Voici donc venir le tome 2, qui est assez raccord avec le premier : interprétation alternative de l'histoire réelle, décors simplistes pour une concentration sur les personnages et leur vécu.
Je dois dire que ça a plutôt mal commencé, je n'ai rien compris aux trois premières pages. Et puis, j'y suis revenu à la lueur de la suite de l'album et là j'ai compris, même s'il s'agit d'une sorte de prologue décroché du reste.
Gros point positif, Mallet connaît très bien son sujet. J'ai retrouvé des anecdotes que j'ai lues dans la biographie de
Charles-Henri Sanson, comme l'entretien avec le Roi au sujet de la future guillotine, l'exécution du bandit Pelletier, ou la mort tragique du fils aîné de Sanson, Gabriel, en tombant de l'échafaud... L'explication alternative qu'en donne l'album est d'ailleurs très bien trouvée. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas, et c'est le principal reproche que je fais à cette série : le scénario est parfois un peu tiré par les cheveux... pour faire raccord avec l'histoire, je dirais même un peu écartelé à 4 chevaux :-)
La manière de laquelle l'amateur de souffrances manipule tout le monde, et même jusqu'à provoquer la révolution française, allons-y carrément, sonne creux.
Cet opus n'est pas non plus exempt d'incohérences :
Puisque l'amateur de souffrances ne semble pas immortel et qu'il faut juste éviter de l'attaquer de face pour ne pas succomber à son regard hypnotisant, pourquoi Sanson et sa clique se cassent-ils la tête à l'endormir au curare pour l'empêcher d'assister au supplice de Damiens, alors qu'il suffisait juste de le poignarder dans le dos ?
De même, puisque les amateurs de souffrance (car maintenant ils sont plusieurs) rajeunissent à la vue de la douleur, au point que l'écartèlement de Damiens semblait très intéressant à la fois par sa rareté et par l'agonie qu'il allait occasionner, et au point que la guillotine semble un problème par le manque de souffrance qu'elle occasionne, pourquoi est-il si important qu'ils assistent à l'exécution du Roi (et plus tard de la Reine, semble-t-il). La notoriété du condamné ne semblait pourtant pas un critère particulier.
Je lirai quand même le dernier tome, mais pour moi cette série restera sans doute inaboutie, entre un dessin parfois simpliste et un scénario bancal, malgré l'excellence des références historiques utilisées.