AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Christine Le Boeuf (Traducteur)
EAN : 9782742733101
88 pages
Actes Sud (30/11/-1)
3.2/5   22 notes
Résumé :
Aux îles Samoa, où il s’est installé avec sa femme sur la fin de sa vie, le célèbre écrivain Robert Louis Stevenson oscille entre nostalgie des brouillards de son Edimbourg natal et une fascination grandissante pour l’exotique volupté des îles. Taraudé par une maladie qui ne lui laisse guère de répit, frustré par la froideur de la couche conjugale, il poursuit néanmoins son entreprise littéraire entre deux redoutables quintes de toux. Un jour est retrouvée morte, ap... >Voir plus
Que lire après Stevenson sous les palmiersVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Je ne connais rien de Stevenson, si ce n'est L'Étrange cas du Docteur Jekill et de Mister Hyde, mais j'avais beaucoup aimé Une histoire de la lecture d'Alberto Manguel, c'est sans doute pourquoi ce très bref roman (88 pages) m'a tentée. Il y aurait beaucoup à dire sur cette histoire qui laisse perplexe le lecteur sur ce qui est « réellement » arrivé. Mangel choisit de nous présenter Stevenson, en 1894, l'année de sa mort, alors qu'il s'est installé avec toute sa famille (belle-mère incluse) à Vailima, dans une îles des Samoa. Comme de nombreux détails m'intriguaient, je suis allée lire la biographie de R. L. Stevenson sur Wikipédia. J'y ai appris, entre autres, que Stevenson était malade depuis l'enfance, qu'il a eu une santé fragile pendant toute sa vie et que l'histoire de son mariage avec Fanny Osbourne pourrait inspirer un long roman…
***
Manguel rend parfaitement la souffrance de Stevenson sous ce climat tropical, l'étonnement de cet Écossais élevé dans un milieu puritain devant la liberté des corps et la luxuriance de la nature, la complexité de ses relations avec les indigènes qui le considèrent comme un étranger, forcément, mais qui l'admirent comme Tusitala (le conteur d'histoires) ainsi que l'intense nostalgie qu'il éprouve parfois en songeant à son Écosse natale. Mais qui est cet étrange et inquiétant Mr Baker venu apporter la parole de Dieu aux incroyants ? Il n'en finit pas de vitupérer contre les moeurs des indigènes et le laisser-aller des Blancs qui les côtoient. Où habite-t-il ? Personne ne semble le connaître et pourtant Stevenson lui a parlé. Existe-il-vraiment ? Tout en instillant le doute, Manguel montre l'écrivain au travail, ses difficultés, ses errances, sa satisfaction et sa confiance qui s'écroulent à cause de l'incompréhension de sa première lectrice : Fanny. Je recommande ce bref roman, d'une grande richesse, à tous, mais plus particulièrement aux Babeliotes qui participent au challenge Riquiqui : ils ne seront pas déçus, je crois !
Commenter  J’apprécie          232
Un roman de même pas 100 pages et pourtant, quelle histoire !
D'abord, c'est une escapade dans l'archipel des Samoa et ce n'est pas si souvent qu'on part dans ces endroits-là.
Ensuite, c'est Stevenson en fin de vie, si bien conté par Alberto Manguel que j'y ai retrouvé l'atmosphère de ses livres - les 3 que j'ai lus - tout en me donnant envie d'ouvrir ceux que je n'ai pas encore découverts.
Enfin, ça parle de l'écriture, de la joie de vivre alors que le corps s'épuise, des histoires qui deviennent vraies ou du vrai qui devient histoires, de la rigueur écossaise face à la liberté indigène, de ce que les Blancs apportèrent dans ces îles du bout du monde...
En même pas 100 pages délicieuses.
Commenter  J’apprécie          140
L'auteur de l'ïle au Trésor est malade des poumons. Alors que la médecine moderne préconise pour de telles affections les conditions salubres du grand air de la montagne, Stevenson choisit de s'établir avec sa femme, son beau-fils, sa belle-fille et sa mère, dans le climat tropical, de Vailima aux Samoa, qui sera son dernier séjour. Voici pour les faits. L'écrivain fait la connaissance dans les enchevêtrements des palétuviers, d'un compatriote calédonien - dans l'acception latine et non celle des îles Pacifiques, Baker, un missionnaire au rigorisme inquiétant. Ce dernier lui tient des discours qui vouent aux flammes de la destruction ce lieux qu'il n'est pas loin de comparer à Sodome et Gomorrhe. Peux après on retrouve une belle jeune fille, dont Robert Louis avait remarqué la beauté sur la plage, violée et assassinée, et quelque pas plus loin un chapeau qui pourrait être le sien. Quelque temps plus tard un des frères de la victime trouvera la mort dans l'incendie qui frappera un saloon de la capitale, Apia. Les autochtones montrent du doigt cet homme blanc qui les fascinaient par sa capacité à raconter des fables. Baker approuve les évènements tragiques et semble lui aussi à sa manière y voir la main de Stevenson qu'il aurait inspiré. Dr. Jekyll et M. Hyde sous les tropiques ?

Alberto Manguel retrace de manière romanesque les derniers mois de Stevenson sous les palmiers des Samoa, alors qu'il écrit un livre ayant les brumes de son Écosse natale comme cadre. Mettre en scène la figure d'un grand écrivain, notamment dans son activité qui l'a rendu célèbre, cela n'est jamais sans intérêt. Par contre, aux éditions Actes Sud, cet opuscule de 89 pages vous coûtera 12,30 €... Attendez de le trouver en bouquinerie!
Commenter  J’apprécie          70
Samoa, 1894. Stevenson habite depuis plusieurs années sur cette île du Pacifique avec sa famille. Il s'est adapté à cette vie au soleil, il est respecté et respectueux des habitants autochtones. Alors que sa maladie respiratoire s'aggrave, un inquiétant compatriote écossais débarque sur l'île comme missionnaire. Peu de temps après, un crime est commis…

Ce petit texte de moins de cent pages est une merveille. L'auteur a su donner vie à un Stevenson vieillissant, nostalgique mais toujours alerte, tout en revenant sur les événements importants de son existence. C'est un bel hommage à la création, au pouvoir des histoires qui peuvent avoir leur vie propre et influencer le réel. Surtout, il réussit à plonger le récit dans une ambiance tendue et un sentiment profond d'étrangeté. Et tout ça, dans une langue très poétique. J'ai beaucoup aimé comment le doute plane sur tout le récit : est-ce la vérité, un rêve, un désir, une hallucination, un combat intérieur ? Qui est vraiment Mr Baker ? L'autre facette de l'auteur de Dr Jekyll et Mister Hyde ?

Rêve et réalité se mêlent et c'est délicieux.
Commenter  J’apprécie          50
Alberto Manguel ( qui lui aussi a vécu à Tahiti)imagine les derniers jours de Stevenson aux iles Samoa, et trace son désir de s'y adapter, bien que , à son arrivée, la liberté des corps le choque ainsi que la profusion des fruits qui ouvrent leur chair de façon impudique. C'est aussi le rappel dans ce livre du combat dans un même homme du bien et du mal, et l'évocation de ses rapports tendus avec son père, réincarné dans la figure du missionnaire puritain. Description du moment où Stevenson, malade, reconnait qu'il doit rester là où il vit, et que l'aventure est finie. C'est ça , la nostalgie, savoir qu'on ne verra plus d'autres lieux.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le mot "nostalgie" (il se rappelait avoir lu ça quelque part) avait été inventé au XVIIe siècle par un étudiant alsacien dans sa thèse de médecine afin de décrire le mal qui affligeait les soldats suisses loin de leurs montagnes natales. Pour lui, c'était le contraire : la nostalgie était la douleur de laisser passer au large des endroits qu'il n'avait jamais vus. (p. 40)
Commenter  J’apprécie          100
Stevenson se rappela l'histoire du moine qui, distrait de son travail par le chant d'un oiseau, était sorti dans le jardin pour l'écouter de plus près et , lorsqu'il était rentré après ce qu'il prenait pour quelques minutes seulement, s'était aperçu qu'un siècle était passé, quelles moines ses compagnons étaient morts et son encre tombée en poussière. Le chant de l'oiseau lui avait offert un goût de paradis, où un instant est comme cent ans de temps terrestre
Commenter  J’apprécie          20
Il [Stevenson] avait un jour déclaré à Henry James que ce qu'il souhaitait, c'était éliminer de ses livres le sens visuel. Il entendait les personnages parler, il sentait leurs actions, et telle était, pour lui, la définition de la fiction. Il avait noté ses deux buts littéraires :
1. Guerre à l'adjectif.
2 Mort au nerf optique.
Commenter  J’apprécie          20
Nous sommes tous personnages d’une même histoire, ainsi que vous le disiez parfois, et nos rôles sont interchangeables, même celui du conteur
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Alberto Manguel (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alberto Manguel
A l'occasion de la soirée de lancement Lettres du Monde, rencontre avec Javier Cercas "Le château de Barbe Bleue" et Alberto Manguel "La cuisine des contrés imaginaires" aux éditions Actes Sud. Entretien avec Caroline Broué.
Retrouvez les livres : https://www.mollat.com/livres/2727711/javier-cercas-terra-alta-vol-3-le-chateau-de-barbe-bleue https://www.mollat.com/livres/2947559/alberto-manguel-la-cuisine-des-contrees-imaginaires
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : samoaVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (48) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1721 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}