L'essai intitulé : Sur le mariage, pour intéressant qu'en soit le contenu, ne se classe pas parmi les grands écrits de
Thomas Mann, car l'auteur y théorise trop et adopte un ton professoral qui peut agacer. Cela sent le devoir fastidieusement accompli d'un homme qui se trouve dans l'obligation de se justifier parce qu'il a quelque difficulté à assumer une tendance à la bisexualité implicitement perceptible quand on lit la célèbre nouvelle :
La mort à Venise et avouée dans le for intime au milieu des pages d'un journal personnel révélé au grand public longtemps après la mort de l'écrivain. Éprouvait-il des difficultés à s'enfermer dans le rôle d'un bon père de famille, apparemment exemplaire, alors qu'une petite voix intérieure l'invitait à l'aventure avec de jeunes hommes ou ne voyait-il dans cette attirance pour les beaux garçons comme d'ailleurs pour d'autres femmes que la sienne qu'un simple jeu d'esthète ?
Chose amusante, cet essai se trouve traduit dans un volume qui comprend aussi un très beau texte de
Thomas Mann sur
Freud et la
psychanalyse, peut-être un peu trop élogieux, mais qui est courageux, parce que le "conservateur allemand" qu'est l'auteur des : Buddenbrooks avoue le choc salutaire que représente pour lui cette pensée novatrice et "révolutionnaire" pour l'esprit parce qu'elle confirme son impression personnelle que l'inconscient est plus fort que toute conscience chez l'individu comme dans la société.
François Sarindar, auteur de :
Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010).