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EAN : 9782211332613
105 pages
École des loisirs - Medium + (17/01/2024)
3.95/5   31 notes
Résumé :
14 Mai. Un jour exceptionnel pour moi.
À condition de réussir, d'aller jusqu'au bout.
Dans deux heures
il faudra poser la main sur la poignée de la porte
l'ouvrir
franchir le seuil
traverser le jardin
dépasser le portillon
faire quelques pas sur le trottoir
demi-tour
rentrer.

Alors... j'aurai réussi
Je serai juste sorti dans la rue
J'aurai juste marché quelques mètres ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Voici précisément cent-quatre-vingt-sept jours que ce jeune garçon de 16 ans vit reclus chez lui. Un caprice d'adolescent trop gâté ? Une comédie de gamin mal élevé ? Pas du tout. Non, de manière inexplicable, cet adolescent est incapable de sortir de chez lui, victime de violentes crises anxieuses. Son corps ne répond plus : sa respiration s'accélère, son coeur bat à tout rompre, ses jambes ne le portent plus.

Il y a six mois, au tout début de sa maladie, ses parents se sont interrogés, ils ont culpabilisé. Qu'avaient-ils fait de mal ? Ses amis Anna et Gabriel sont venus le voir, lui ont apporté les devoirs, mais ils n'ont pas pu rentrer, et au fil des jours, ils se sont lassés et ont laissé tomber. S'agissait-il d'une dépression ? C'est la raison que les parents ont invoquée pour expliquer ce comportement si étrange....
Et ils ont rapidement demandé l'aide d'une psy. Mme Germain et le garçon ne se voient jamais, ils se parlent au téléphone. La psy a su mettre un mot sur les souffrances de l'adolescent : il s'agit du syndrome de la cabane. Au Japon, depuis longtemps on connaît les hikikomori, qui évitent toute participation sociale et vivent cloitrés dans leur chambre, pendant plus de six mois...

De Lucovic Lecomte, je connaissais la sympathique série des Oscar et Carrosse qui met en scène un squelette qui travaille dans un train fantôme, et un petit chien qui partage ses aventures. Avec La Cabane, Ludovic Lecomte ne s'adresse plus aux jeunes enfants : à travers un journal - des notes - d'un adolescent victime du syndrome de la cabane, il décrit avec beaucoup de sensibilité la maladie, et comment les violents troubles anxieux vont bouleverser le quotidien d'un adolescent, de sa famille et de ses amis.
La cabane - ce lieu d'enfermement volontaire - est bien présente. L'amour des parents, la perspicacité de la psychologue, l'amitié sans faille de Manon seront-ils suffisants pour fournir à l'adolescent - dont on ne saura jamais le nom - la force de trouver la porte de sortie ?

La cabane, petit ouvrage d'une centaine de pages, paru aux éditions M+ L'école des loisirs se lit rapidement et devrait être conseillé aux ados, à leurs parents, à tous ceux qui souffrent de ce syndrome d'enfermement, et aux professionnels qui se préoccupent de la santé mentale des jeunes. Pour ne pas oublier le rôle fondamental de l'entraide et les raisons d'espérer.

A noter : A la fin du roman, l'auteur fournit la liste des ouvrages, des chansons, des films qui représentent des étapes dans le processus de guérison de l'adolescent. Une riche idée. Autant de belles pépites à retrouver ou à découvrir.
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Incontournable Roman ado Mars 2024


Avec ses chapitres en compte à rebours, ses textes épurés parfois à la frontière des vers libres et dont même la ponctuation disparait parfois dans les moments d'angoisse, comme si la respiration du texte aussi devenait difficile à gérer, "La Cabane" s'intéresse à un syndrome qui n'est pas nouveau, mais qui a eu un regain de manifestation durant la pandémie. Forme d'angoisse sociale, de repli sur soi et d'état d'anxiété aux manifestations somatiques similaires aux crises d'angoisses, le "syndrome de la cabane" me rappelle même le phénomène rependu au Japon des hikikomoris. Ces personnes vivent en retrait quasi total de la société, dont seuls les écrans deviennent des moyens de communication avec le reste du monde. Si les hikikomoris semblent être davantage liés à un statut social dans sa perception sociale, le présent roman s'intéresse plutôt à ses dimensions psychosociale et mentale.


Le narrateur est un ado, qui a du jour au lendemain été dans l'incapacité physique et mentale de franchir le seuil de sa maison. Un état inédit, étrange, qui semble flotter quelque part entre l'angoisse et l'insécurité, qui peut paraitre à la fois réel et irréel pour les gens autours, mais qui est tout-à-fait réel pour celui qui le vit. On ne sait pas d'emblée de quoi souffre cet ado, qui semble en proie à des émotions et des pensées pour le moins intrusives. La culpabilité et l'incompréhension de son état rajoute une couche d'angoisse. Dans un texte simple et particulièrement efficace, l'autrice parvient à illustrer un état mental qui ressemble à une prison dans un crâne, dont il faut maintenant en saisir la nature. Grâce à une intervenante psychologue et l'appui d'une personne ayant vécu un état similaire, Manon, le jeune homme parvient progressivement à cheminer pour guérir, car il s'agit bel et bien de guérison mentale. Avec ses échecs, ses va-et-vient, ses peurs, ses objectifs et sa lente compréhension d'un état encore mal connu, il nous amène vers l'objectif central du roman: Sortir de la maison.


J'adore quand les auteurs et les autrices font dans la psychologie et s'en sortent bien, car ce n'est pas un sujet toujours facile ou intuitif. C'est néanmoins fondamental d'en parler, car la santé mentale importe autant que la santé physique. Or, c'est relativement nouveau dans l'histoire de l'humanité que de traiter la santé mentale, sans tomber dans tous les navrants stéréotypes et fausses informations qui l'ont jalonnée.


Le roman est un huis clos mental, en quelque sorte, où la guérison se fait avec de la déconstruction de schèmes de pensées, des techniques de gestion des émotions et du comportement, une réappropriation du pouvoir d'agir et tout ça sans avoir la source même de l'état anxieux. Ça va finir par être découvert et ce n'est pas étranger aux changements climatiques. En effet, le narrateur se découvre une éco-anxiété et mettra du temps pour le découvrir. Il faut parfois beaucoup d'introspection et d'auto-anlayse pour trouver des réponses en soi sur notre état mental, ce n'est pas pour rien que des expert.e.s existent pour accompagner les gens.


Aussi, j'ai beaucoup aimé voir les différents cercles sociaux: la sphère des amis, celle des parents, de la famille élargie, de l'intervenante et Manon, dont le rôle est quelque part entre le support, la camaraderie et l'épaule de réconfort. La présence de ces sphère sociales saines est assurément un facteur aidant pour le narrateur, même si la maman avait beaucoup d'attentes, même si le papa était maladroit. En fait , c'est très crédible, car tout bien intentionnés soient-ils, ils restent humains. Mais ça ne change rien à leur degré d'implication et restent qu'ils n'ont pas cherché à le tirer de force de son état. Et c'est ce qui fait la différence.


J'ai envie de dire que c'est une belle incursion dans le monde de la psycho-intervention, même courte et même concise. On a rarement l'occasion d'en lire et encore moins de la voir chez un garçon. Parmi les innombrables enjeux sociaux, adresser et traiter les enjeux de santé mentale au masculin est réel, car les chiffres le démontrent: les hommes vont moins chercher de l'aide, que ce soit par peur du jugement, par leur éducation ou encore parce que les services sont inadaptés. Il faudra donc normaliser la santé mentale chez nos ados garçons dans la fiction aussi, si on veut déconstruire le mythe de l'homme invulnérable psychologiquement.


Avec sa formule courte et son traitement atypique dans sa structure, le roman est accessible autant aux lecteurs habitués qu'aux lecteurs occasionnels ou avec des défis en lecture. Une occasion de se poser des questions su un enjeu sociale réel, celui de le santé mentale chez les jeunes, de découvrir un univers invisible complexe et fascinant qu'est la psyché humaine et une ode à l'espoir, puisque nous avons maintenant les moyens d'aider les gens souffrant psychologiquement et mentalement de guérir ou à tout le moins, de tenter de le faire. Après tout, l'une des remarquables qualités dont jouissent les humains est la résilience. Et j'ajouterais qu'il n'y a pas de petites victoires, surtout dans l'aboutissement d'un long et exigeant processus de guérison, peut importe la forme.


Pour un lectorat adolescent du premier cycle secondaire , 12-15 ans+.
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Au moment où Ludovic Lecomte nous invite dans sa tête, voilà six mois que le narrateur de "La cabane" n'est pas sorti de chez lui. Pourquoi ? Quelles conséquences sur sa vie et son entourage ? Va-t-il parvenir à sortir ?
Dans le décompte parfaitement maîtrisé des deux heures qui le séparent de son rendez-vous avec l'extérieur, l'auteur invite son lecteur à tenter de comprendre ce que traversent les personnes touchées par le "syndrome de la cabane", ou hikikomori pour les japonais.

J'ai découvert ce roman de la manière la plus magique qui soit : en entendant son auteur en parler avec une collègue lors d'un salon. En le lisant j'ai partagé l'enthousiasme de cette dernière.
Une centaine de pages et 17 chapitres à rebours mêlent habilement émotions, flash-backs et stratégies pour reprendre le contrôle. Sans chercher à tout expliquer, Ludovic Lecomte parvient à ce que l'on soit en complète empathie, tant avec son personnage qu'avec son entourage. Ce qui est un exploit en soi !
Un roman poignant, malheureusement d'une grande actualité.
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Merci à Babelio et à L'école des loisirs de m'avoir permis de lire ce livre qui m'intriguait, surtout après avoir lu « Géographie de la peur » de Claire Castillon sur le même sujet, j'étais curieuse de savoir comment la thématique serait traitée dans celui-ci.
C'est un petit roman d'autant plus vite lu qu'en plus de ne pas être épais, les chapitres sont courts et les phrases elles-mêmes sont brèves. Cela donne tout de suite un style marqué au récit, comme en vers libres, d'autant plus que la mise en page est travaillée. Je l'ai trouvé agréable à lire, dynamique, percutant, mais fluide malgré tout.
Le narrateur n'est pas sorti de chez lui depuis 6 mois, même aller dans le jardin est devenu trop difficile pour lui. Il dit que si ça n'était que lui il pourrait coninuer encore comme ça, mais il veut faire l'effort car il culpabilise pour ses parents qui s'inquiètent. Il le fait pour qu'ils soient fiers de lui et sa psy aussi. Alors, en l'ayant préparé avec cette dernière, il va sortir, au moins aller jusqu'au bout de la rue, jusqu'à la boulangerie.
Au départ il cherche mais il ne comprend pas ce qui a provoqué ça, cette angoisse immense à l'idée de sortir qui lui est tombée dessus.
Comme dans le roman « Géographie de la peur » de Claire Castillon les parents sont très présents, ils essaient de comprendre. Là aussi il est également épaulé par un psy pour s'en sortir, mais il peut avoir des rendez vous aménagés à distance. Il a une amie qui a vécu ça, qu'il a rencontré via un forum dédié au syndrome de la cabane, qui le comprend, ne le juge pas et qui lui donne de l'espoir car de son côté elle commence à s'en sortir. Ses deux autres amis, de sa vie d'avant, ont fini par se lasser après avoir fait des efforts pour maintenir le lien au début, car pour eux la vie continue à l'extérieur.
Ce roman c'est donc le récit de cette première sortie, des quelques heures qui la précédent, mais aussi les nombreux flashbacks qui abordent les moins passés « encabané ».
La fin est ouverte et elle convient parfaitement. Il n'en fallait pas une autre.
Je l'ai trouvé plus accessible et moins oppressant que « Géographie de la peur », qui avait un côté encore plus immersif.
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Je souhaitais découvrir ce roman depuis sa sortie, j'ai donc été très heureuse lorsque je l'ai reçu lors de la dernière Masse Critique babelio.

Cela va être très difficile pour moi de vous parler de ce récit, car je l'ai adoré, et je n'ai pas les mots.

Notre personnage principal est atteint du « syndrome de la cabane », autrement dit, l'angoisse l'empêche de sortir de chez lui. Cela fait 6 mois qu'il n'est pas sorti de sa maison, et il en ignore la raison.

Malgré le petit nombre de pages du récit, l'auteur a su nous faire ressentir les émotions de ce jeune garçon, ses peurs, ses craintes, sa colère, son incompréhension, ses espoirs, sa culpabilité etc.
J'ai été bouleversée par ses réflexions ; je ne souffre pas de ce syndrome, mais je me suis tout de même reconnue dans certaines situations que pouvait vivre ce jeune garçon.

La plume de l'auteur est magnifique, je n'avais jamais lu de textes comme celui-ci !
Les chapitres, dans l'ordre décroissant apportent un petit plus à l'histoire, un compte à rebours vers cette sortie tant attendue.

Je ne vous en dirai pas plus, si ce n'est, plongez-vous dans cette histoire, vous n'en ressortirez pas déçus.
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critiques presse (1)
Liberation
15 février 2024
Pour lutter contre le repli sur soi, rien de mieux que l'entraide. Un roman pour les ados de Ludovic Lecomte.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J'inquiète mes parents
Enfin pas exactement moi
mon état plutôt
Pour ma mère c'est carrément de l'angoisse je sais qu'elle a pleuré souvent au début elle se demandait ce qu'elle avait mal fait pour qu'on en arrive là ce qu'elle avait raté dans mon éducation
comme si elle y était pour quelque chose
J'ai beau lui répéter que c'est pas sa faute que je ne peux pas expliquer que ça m'est tombé dessus sans raison qu'il faut pas chercher à tout justifier elle culpabilise.
Et moi ? Quelqu'un se demande ce qui m'inquiète ?
J'abuse, je sais.
Parce que, tout le monde autour de moi aimerait comprendre, savoir, trouver une solution.
Alors j'avais dit oui pour la psy
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En réalité je suis un ado mal dans sa tête pas foutu de vivre comme tout le monde de grandir comme tout le monde pas capable de supporter les autres le monde la vie trop mal élevé pourri-gâté pour pouvoir se satisfaire de ce qu'il a et se rendre compte de sa chance quand d'autres auraient bien des raisons de se plaindre
C'est ce que je pensais au début et je le crois encore quand j'ai des doutes
Je n'ai que seize ans et j'ai déjà une psy
Mme Germain.
Depuis six mois.
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ma chambre pour cabane
la trouille pour seule compagnie
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