Au fil du temps l'impatience d'Achab pour partir chasser en haute mer se fait grandissante et les nouvelles venant du large ne réussissent pas à calmer son ardeur. Après le corps de son père, l'illustre Charles T. Hawthorne, c'est maintenant celui de Caleb, son frère, qui repose au fond des océans. A son tour, le jeune homme s'embarque sur un baleinier et se met à noter soigneusement toutes les apparitions du monstre blanc sur une ancienne carte paternelle, bien décidé à retrouver le meurtrier de sa famille, celui dont le nom suffit à faire trembler les marins les plus téméraires :
Moby Dick !
Premières campagnes livre la suite tant attendue de cette genèse au célébrissime roman d'
Herman Melville. Un chef-d'oeuvre de la littérature qui avait déjà inspiré
Jean Rouaud et Denis Duprez, ainsi que
Jean-Pierre Pécau et
Zeljko Pahek avec l'adaptation éponyme
Moby Dick et qui incite
Patrick Mallet à imaginer la jeunesse d'Achab avant qu'il ne devienne le terrible capitaine du Péquod.
Si le premier album narrait l'histoire de ce garçon de treize ans bien avant qu'il ne commence à naviguer, au moment où quitter l'île de Nantucket pour partir chasser la baleine et le légendaire cachalot blanc n'était encore qu'un rêve, ce deuxième volet plonge le jeune héros dans le vif du sujet. Alors que les aventures maritimes étaient encore contées par Ichabod, l'un des anciens de l'île, lors du tome précédent, Achab livre les premières pages de sa propre aventure. Outre le réalisme et la crédibilité de la description des moeurs et coutumes des habitants de ce lieu entièrement dévoué à la chasse à la baleine, le lecteur et Achab se retrouvent ici confrontés au formidable mythe de
Moby Dick. Chaque apparition du célèbre monstre blanc augmente la force de ce récit humain, tragique et captivant. Au fil des pages, la quête vengeresse et sa détermination s'intensifient, alors que les combats inégaux entre mammifères marins et pêcheurs rythment admirablement cette aventure maritime.
La narration, le découpage et les dessins sont à nouveau excellents. A l'aide de tons pertinents, Laurence Croix contribue également à installer ce récit dans une ambiance adéquate. Une atmosphère qui n'est pas sans rappeler celle de l'excellente saga de
Mathieu Bonhomme (Le voyage d'Esteban), qui vit le jour chez le même éditeur.
Au sein d'un neuvième Art marqué par de nombreuses adaptations littéraires, Achab s'inscrit clairement parmi les extensions réussies d'oeuvres connues, au même titre qu'un Long John Silver qui imagine lui, une suite à
L'île au trésor de
Stevenson.
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