La saison de la Couloeuvre, tome 1

La saison de la couloeuvre m'a laissé sur une impression très mitigée. Certes, on ne peut qu'être séduit par l'univers technologique complexe ainsi crée avec cette gigantesque toile d'araignée interstellaire. Cela ne manque pas d'originalité. le dessin et la disposition des cases ne manquent pas d'audace ainsi que le choix de la couleur dans un graphisme bichrome. Objectivement, c'est du très bon travail.

Oui, mais voilà, je n'apprécie pas plus que ça. Cela m'a semblé trop obscur et trop fugace par moments. Les dialogues sont de haute qualité mais on nous bombarde d'informations diverses et on se perd dans un méandre où l'on perd l'essentiel de vue. le scénario est beaucoup trop dense.

Visuellement, c'est très beau. Pour le reste, il y a trop d'interrogations qui subsistent. Il y a trop d'éléments déstabilisants ... C'est à la fois complexe et déroutant. On est aux antipodes de la limpidité. Je ne suis pas trop preneur de cette série insolite. D'ailleurs, le 3ème tome qui part dans un délire total a achevé de me convaincre.

Tout comme la maison d'édition L'Atalante, le romancier Serge Lehmann ("Le livre des ombres", "Chasseurs de chimères") fait ses premiers pas sur le marché de la bande dessinée avec une histoire de science-fiction au sein d'une collection au nom éloquent: «Flambant 9».

Dès les premières planches, le lecteur est posé en tant qu'observateur au sein d'une gigantesque zone de transit et va y suivre les déboires d'un personnage dont la mission consiste à accompagner les passagers lors de leur transit dans cette véritable fourmilière de voyageurs et créatures étranges. Un univers extrêmement riche dont on découvre les caractéristiques au fil des pages. Cette mise en place d'un monde intriguant et d'un pléthore de personnages livre un premier tome très original, mais également d'une densité parfois déconcertante. Mais, si le plongeon dans cet environnement fantastique peut s'avérer troublant au début, la remontée à la surface en fin de tome ponctualise cette immersion d'un grand sentiment de satisfaction.

Et que dire du graphisme de Jean-Marie Michaud ("La dernière fée du pays d'Arvor", "Vercingétorix", "De Profundis", "Le pays miroir")? Malgré quelques personnages difficilement identifiables, le dessinateur livre des décors vertigineux qui baignent dans des nuances de tons gris/bleus. le découpage est efficace, l'architecture impressionnante et l'utilisation de la couleur d'une intelligence rare. Un feu d'artifice de couleurs qui va de pair avec l'intrigue et vient briser l'ambiance froide monochrome afin de déclencher les passions en cette saison des couloeuvres.

Si la création de cet univers s'avère déjà une grande réussite, il reste à découvrir où pourra nous mener l'intrigue lors du tome suivant.

Un très beau graphisme mais je suis restée totalement hermétique à l'univers mis en place, un peu compliqué à mon goût, avec beaucoup de détails.
Mais ce n'est que mon avis personnel ! (Car cet album a quand même reçu le prix des lecteurs BDTheque !)