De l’urgence à la conscience : Quand la médecine rencontre le spirituel

Forcément, c'est une situation très personnelle qui m'a poussé vers ce livre. Des douleurs lancinantes et régulières, quand la médecine tergiverse et tarde à trouver une solution : on va chercher ailleurs, dans la poésie d'autres domaines, ésotériques dit-on parfois. Pour notre autrice, ça été pareil, mais en plus, elle dispose d'une formation très (trop) rationnelle de médecine, qui lui a longtemps fait rejeter tout ce qui était de l'ordre de l'invisible. Ce qui m'intéressait ici, dans cet ouvrage, du coup, c'était : comment on passe du dogme et du mépris pour ce qui ne s'explique pas, vers d'autres domaines moins "scientifiques" ? Telle que la méditation bien-sûr, Maïa aussi la respiration et l'hypnose. Comment calmer notre dictateur intérieur, notre mental, mais surtout comment prendre tout ceci en considération médicalement Je suis partagé parce que, d'un côté, ce livre est un don, sur sa propre expérience surtout, où elle invite les médecins à donner de l'importance aussi au sensible et à ce qui ne se mesure pas. Et, de l'autre, l'écriture est certes superbe, de haut niveau même, mais du coup je me pose la question de son accessibilité. J'ai souvent eu le sentiment de blabla pour noyer l'essentiel qui aurait pu (dû) être écrit plus simplement. Notre autrice-medecin pourrait écrire des romans qui seraient d'un bon niveau... Jdcjdr

Dans son épopée personnelle, de nombreuses difficultés physiques et émotionnelles ont affecté Sophie Mainguy et l'ont poussée à étudier la médecine pour devenir médecin urgentiste.

Habitée d'un fort rationalisme, pour Sophie Mainguy la puissance de la connaissance médicale est incontestable.

« Mon propre soulagement était complet lorsque d'un coup de baguette médicamenteuse, je pouvais transformer, et même parfois résoudre, les drames au quotidien. »

Pourtant rompue aux conditions extrêmes que lui impose son métier, Sophie Mainguy garde un réel dynamisme enthousiaste malgré la détérioration de sa qualité de vie.

Après quinze années d'exercice, et en dépit de sa foi dans cette science matérialiste et réductionniste, Sophie Mainguy se retrouve handicapée par d'aliénantes et anciennes souffrances.

« Je continuais à trouver des solutions d'évitement à ce qui m'était difficile, de sorte que, malgré un handicap important, je ne prenais pas véritablement en compte ma dégradation. »

À l'âge de 37 ans, épuisée par une douleur permanente et mystérieuse, Sophie Mainguy se voit contrainte de s'arrêter. Sa consommation pharmaceutique l'abrutit et l'empêche toute existence.

Alitée plus de vingt heures par jour dans un état quasi grabataire, la tour jusqu'ici inébranlable de sa foi médicale vacille. Sophie Mainguy se tourne alors vers les médecines dites "parallèles" qui vont lui sauver la vie.

« Puisque je n'étais plus certaine de la validité de mes certitudes médicales, je n'étais plus certaine non plus de mon bon droit d'exclure des savoirs et des pratiques "fautes de preuve" »

Dans cette démarche ce n'est plus le médecin qui sait, mais le malade qui cherche et ces différentes thérapies vont lui faire ressentir l'existence de ses sens intérieurs, lui donner accès à cette anatomie éthérique et énergétique ; une autre dimension d'elle-même.

« Ce n'était plus simplement aux structures de chairs et d'os auxquelles j'avais accès, mais à la trame qui les soutient. Je découvrais qu'il existe, dans une cohésion insaisissable, une version vibrante de mon organisme. »

Sophie Mainguy n'est pas au bout de ses révolutions conceptuelles. En lâchant son petit dictateur mental, qui régit sa vie, cet éveil à la conscience va lui ouvrir les yeux, lui réapprendre qui elle est réellement.

Au fil des pages, on mesure la puissance du chemin dans lequel Sophie Mainguy s'est engagée ! L'exploration de cette dimension universelle invisible a supplanté sa tradition cartésienne.

Il y a bien un avant et un après, cette bascule d'une vie pensée à une vie inspirée nous offre une magnifique et incroyable transformation de l'être dans son entièreté.

« le bonheur n'est pas d'être reconnu unique dans une approbation générale, il est de vivre son essence, l'ipséité, au coeur de l'universel. La joie d'être soi et la joie d'être là se dégagent naturellement lorsque, raccordé à toute chose dans sa profondeur on se laisse porter par le tissu immortel du vivant. Cette joie-là ensemence une autre réalité qui embrasse avec gratitude l'intelligence qui l'a fait naître. »
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