Après un premier tome très prometteur, qui mettait en place un univers extrêmement riche, et un deuxième volet qui tenait toutes ses promesses en apportant énormément de réponses concernant les points laissés en suspens lors du tome d'introduction, voici enfin la conclusion de cette épopée signée par
Serge Lehman et Jean-Marie
Michaud.
Tout en replongeant dans ce monde futuriste où des portes spatiales permettent de passer d'un système solaire à un autre, le lecteur découvre un troisième volet placé sous le signe de l'action. Alors qu'au début de cette trilogie, il était encore confronté à un univers froid où les émotions se faisaient rares et où chaque détail était réglé à la seconde près, l'intersection 55 est maintenant en proie au chaos. Alors que d'étranges phénomènes venaient déjà perturber le quotidien de la zone de transit lors des tomes précédents, le Chef Mauer doit maintenant faire face à l'armure Xtalassar qui sème la mort et à un végétale qui profite de la confusion pour s'en donner à coeur joie. le sort des autres personnages n'est pas non plus de tout repos, car ils se retrouvent au sein d'une jungle, située au fin fond du secteur des mystères et réservant son lot de surprises. Et on ne parle même pas de la journée de la Sentinelle étoilée Diane Bendix, qui était sur le point d'accoucher !
La percée de l'action et du chaos au niveau du scénario est d'ailleurs admirablement accompagnée par l'émergence de la couleur au niveau du graphisme. La colorisation n'a certes rien d'extraordinaire, mais elle est mise au service de l'intrigue de façon magistrale. Si tout le monde sera charmé par l'ambiance de cette saga et par ses personnages, le scénario un peu confus et la conclusion pour le moins déconcertante risquent cependant d'en refroidir plus d'un.
Côté visuel, c'est par contre assez irréprochable. On retrouve ces décors vertigineux qui baignent dans des nuances de tons gris/bleus, des vues plongeantes à couper le souffle, une architecture impressionnante, des créatures parfaitement typées, des cases qui foisonnent de détails, un découpage efficace et une colorisation qui demeure d'une intelligence rare. Jean-Marie
Michaud (La dernière fée du pays d'Arvor, Vercingétorix, de Profundis, le pays miroir) continue de briser l'ambiance froide et monochrome du monde des fonctionneurs avec les couleurs chaudes du monde riche en sentiments et émotions de la Couloeuvre. Ce duel entre les planches bichromiques et les cases aux couleurs chatoyantes fonctionne à merveille et se place de manière originale au diapason du scénario imaginé par Serge Lehmann. Les passages se déroulant dans le secteur des mystères, permettent également de changer de décor, en passant d'une architecture futuriste à une jungle luxuriante. le dépaysement est total et l'ambiance toujours aussi réussie.
Bref, cette série éditée par L'Atalante au sein de la collection Flambant 9 est un véritable must pour les amateurs de science-fiction.