Le vêtement a une grand importance dans la Bible. Il représente une protection, un embellissement. Dès la Genèse, Dieu protège l'homme avec une peau. Mais quel animal a été sacrifié ainsi au profit de l'homme ?.
Commenter  J’apprécie         20
Si la nature profonde de Dieu est la miséricorde, cela signifie qu’il « ferme les yeux » sur ce qui nous éloigne de Lui. Il recouvre d’un voile, d’un manteau, d’une tunique, ce qu’il vaut mieux oublier. Et lui-même oublie. Le péché n’intéresse pas Dieu. Son souci, le saisissement de ses entrailles, vient que nous nous préoccupons plus du péché (le nôtre et celui de notre voisin) que de lui, Dieu, et de ce qui en nous est habité, habillé par Lui. p10
Il y a un voile nécessaire à la manifestation de la vérité. Or, de nos jours, on pense le secret comme quelque chose qui empêche la vérité de se manifester et qui doit être dévoilé. Dans une époque qui revendique la transparence, on comprend mal qu'il y ait des choses qui restent abritées sous un voile. Secret de la confession, secret médical, secret des avocats, seraient des obstacles à la transparence nécessaire pour connaitre la vérité. Or, le secret n'est pas une connaissance objective que l'on préserverait du regard d'autrui. Il n'est pas un contenu dont on serait propriétaire, ou dépositaire (madame X. est porteuse du virus de l'hépatite B). Il n'est pas la connaissance objective des faits qui ont conduit tel ou telle en prison. La vérité n'est pas l'exactitude.
Dieu ne supporte pas que l'homme souffre de honte. II ne veut pas ce ver qui ronge à petit feu nos forces et nous rend plus petits petits que nous-mêmes. II veut pour nous largesse, hauteur, grande vie. Il veut pour nous la dilatation de la joie, et la honte la rend impossible, alors il la couvre, et il ferme les yeux. Toute l'histoire biblique ne raconte que cela : le lent apprentissage de l'homme pour découvrir que Dieu ne veut rien d'autre que sa compagnie. Une compagnie qui se fait plus discrète qu'un vent léger, qu'une "voix de fin silence".
Les frères se regardent eux-mêmes dans Joseph et en viennent à mesurer l'amour, comme si l'amour singulier du père pour ce fils entraînait moins d'amour pour eux. Comme si l'amour était un stock qui pouvait s'épuiser. Ils se trompent sur l'amour : plus d'amour entraîne plus d'amour. Ils croient, en se regardant eux-mêmes dans leur frère, que davantage d'amour entraîne moins d'amour. Ils ne savent pas ce que préférer veut dire pour Dieu. Préférer, c'est aimer chacun d'un amour unique qui ne peut pas exister de la même façon pour quelqu'un d'autre.
Ce n'est que dans la connaissance de quelqu'un que je peux connaître les choses, et cette connaissance qui aime est toujours une non-connaissance, la préservation d'un mystère. La pénétration du bien et du mal, c'est une connaissance qui ambitionne de juger de soi et du monde et des autres. Elle désire tout maîtriser, réduire les conduites humaines à un comportement prévisible, au risque de se faire accusatrice, et des autres, et du monde, et de soi. C'est une connaissance qui veut se passer des limnites, faire comme si elles n'existaient pas, comme si le monde, le corps, le temps, étaient arraisonnables, comme si l'on pouvait sans dommage en percer l'énigme.
https://www.laprocure.com/product/1294005/lecu-anne-l-enneagramme-n-est-ni-catho-ni-casher
L'Ennéagramme n'est ni catho, ni casher alerte
Anne Lécu
Édition du Cerf