Joseph le Nourricier… Quoi en dire ? Ouf ? Je ne veux pas me répéter, ce tome est à l'image des précédents.
Thomas Mann fait preuve de toujours autant d'érudition. L'attention méticuleuse qu'il porte aux détails est hallucinante. Trop, peut-être ? J'avais l'impression de lire une version longue des chapitres de la Bible concernant le fameux patriarche. Malheureusement, je n'ai pas l'impression d'en avoir appris davantage sur ce personnage important. Il est si inaccessible qu'il m'était impossible de me mettre à sa place, de « connecter » avec lui.
J'aime bien les ouvrages de
Thomas Mann, pour tout dire, j'ai adoré plusieurs de ses romans. Toutefois, dans ce cycle sur Joseph, il adopte un ton tellement didacticiel que ça en devient agaçant. La manière dont il parle de lui à la troisième personne quand il s'adresse au lecteur était horripilante. L'auteur par-ci, l'auteur par-là. Argh ! Voici quelques uns des nombreux exemples :
« Ici, il est peut-être opportun de parler d'une autre rencontre vraisemblable – et combien plus piquante ! – et de justifier un silence que toutes les versions de l'histoire de Joseph n'ont pas su observer. » (p. 192)
« Ne nous étonnons pas si la tradition ne mentionne pas la présence de l'épouse de Joseph […] » (p. 334)
« On jugera peut-être Jacob égocentrique et présomptueux […] » (p. 391)
Aussi, plusieurs passages m'ont laissé perplexe. Par exemple, pourquoi ce chapitre sur Thamar ? C'est l'histoire de Joseph, il n'était pas nécessaire de couvrir tout ce qui est inclus dans la Bible. Avec cela, l'action avance trop lentement, les dialogues sont redondants, les description peu évocatrices, etc. Les longueurs interminables (eh oui, à ce point !) m'ont détourné un peu du message de l'auteur, fait passer à côté de tout l'aspect spirituel du livre et c'est un peu dommage.
Mais bon, tout n'est pas si mal. Ça permet de se replonger dans cet univers ancien, sacré et vénérable. Et j'aime bien la façon dont Mann termine son oeuvre. Jacob meurt,
Joseph et ses frères font le voyage jusqu'en Canaan pour enterrer leur père auprès de ses ancêtres. Puis ils retournent en Égypte, comme les écrits le stipulent. Très approprié. On ne sait pas ce qui advient de Jospeh par la suite mais est-ce vraiment important ? Sans doute pas. Il vécut heureux jusqu'à la fin.