Chinaman a renoué avec sa vie de célibataire endurci en laissant Blue Hill et sa compagne Ada derrière lui. En parcourant un Far West américain en pleine vague d'intolérance raciale, Chinaman a appris à se distancier partiellement des valeurs que lui ont été inculquées dans son pays d'origine. Dans un monde gouverné par les blancs, il cherche juste à exercer tranquillement son nouveau métier de convoyeur. D'un autre côté, son instinct de guerrier et son sens de l'honneur le poussent souvent à mettre ses talents au service du faible et de l'opprimé. Combattant l'injustice avec sagesse orientale, il n'hésitera donc pas à prendre le taureau par les cornes lors de l'affrontement final à Tucano.
Baignant dans les braquages de banques, les règlements de comptes, les saloons, les maisons de plaisirs et les parties de poker, cette aventure va quelque peu tourner le dos au quotidien des émigrants chinois et délaisser cette ambiance orientale caractéristique aux premiers tomes, pour se concentrer sur du western pur et dur. D'un autre côté, en mettant en scène un trio en marge de cette société (un chinetoque, un voleur recherché et un arnaqueur professionnel),
Serge le Tendre ("La quête de l'oiseau du temps") continue de mettre en valeur des thèmes de tolérance et de fraternité. Et malgré une aventure moins humaniste et des événements plus portés sur l'action qui semblent avoir moins d'incidences sur la vie privée de notre héros, ce western atypique continue de se dérouler dans un climat social tendu, au sein d'un pays qui vote des lois d'exclusion pour contrer l'arrivée massive d'émigrants chinois.
Au niveau graphisme,
Olivier TaDuc reste égale à lui-même, avec des scènes d'action très réalistes, des personnages et des décors soignés et un dessin très lisible et agréable, entièrement au service de ce Far West sur fond asiatique.
Après une succession de one-shots, “Tucano” vient conclure de manière efficace le premier diptyque de cette série.