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EAN : 9782709648516
384 pages
J.-C. Lattès (29/03/2017)
3.45/5   39 notes
Résumé :
Dans une communauté idyllique de riches californiens au nord de San Francisco – un faux paradis – un drame survient. Parmi les élèves privilégiés du collège local, Tristan Bloch, 13 ans, amoureux de Cally, lui a déclaré maladroitement sa flamme dans une lettre qu'elle a fait circuler sur Facebook. Un matin, il part à vélo se jeter du haut du Golden Gate.
Cette tragédie va hanter un groupe de jeunes dont le lecteur découvre, avec le nouveau professeur d’anglai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Le lieu le plus dangereux du monde n'est pas, visiblement, Caracas ou Medellin, mais une petite ville cossue de Californie, près de San Fransisco, sise dans une merveilleuse vallée entourée de forêts de séquoias avec l'océan Pacifique à l'horizon...Des villas de luxe s'étagent sur le flanc des collines, avec leurs piscines à débordement et leurs parcs exotiques. Il y a un collège et un lycée pour les enfants de cette vallée. Mais ce qui s'y passe n'a rien d'angélique. Les enfants et les adolescents aux plumages chatoyants, blonds et beaux comme des Californiens de concours, seraient-ils des êtres creux et dénués de toute valeur morale ? Agrippés à leur portable toute la journée, ils font le mal sur les réseaux sociaux, et personne n'est là pour les arrêter.
On commence à bien les connaître, ces jeunes Américains perdus et sans repère. Ils peuplent la littérature de leur pays, effrayant les romanciers...Enfin surtout les romancières. Cet univers factice, plein d'illusions, de vide et de violence à fleurets mouchetés, fait penser à Laura Kasischke, Joyce Carol Oates, pour citer les meilleures...Et un peu à Bret Easton Ellis, en moins hallucinatoire. On suit un groupe de camarades (enfin, camarades...) de la quatrième à la terminale. Il y a le beau sportif populaire et totalement vicieux, le fils à papa richissime en voie de non retour sur la route de l'autodestruction, l'intelligent ténébreux presque délinquant, la danseuse, la bohème, la belle, la moins belle, et le rondelet que personne ne comprend ni ne cherche à comprendre. Un joli panel. Ils sont entourés d'adultes, tous défaillants. Les parents en premier lieu, misant tout sur leur enfant souvent unique, l'idéalisant au point qu'ils ne le voient plus et le comprennent encore moins. Surtout qu'ils travaillent pour être riches, et les livrent à eux-mêmes, car ils leur "font confiance". Confiance pratique mais très mal placée en ces âges troubles. Refusant de voir en face les difficultés de l'éducation et souhaitant s'y soustraire, ils contredisent systématiquement tout ce que dit l'école, considérant qu'elle se trompe et que leur enfant est parfait...Dur dur d'être parfait, surtout quand c'est loin d'être le cas. Découragée, l'école finit par fermer les yeux et laisse les enfants en roue libre, jusqu'à des catastrophes annoncées.
L'élément rassurant, en tout cas pour nous lectrices françaises, c'est de voir qu'on est encore assez loin de ce "rêve américain". Ce qui se passe dans les classes est inimaginable ici : portables ouverts sur les tables, propos intolérables tenus au professeur, notamment sur sa vie privée, pression extrêmement grave sur les notes...Quelle folie ! La tragédie est écrite d'avance.
Un roman que je n'ai pas pu lâcher, choral, très bien écrit, très intéressant, et une auteure qui sait de quoi elle parle, et que je suivrai !
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L'endroit le plus dangereux du monde" de Lindsey Lee Jonhson est un roman sur la jeunesse américaine , fort et percutant, qui possède un côté « fureur de vivre » évident avec une peinture de jeunes gens qui brûlent la vie par les deux bouts.

Nous suivons la vie d'un collège américain bouleversé par une tragédie et de chacun de ses protagonistes, tous plus ou moins perdus et se sentant obligés de repousser toujours plus loin leurs limites. Il y a évidemment du sexe, des réseaux sociaux, de l'alcool et de la drogue, mais pas que…

A l'instar de James Dean dans « La fureur de vivre » ces jeunes vont essayer, sans cesse, de repousser leurs limites, de frôler le « vide » ….

D'autres vont s'éteindre, presque disparaitre en souhaitant se faire oublier.

Ce livre traite le thème du harcèlement scolaire avec brio,qui alterne avec intelligence des points de vue différents, permettant au lecteur de saisir les tenants et les aboutissants

Cette peinture d'une bande de riches californiens est d'une grande force et d'une rare violence psychologique, et nous montre combien la cruauté de ces jeunes gens face à ceux qui en sont victimes est non seulement purement gratuite mais terriblement dévastatrice.
Mais le roman témoigne aussi du fait que ces petits monstres, bourreaux du harcèlement scolaire sont également le fruit d'une jeunesse perdue et livrée à elle même..
On y ressent avec une grande justesse la détresse, le désarroi, le mal-être et sans doute par-dessus tout, la folle envie d'être soi même, autrement dit des motivations diverses et contradictoires, présentées par l'auteur avec une vraie et belle lucidité.
Le point de vue de l'élève harcelé qui ne supporte plus de vivre comme ça se croise avec celui du harceleur qui ne voit dans ses actes qu'un simple divertissement pour combler son ennui.

Jamais Lindsey Lee Jonhson, plus habituée aux romans dits "young adult", n'adopte une position de censeur ou de moralisateur en jugeant ces personnages dans un beau roman, à la fois énigmatique, cruel et poignant ..

Une des belles surprises de la littérature anglo saxonne de ces derniers mois...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'endroit le plus dangereux du monde, ou comment découvrir l'adolescence à l'ère du numérique.

L'intrigue se déroule dans une charmante et cossue bourgade californienne du nom de Mill Valley. L'auteure nous montre le quotidien des jeunes de cette commune, en deux grands temps: l'année de quatrième et celle de la première. On y découvre l'omniprésence du smartphone et des réseaux sociaux (j'ai pensé à La petite Poucette de Michel Serres tandis que les élèves répondent à leur prof en tapotant vitesse grand V sur leurs écrans tactiles), la drogue, le sexe, ... Derrière ces façades friquées et à la dernière mode se cachent une vacuité parentale sidérante et une désespérance latente. Pas d'envie, pas de but.

Si Lindsay Lee Johnson n'échappe pas à quelques clichés dans ses personnages (le beau gosse sportif par exemple), j'ai néanmoins remarqué une certaine profondeur dans cette troupe adolescente.
J'ai bien aimé également la jeune professeur de littérature anglaise, proche d'eux par l'âge (seulement sept années de différence) mais à des années-lumière de leur mentalité et agissements. Sa naïveté est touchante.

Les comportements adolescents ont de quoi inquiéter et effrayer. le harcèlement numérique via Facebook est mis en scène avec efficacité et, hélas, véracité. On voit l'acharnement de tous contre un ou une des leurs. Avec les conséquences terribles que ça peut avoir.

L'auteure signe ici un roman édifiant et incisif. Comparé en quatrième de couverture aux ouvrages de Brett Easton Ellis pour le néant existentiel, je trouve que c'est un peu exagéré. Tout au moins sur la lettre. Quant à l'esprit, en effet, il y a des éléments similaires tournant autour de fric, drogues, alcools, sexe, ... Un vide qui paraît sans fond. Et pire, sans remède.
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Découvert par hasard chez un bouquiniste, je l'achète pour une bouchée de pain ; en effet, j'aime bien les romans causant de cette jeunesse dorée et/ou lorsque les histoires se passent dans des campus américains.
Ce fut une agréable surprise, les pages se tournent toutes seules, la prose est fluide et limpide, les protagonistes crédibles. Les étudiants émaillant ce roman ne sont pas stéréotypés, et l'on peut comprendre pourquoi et comment ils en sont arrivé à ce qu'ils ont fait, d'autant plus que nous avons le point de vue de chaque personnage.
Un roman agréable, même si abordant des thèmes peu joyeux.
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Calista Broderick a 13 ans et va au collège de Mill Valley en Californie. Ce matin elle est convoquée dans le bureau de Miss Flax, la conseillère du collège, elle a été vue en train de copier lors d'un devoir de maths.

Tristan Block était dans le bureau de Miss Flax et a offert à Cally une grue en origami, prête à s'envoler. Cally l'a acceptée, mais Tristan, est différents des autres élèves de l'école, et pour lui, accepter son cadeau, c'est comme un engagement.

Mais Cally a nombre d'autres préoccupations : sa meilleure amie, Abigael Cress, à qui elle confie tout, et surtout avec qui elle parle du beau Ryan Harbinger, "est-ce qu'il veut vraiment sortir avec elle" ?

Quand Tristan lui déclare sa flamme, Cally et Abigael décident d'aller montrer la lettre à Ryan, qui s'en empare et la publie sur facebook, il est ami avec Tristan.

Les moqueries et brimades ne tardent pas, de la part de Ryan et de ses copains, également élèves de la classe. Abigael fait une demande d'ami à Tristan afin de pouvoir suivre toute cette conversation. Cally sait déjà qu'elle a mal agi, mais il est trop tard pour reculer. On a à faire à toute la cruauté dont on peut faire preuve à 13 ans, quand on veut épater ses copains et draguer les filles. Cruauté purement gratuite mais combien dévastatrice.

L'eau a passé sous les ponts et on retrouve notre petit groupe, quatre ans plus tard en première, avec comme professeur de littérature anglaise, Molly Nicoll. Abigael et Cally ne se parlent plus depuis l'histoire de la lettre de Tristan.

Molly, pour qui c'est la première année en tant que professeur, tient à instaurer avec ses élèves non pas une relation d'amitié, mais au moins une relation de confiance, et met tout en oeuvre pour y parvenir, en changeant la disposition de la classe, en rajoutant un canapé. Et puisqu'ils ne sont pas très enclins à lire, elle leur fait la lecture. Au moins ils écoutent.

Je suis complètement déboussolée par ce roman et jusqu'à arriver aux deux tiers, je me suis demandé une dizaine de fois pourquoi je ne le posais pas. La lecture a été plus que pénible. Il ne se passe rien !!!!! Juste un récit de tout ce qu'il y a de plus quotidien ! Et je ne retrouvai rien de ce que m'annonçait la quatrième de couv. Je lisais un autre roman, même si j'avais bien compris que le noeud du problème était les réseaux sociaux, mais l'auteur en parle à peine.

Et on ne sait pas ni pourquoi, ni comment, d'un coup ça démarre, et là oui, effectivement on est en plein dedans ! Les fêtes, l'alcool, la drogue, la drague, le sexe, tout est déversé avec brutalité, dans ce dernier tiers de roman. Tout, trop rapidement ! Beaucoup trop !

Avant, on avait l'impression d'avoir plutôt à faire à des jeunes sans histoire, qui fumaient peut-être un peu d'herbe, dont un ou deux faisaient un peu de deal, mais rien en soi qui justifiait une histoire.

Je n'ai vraiment pas compris cette position de l'auteur de condenser toutes les dérives dans le derniers tiers, je n'ai pas compris si elle avait voulu nous mettre dans une certaine ambiance avant l'explosion finale. Si bien que je me suis fermement ennuyée et je voulais vraiment le finir pour en faire la chronique la plus juste possible.

J'ai terminé ma lecture complètement frustrée de ne pas avoir eu une histoire sur la continuité. Certes la fin est du coup très violente et percutante, mais je ne suis pas certaine que beaucoup de personnes tiendront 204 pages sur 376, d'autant que c'est quand même un roman plutôt jeune adulte.

La couverture et la quatrième de couv, finalement me sont apparues comme une vitrine relativement trompeuse, bien achalandée, alors que l'intérieur est globalement plutôt vide.

Je suis passée complètement à côté.
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
02 juillet 2017
Si on souhaite en savoir plus sur la jeunesse d’aujourd’hui, ce livre, rappelant les premiers écrits de Bret Easton Ellis, lève le voile sur un univers désormais encadré par les médias sociaux.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeFigaro
19 mai 2017
Dans son premier roman, Lindsey Lee Johnson suit des adolescents dans leur scolarité et décrit avec finesse la cruauté de la jeunesse, ces heures qui ne veulent pas finir, ces joints qu'on échange sous un soleil indifférent.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Et elle avait compris qu'il y avait pire que d'être invisible: c'était d'être une cible.
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La mère de Ryan s'immisçait dans sa vie à la moindre occasion [...]. Et plus il grandissait, plus elle devenait intrusive, comme si elle sentait qu'il s'éloignait d'elle et s'efforçait d'autant plus de le ramener au bercail. Et en dépit de tout cela, elle ignorait tout. Elle ignorait tout de l'ébullition dans son cerveau, de la colère dans son cœur, du désir pour il ne savait quoi, ou du nœud à l'estomac qui était là depuis toujours et lui disait que quelque chose n'allait pas.
Au lycée, il se repliait sur lui-même. Il s'attaquait aux nouveaux. Baisait les filles qui lui vouaient un culte. Répondait aux professeurs. Ses potes, Nick et Flint, le connaissaient depuis si longtemps qu'ils n'attendaient pas de lui une autre conduite. « Mec, rien de personnel, c'est juste Ryan », expliquaient-ils. Ils disaient cela par loyauté et par amour, ils ne savaient pas qu'il le ressentait comme une condamnation.
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Ils ne disposaient que de quarante minutes avant de se retrouver enfermés pour l'après-midi. Il leur fallait avaler leur déjeuner tout en soignant leur vie sociale. Il leur fallait être au courant de tout avant d'être de nouveau coupés les uns des autres, bouclés dans des salles de classe, forcés de textoter à l'aveugle, les iPhones dissimulés sur les cuisses.
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– Tu as dû éprouver un immense soulagement en voyant que tout redevenait comme avant.
A ces mots, le regard de Calista se posa sur elle. [...] D'une voix à la fois cynique et étrangement lasse, lasse de Molly, lasse de tous les adultes du monde qui ne pouvaient, ou ne voulaient pas, comprendre, elle dit :
– Rien ne redevient jamais comme avant.
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