Les enfants d'Erebus, tome 3 : Imago

Le tome 1 de la série entamait un bon roman, il en avait tous les ingrédients, le tome 2, "Nymphôse", quant à lui, ourdissait de non-dits, de mystères et de questionnements, comme une lave sous-jacente, sous la braise des chapitres... le tome 3, "Imago", ne faillit pas. Si l'on s'attendait à un récit explosif, il est encore plus étonnant, plus mouvementé, plus maîtrisé, plus ingénieux, inattendu, abouti, original, captivant et extraordinaire encore que supposé ! Ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler, ne serait-ce que pour vous mettre l'eau à la bouche, le moindre indice sur ce tome 3 : je ne retirerai pas au lecteur le plaisir que j'ai eu à le découvrir et à me laisser emporter par ce dernier opus, mais sachez qu'il est à la hauteur, et même plus encore, que le laissait espérer le tome 1. Le dénouement n'a rien de classique et des valeurs profondément humaines signent le fond de ce roman mâtiné de steampunk.

J'ai adoré "Les Enfants d'Erébus", une belle oeuvre fantastique, assaisonnée par juste ce qu'il faut de romanesque pour ne pas alourdir l'intrigue et l'action. Bien sûr, on assiste en même temps que Jade, aux révélations sur sa double identité et son destin, et enfin on sait tout sur les Chevaliers de l'Ordre de Saint-Michel. le moteur des hommes reste l'espoir et cette humanité au fond de nous, celle qui rend tout possible et fait soulever les montagnes.

J'avoue avoir été un peu déçue : j'ai dévoré les deux premiers tomes, les civilisations perdues, les explorations archéologiques, avec un soupçon de steampunk...

Cependant, ce dernier tome m'a laissé, à plus d'un titre, un goût amer dans la bouche : les relations entre les personnages, le "désir faite femme" auquel personne ne résiste, les sous-entendus ... J'ai trouvé l'ambiance de ce dernier tome très différent des précédents, avec un rôle beaucoup trop mature pour une fille de quinze ans.

J'ai été la première déçue de cette déception, car l'écriture est toujours aussi incroyable !

Je ne compte plus les fois où Jade dit « je ne comprends pas, je veux savoir ! », tellement les révélations sont longues à venir… Et l'auteur se répète beaucoup d'un tome à l'autre. Je n'ai pas vraiment apprécié la symbolique de cette série : la femme comme Lilith, tentatrice extrême, néant et vide absolu, animée d'une faim insatiable et destructrice de toute vie. Au XXIe siècle, il serait temps d'arrêter de ressasser ce mythe dégradant ! de même, pourquoi les personnages femmes doivent-elles avoir un corps de déesse ? Les autres n'ont-elles pas voix au chapitre ?? Ce dernier tome dévoile tous les fantasmes voyeurs de l'auteur et c'est assez gênant.

Enfin l'intrigue touche à sa fin ou presque. Que va t'il advenir de Jade et sa troupe des chevaliers de St Michel ? Les enfants d'erébus vont ils parvenir à leurs fins ? le voile se lève sur l'issue de la trilogie. le meilleur des trois tome.

"[...] Les personnages ont des évolutions intéressantes. Bien entendu ils fonctionnent par binômes puis par couples. On remarquera l'importance de la manipulation au sein des « gentils », de l'Ordre de Saint-Michel, et des questions métaphysiques soulevées par la prétendue immortalité. le personnage charismatique de Géraud de Morlon est devenu assez antipathique à mes yeux. Dans son combat contre les enfants d'Erebus il est profondément égoïste et manipulateur. C'est bien par ce qu'il est charismatique que Jade accepte tout son plan.

Le personnage de Jade est égal à lui-même. Il y a une grande constante. En revanche, son incapacité à faire preuve d'égoïsme ou d'un minimum d'individualité m'a légèrement excédé à la fin. Elle se laisse manipulée par Morlon afin de lutter contre les créatures de ce monde ancestral. [...]"
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