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EAN : 9782362294150
96 pages
Editions Bruno Doucey (07/04/2022)
3.86/5   14 notes
Résumé :
"La jeunesse se fracasse de n’avoir pas de place
Les boules de sincérité bringuebalées
Sous les semelles de refus
Et les chemises en lin

Quelques parasols servent de refuge éphémère
La pierre des piliers a beau être malade
La jeunesse se fracasse
De n’avoir pas de place
C’est sa tâche"
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

" Je suis une frontière et cela me plait
de danser sur le seuil

A perdre l'équilibre
Tiraillée par les contraires"

Rencontre riche avec cette comédienne et metteuse en scène, dont c'est le premier recueil de poèmes. Elle est comme elle l'écrit elle-même une " orpheline amoureuse", fragilisée par le décès très tôt ( elle n'a que 34 ans) de ses parents mais avide de vie, de lumière. Tiraillée aussi par ses origines à la fois martiniquaises et bordelaises.

Cela se ressent dans ses textes, effectivement" au bord du bord ", à la limite entre la chute et l'envol, la tristesse et la joie. Des images fortes, des associations inédites ont attiré mon attention.

" le verbe vole et la joie ondule dans les feuillages

Tous ces rires comme une aura
Qui m'ébranle jusqu'au séisme"

C'est un recueil qui se découvre progressivement, qu'il faut relire pour mieux le goûter. Je n'ai pas adhéré à tout, mais rien ne m'a laissée indifférente. Ce qui prouve qu'une voix particulière s'exprime a travers les mots. Une voix à écouter, assurément.
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Premier recueil de poésie de Laura Lutard.
La jeune trentenaire se raconte "orpheline amoureuse", elle qui a perdu ses parents, mais qui veut prendre goût à la vie.
Ce recueil se tient constamment entre deux frontières : la nostalgie et la joie, la douleur et le plaisir, la désillusion et l'espoir.

La poétesse lâche des mots percutants et des vérités qui font mal.
Je n'ai pas saisi toutes ses idées, mais je me suis laissée emportée par ses mots et ses maux.
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Rien que le titre de ce recueil m'a donné envie. À cela, ajoutons l'avis de ma libraire qui m'a bien fait languir. Ce titre me parle et me rappelle tellement de choses personnelles. Dès que j'ai pu, j'ai craqué. Comme je l'imaginais, le recueil joue avec les frontières, les limites.

J'ai eu l'impression d'être un funambule pouvant basculer à n'importe quel moment d'un côté ou de l'autre. Laura Lutard met en avant une personne qui semble vivre avec ses démons mais l'amour la met en lumière. On sent ce partage ombre/lumière tout du long.

On sent aussi l'engagement tout au long du recueil de manière plus ou moins subtil. Certains passages sont même directs. On ne peut pas rester insensible face à cette plume. Personnellement, je me suis retrouvée dans la présence des démons mais de ne pas les laisser me submerger. Les combats de la poétesse sont très juste. Il y a même quelque chose parfois de tranchant.

En bref, j'ai adoré ce recueil que je relirai avec certitude. Je suis curieuse d'écouter la poétesse sachant que la poésie prend une ampleur toute autre à voix haute et encore plus si c'est mis en musique.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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Pudique mais intime, Laura Lutard nous dévoile dans son 1er recueil - par touche délicate - des fragments d'elle qui font son histoire.
Il y est question d'amour, de morts, de guérison et il faut du talent pour raconter cela avec autant de beauté.
A chaque page, l'émotion affleure. La puissance sonore de la voix chaude et grave de sa poétesse aussi.

Habité d'une mélancolie solaire, ce recueil magnétique se lit avec les tripes. Et, on sort troublé de cette lecture avec laquelle on voyage et on vibre jusqu'au dernier poème.

Lien : https://www.instagram.com/un..
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critiques presse (1)
Liberation
26 juillet 2022
Le recueil de Laura Lutard est doux et fort, comme un étrange traité d’optimisme. «Un jour il fera jour, répète-t-elle. Un jour il fera jour.»
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
«  La jeunesse se fracasse de n’avoir plus de place
Les boules de sincérité brinquebalées
Sous les semelles de refus
Et les cheminées de lin
Quelques parasols servent de refuge éphémère
La pierre des piliers a beau être malade
La jeunesse se fracasse
De n’avoir pas de place
C’est sa tâche » …
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Cette histoire-là…



Cette histoire-là nous regarde
Que tu la prennes ou non
Que tu l’embrasses ou non
Que tu l’aimes ou non
elle te regarde avec sang-froid

Lucide et forte

Cette histoire-là vaincra
La lâcheté n’a pas assez de poids
Pour venir à bout de la révolte enflammée des mornes
Il y aura toujours une faille où elle germera
Cette histoire-là

Que tu sois d’accord ou non

L’Histoire s’en fout
Elle est plus vaste que nous
Je ne veux agresser personne
Je sais trop ce que c’est

Si aujourd’hui j’écris ça
Si maintenant je te dis ça

C’est parce qu’avec cette histoire
En dehors de moi
Je me restaure

Et te tends les bras
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L'éclosion de nos paupières au matin
Douce enveloppe
Pour parcourir le monde sous l'aile
De ta main dans la mienne
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"Ici il n'y a pas d'ombre
Nous sommes au centre du monde
(...)
Je voudrais
Une plus grande boîte pour ma vie
(...)
Au bord du cœur
Au bord des os
Au bord du bord
Toujours ce bord

A m'en détruire les orteils
De tant de résistance au vide
Comme coincé dans une aube répétitive
(...)
Demain ricoche sur les tombes
Les pierres
Comme des moutons de poussière
(...)
Les cendres
La vague les larmes
C'est que

Ton sourire m'est revenu
(...)
Où se déposent les empreintes ?
Et après ?
(...)
Sais-tu qu'avec tes baisers de plumes t
Tu redonnes à la tendresse toute la gloire de son ivresse ?
(...)
Une barrière est une barrière quelle que soit sa langue
(...)
Qu'importe l'illusion d'être astre solaire
Pour la grandeur les barbelés restent des ronces
(...)
Ne t'inquiète pas demain va revenir
Mais pour cela il faut avaler aujourd'hui
Et digérer l'absence de lumière
(...)
Ainsi nos corps
Dessinent
L'infini"
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Souillée jusqu’au bassin de verve masculine…



Souillée jusqu’au bassin de verve masculine
Je me lève digne pour me sécher
Dans le calme du jardin
Sous les étoiles témoins mes pores
Creusent jusqu’aux tambours lointains

J’appelle
Tout ce qui me fera approcher
Mon histoire aux jambes coupées
Comme celle de Mamie

Cette histoire noire
Oui
Noire

Que j’effleure souvent par hasard
Grâce à la hargne la patience l’endurance et le courage
Des braves de la mémoire
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