'errances sur la Bretagne mis en prose poétique par
Philippe le Guillou et illustré de peintures instantanées par
Matthieu Dorval.
J'ai apprécié parfois le côté un peu sombre et peut-être tourmenté des promenades solitaires de Philippe le Guillou.
Il connaît les légendes bretonnes, sait ce que semble dire les vieilles pierres des enclos paroissiaux et parvient à nous faire entendre la source qui trille parmi les rochers de Huelgoat ou l'océan qui dévaste les côtes déchiquetées.
Si on ajoute les Mont d'Arrée et Brocéliande le guide aura parachevé son programme tel le promoteur désireux de faire découvrir la géographie, il est vrai très variée, de la Bretagne.
Tout aurait pu me plaire s'il n'y avait pas, la distance que met l'écrivain avec son lecteur. C'est une écriture qui quand elle n'est pas incarnée par le “je” de son auteur peut refroidir. Les descriptions sont d'un grand lyrisme et ses balades m'ont perdu souvent. Mais il manque un liant et l'emphase a tendance à me faire fuir.
Si vous aimez une Bretagne figée dans ses traditions “arthurienne et chrétienne”, c'est le livre adéquat. Etant Finistérien, je ne me limiterais pas à cette définition étriquée. Il y manquerait un élément plus actuel et surtout moins religieux.
Toutefois il reste tout de même quelques phrases qui touchent leur but et des peintures qui accrochent le regard un bon moment.