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3,7

sur 1091 notes
Pour débuter mes vacances d'été, j'ai filé droit sur les plages de surf de la Réunion avec Zachée et Thadée. Celui-ci venant de se faire déchiqueter la jambe par un requin, l'ambiance a tout de suite pris du plomb dans l'aile. le récit est raconté alternativement par les personnages, nous offrant des points de vue intérieurs intenses. le risque est que nous n'aimions pas tous les personnages, dont certains paraissent rapidement pédants, injustes, égoïstes ou prétentieux… voire complètement tarés pour certains ! D'un autre côté, je trouve cette narration réussie parce qu'elle explique les drames qui vont se produire, et parce que si nous pouvions entendre les pensées de tous ceux qui nous entourent (voisins, collègues… amis ? famille ?), pas sûr que ce soit toujours plus beau à voir (enfin un peu plus beau que ça j'espère, mais allez savoir). Nous ne sommes pas lisses, et ces personnages non-plus, ce qui confère au récit un punch, une vitalité et une vigueur qui auraient pu être altérés par trop d'accablement. Réalisme et rythme sont donc au rendez-vous dès le départ, ce qui nous immerge pleinement dans ce cauchemar. Un peu jusqu'à la nausée d'ailleurs, par moment… Et c'est encore sans compter sur l'histoire qui, elle, finit par prendre un tour plus romanesque, voire fantasmagorique !
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Pourtant, avant d'en arriver là, vous passerez avec la famille Chassaing par tout un tas de tourments. Cette famille de pharmacien, dont la mère parfaite se pavane d'avoir des enfants parfaits beaux, sportifs, solaires et intelligents quand ceux des autres ne sont que de sottes copies, croit ne jamais pouvoir se remettre du handicap de Thadée. Lui devient de plus en plus exécrable au fur et à mesure qu'il se néglige physiquement mais, au regard des pensées des autres narrateurs, on entrevoit la possibilité qu'il dévoile simplement sa vraie nature, jusque-là soigneusement recouverte d'un épais verni de tromperies en tout genre. Il est particulièrement haineux envers son frère cadet Zachée, car c'est vers celui-ci que se tourneront les regards à l'avenir ; ce dernier continue en effet d'épater la galerie avec le surf, qui lui sculpte ce corps affuté que Thadée lui envie désormais, lui qui se pense supérieur à tout le monde. Et cette relation de compétition malsaine, que l'on sent poindre dès le départ entre les deux frères, va encore empirer lorsque ce petit monde est rapatrié dans leur maison biarrote, où l'on pressent une catastrophe plus grande encore. La tension va alors monter entre les deux frères et dans leur entourage, jusqu'au point de non-retour, quand les révélations sur la participation des actes de chacun dans les drames actuels ne pourront plus être ignorés.
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La narration est tout en suspense : on obtient, tour à tour et au compte-goutte, les révélations de chacun sur ce qu'il sait de la fausse routine de cette famille qui se veut modèle, du faux amour qui lie ses membres, des frasques cachées de Thadée, des sombres secrets bien gardés par les petites amies, des rancunes et des vengeances, de la folie qui les guette tous, mais certains plus que d'autres, de leurs petits arrangements avec Dieu, l'univers ou seulement eux-même et la vie… La vie qui va les quitter lentement, mais sûrement, tout au long de ce récit parfois révoltant, parfois glauque. Parfois émouvant aussi, grâce à Cindy, la petite amie de Zachée. Ce couple sauve décidément ma foi en l'espèce humaine. On se demandera, durant une bonne partie du texte, d'abord ce qui s'est réellement passé à la Réunion, puis ce qui est réellement arrivé à Zachéé à Biarritz… Une lecture perturbante mais plaisante car elle fait le job : sous son décor de vacances de rêves, elle montre les dessous d'une humanité sur laquelle on préfèrerait fermer les yeux. A embarquer sur la plage si vous voulez un été sous tension, mais à éviter si vous avez envie de légèreté ! Les Garçons de l'été, ce sont ces beaux gosses que je vois surfer sur ma plage en me disant qu'ils sont beaux, forts, heureux, et que, décidément, la vie leur a tout donné. Ou alors pas ? Se pourrait-il que si j'écoutais leur histoire, elle me raconte tout autre chose…? C'est sûr, je ne regarderai plus ces blondinet à planches comme avant !
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Un père paisible, une mère attentionnée, deux garçons beaux comme des dieux, intelligents et passionnés de surf et une cadette discrète: une famille modèle? Lorsque le drame survient, les apparences se fissurent... Par le biais des alternances de narrateurs les failles se révèlent peu à peu et ce presque huis-clos familial monte efficacement en tension et en suspense. Seul regret, un dernier chapitre trop long qui alourdit la chute.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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L'histoire paraît simple au début mais elle se complexifie rapidement. Un « simple » événement dramatique qui vient mettre à mal toute une famille. le livre est écrite de manière intéressante en décriant la vie de chacun des membres de la famille. La perspective de chacun vient donner une coloration différente à l'événement et au futur qui s'en suivra. Je recommande +++
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J'ai entendu Emmanuelle Bayamack-Tam alias Rebecca Lighieri dans l'excellente émission « la source » de Céline Coulon sur France Inter. Cette émission est une de mes sources 😉 pour mes choix de plumes féminines et je dois dire que je suis enchantée de ses recommandations (Cécile Ladjali, Marie-Hélène Lafon, Sandrine Colette … )
Dans la famille Chastaing, j'appelle Mylène, la mère de famille. Bourgeoise tirée à quatre épingles, a étudié la pharmacie, elle a d'ailleurs rencontré son époux sur les bancs de l'université. Elle ne vit que pour ses enfants, la maison, elle cuisine, elle traque la saleté, une espèce de Bree van de Kamp dont je me demande d'ailleurs si l'autrice ne s'est pas inspirée pour croquer Mi, comme l'appelle ses enfants.

Le père, Jérôme, pharmacien, honnête homme, aime son épouse, ses enfants, sportif, entretient une relation avec une ex-copine de classe, aime pousser ses enfants à se surpasser.

Le fils ainé : Thadée, jeune homme parfait aux yeux de sa mère, sportif aguerri, excellent surfeur, mais la réalité est loin d'être aussi idéale que l'image d'Epinal décrite par Mylène.

Le fils puiné : Zachée, un an de moins que son frère, total opposé de son aîné, tendre et doux, calme et posé, excellent surfeur lui aussi

Et enfin la cadette : Ysé, une douzaine d'années, haut potentiel sans aucun doute, observe avec beaucoup d'attention et d'a propos le microcosme dans lequel elle vit.

Gravitent autour de cette famille Jasmine et Cindy, les petites amies des deux garçons, les grands-parents et quelques amis de classe, de fac, de surf.
Sous un titre qui pourrait faire penser à une romance, Olivia de Lamberterie écrit pour Télématin en 4ème de couverture : du Stephen King à la française. Et sincèrement, pour une fois, je suis plutôt d'accord avec elle. Je ne suis pas une experte de Stephen King, j'ai plutôt pensé à la plume de Laura Kasischke mais en tout cas une plume efficace et liminaire.

C'est un roman choral, chaque membre de la famille prend la parole une ou plusieurs fois pour commenter les situations vécues par toute la famille. Chaque personnage est terriblement décrit, tout ce que j'aime y est présent : une psychologie particulièrement fouillée, des âmes torturées pour lesquelles on prend parti ou pas, mais on ne peut pas y rester indifférent.

Enormément d'humour malgré l'atmosphère terriblement lourde. J'ai adoré Ysé, son détachement, sa froideur, son intelligence, vraiment une grande réussite que cette gamine.
J'ai tout apprécié dans ce livre. Même le vocabulaire spécifique au surf ne m'a pas dérangé, je me suis sentie tellement impliquée dans le livre que je lisais ces pages en me représentant les surfeurs sur les vagues, se donnant rendez-vous dans des spots connus ou à l'inverse, essayant de protéger leurs plages préférées des surfeurs du dimanche.

Je vous le recommande chaudement, vraiment !!

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J'ai aimé ce livre. Au contraire des autres commentaires, j'ai aimé le style de l'auteur et son écriture -je ne vous cache pas que toutes les vulgarités m'ont quand même un peu perturbée je n'ai pas l'habitude. il est vrai que le vocabulaire et les expressions ne changent pas d'un personnage à l'autre, ce qui ne permet pas de se plonger totalement dans le personnage que l'on lit. mais l'histoire m'a fait voyager sous fond diabolique. On en apprend toujours plus sur les personnages et c'est vraiment happant, inquiétant. cependant, pour moi, la fin n'a aucun sens et j'étais extrêmement déçue. Je ne sais pas si c'est moi, mais je n'ai pas tout compris. Je me souviens encore me rappeler de détails en pensant que ceux ci auraient une incidence sur la fin mais ce n'était pas le cas et je suis resté sur ma faim.

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Voici un livre pour lequel je n'aurai eu aucun intérêt du début à la fin. C'est long et ennuyeux.
Il faut dire aussi que je ne connais rien au surf, que ce sport impressionnant ne m'attire pas et ce n'est pas le livre qui m'en aura donné le goût. On y retrouve un monde fermé, réservé aux initiés.
Quant aux personnages, surfeurs ou pas, ils ne sont pas sympathiques.
Au final, il n'y a que le titre qui est beau !
En ce qui concerne la critique d'Olivia de Lamberterie en quatrième de couverture qui annonce un Stephen King à la française, cela laisse perplexe.
En tout cas, voici un livre qui a rejoint directement la caisse des livres à revendre. Il n'aura même pas eu le droit de faire un passage dans la bibliothèque !
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Méfiez vous de la couverture…Rebecca Lighieri signe un roman fort et noir. Surtout noir.

Marquée par cette fine complexité donnée aux personnages et à leurs liens, j'avais adoré « Il est des hommes qui se perdront toujours ». J'avais été profondément attirée par cette capacité de Rebecca Lighieri à nous faire partager - nous lecteurs- leurs états internes et les interactions entre pensées et comportements. J'avais aimé aussi le cadre peint par l'écrivaine, les images et les odeurs prêtaient aux décors ; cette écriture simple, fluide mais à la profondeur certaine.

J'ai pu, à mon plus grand bonheur, retrouver ces points dans cette nouvelle lecture. Les personnages d'une même famille pensent et interagissent entre la Côte Basque et la Réunion. A ce propos, l'auteure nous présente - au fil des lignes - une fresque familiale aux accents de réalité (très sordide certes), soutenue par l'organisation des chapitres, donnant la parole à chacun en fonction de l'avancée de l'histoire. On sent, on vibre, on frissonne, on s'émerveille - parfois- au fil des scènes et des décors.. On surfe aussi beaucoup dans ces lignes. A travers elles, on cherche un vocabulaire spécialisé, une figure, une vague et l'on peut voir - si notre imagination nous le permet- ces jeunes surfer.

Seulement voilà il y a un hic. Plusieurs, peut-être ? J'ai eu l'impression - surtout à la fin du roman - que, cette fois-ci, c'était trop. Si je plussoie la finesse de l'humain dans les livres de l'auteur, et cette riche dé- construction des problématiques posées par la condition humaine (liens familiaux, deuil, parentalité, désir, moral etc…) je dois aussi reconnaître qu'à la fin je n'y ai plus cru. le tableau devient trop noir, presque invraisemblable… Je n'en dirai pas plus, laissant aux lecteurs intéressés le plaisir de la découverte…
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Diabolique ! Il y a cette famille bien sous tous rapports avec le papa pharmacien très amoureux de sa femme et de sa maîtresse, la mère universitaire qui a choisi de rester à la maison pour s'occuper des enfants et s'habille de twin-sets coordonnés, les deux fils ainés, plus beaux et surfeurs que nature et puis la petite soeur, diablement attachante, un peu bizarre avec son goût prononcé pour les lézards morts et les trucs un peu glauques, son vocabulaire châtié. Il y a la jolie villa à Biarritz, les plages et les vagues, le vocabulaire et technique du surf et la fissure provoquée par l'accident au cours duquel Taddé va perdre une jambe de par la faute d'un requin gourmand. La fissure ne cesse de se creuser et la famille part en cacahouète. Zach le frère cadet ne sait plus que faire pour faire tenir sa famille debout, et aider son frère à se relever. Il y a aussi Cindy la surfeuse amoureuse, Anouk la tatoueuse et la fin de l'été. Et la fin de l'adolescence.
Le roman est découpé en chapitres racontés chaque fois par un protagoniste différent. Fouillé, fluide, cru parfois, on ne le lâche pas. La dernière partie est racontée par Ysé la petite soeur qui doit se construire toute seule dans cette famille explosée et donne la chair de poule tout en remplissant le lecteur d'une empathie infinie. Imparable !
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Découvert par vos critiques.
C'est intrigant comme mes sentiments ont changé au fur et à mesure de la lecture. Par contre la lecture a été addictive et il est difficile de quitter le livre.
Le style est très agréable, bien écrit. Un très bon moment de lecture.
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Ce roman m'a mis mal à l'aise du début à la fin. Cette mère cinglé a idolâtré ses fils, et plein d'autre truc dérangeant. le fils aîné un psychopathe en puissance. Un père volage mais finalement presque normal. Une jeune fille trop intelligente et le frère lumineux et tendre.
Mais tout cela finit mal, et en fait commence mal également.
Le style d'écriture est percutant, on veut savoir le fin mot de cette histoire tragique.
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