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EAN : 9782296136229
178 pages
Editions L'Harmattan (08/12/2010)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Fengliu - fûryû en japonais - est une expression chinoise qui signifie " aller avec le vent ", celle-ci désigne un courant informel et tout particulièrement libertaire du taoïsme.
De cette philosophie du fengliu, le présent ouvrage expose les origines politiques et philosophiques, il en explique l'évolution durant deux millénaires au contact du bouddhisme mahâyâna et du tch'an/zen. Cet " aller avec le vent ", montre l'auteur, mode de vie poétique et excentri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ouvrage intéressant, malheureusement assez mal écrit. Mais fourmille de belles et riches incursions dans les annales d'un taoïsme anarchisant, proche souvent du bouddhisme chan. Une analyse un peu superficielle, certes, mais des pistes et des poètes.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La recherche de Shitao, cependant, comme il en fut pour nombre de ses contemporains de la période du début des Qing, doit l'intensité de son sentiment d'urgence aux bouleversements du monde connu. Ainsi que chez Van Gogh, on sent dans sa peinture, sans doute du fait d'une fracture intérieure, une sensibilité extrême aux souffles animant les silencieux, arbres ou bambous, nuages et rochers. Cette sensibilité aux frontières de l'aliénation mentale, cependant, permet à l'artiste de peindre l'expression invisible du tao en toutes choses. La nature, ainsi, est rendue dans sa vibration, dans son mouvement autocréatif qui est aussi lumière, lumière intériorisée de l'artiste en même temps que lumière du ciel.
Ce souffle qui anime toutes choses, l'artiste l'exprime parce qu'il le vit en son for intérieur. Il le connaît d'une vision intériorisée, qui plonge jusqu'à un niveau chaotique, celui où, avant d'être réifiées, les choses - les silencieux, les dix mille êtres - sont encore dans leur mutation intérieure, pleines d'une dynamique primordiale. Ce niveau du réel, en réalité, est celui où les choses ne sont pas encore des choses, mais des transformations, des mutations de l'Un primordial en train de se différencier. A ce stade, le connaître fait retour à l'être, seul l'acte créatif peut dire.
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Le moyen ermite

Le grand ermite habite au milieu de la Cour et du marché
le petit ermite retourne dans les montagnes sauvages
dans les montagnes sauvages, il y a trop de solitude
au milieu de la Cour et du marché, il y a trop de clameur

il est mieux d'être un moyen ermite,
de se retirer à un poste de liaison
c'est à la fois comme être dans le monde et s'en retirer

pas trop occupé ni trop oisif
sans se fatiguer le coeur et la force,
mais épargné par la faim et le froid
toute l'année sans affaire officielle,
pourtant tous les mois on touche un salaire
si on aime grimper,
au sud de la ville il y a les montagnes en automne
si on aime flâner,
à l'est de la ville il y a le parc au printemps
si on aime s'enivrer,
de temps à autre on est invité à un banquet,
à Lo Yang il y a beaucoup de gentilshommes,
avec qui parler joyeusement et sans restriction,
si on veut bien s'allonger tranquillement,
il n'y a qu'à bien fermer le portail
ainsi plus d'invités, avec carrosses et chevaux,
arrivant inopinément devant la porte
dans la vie d'un homme,
il est difficile de n'avoir que le bon côté des choses
humble, on souffre du froid et de la faim
prospère, on est accablé par les soucis et les tracas
il n'y a que le moyen ermite,
pour installer son corps dans le bonheur et la paix
échec et réussite, abondance et manque,
on se tient à égale distance des quatre

Po Chu Yi, in Un homme sans affaire (cf. éditions Moundarren)
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Shitao est donc l'auteur d'un livre sur la peinture chinoise intitulé Traité sur la Peinture du Moine Citrouille Amère, qui est considéré comme le meilleur ouvrage chinois sur le sujet. Le traité de Shitao est concis, on y sent diffuse, bien que non manifeste, l'influence philosophique du bouddhisme chan.

"Si l'Un n'est pas clairement saisi, la multiplicité des êtres fait écran.
Si l'Un est totalement saisi, la multiplicité des êtres révèle son ordre harmonieux.
Le principe de la peinture et la technique du pinceau ne sont rien d'autre que la substance intérieur de l'Univers d'une part, et d'autre part sa parure extérieure."

On est là tout près des conceptions du premier chan, qu'on appelait alors l'école de l'esprit, de celles exprimées dans le Sûtra de la Plate-forme de Huineng, le sixième patriarche du chan, du Sûtra du Diamant Coupeur : lorsque l'esprit ne s'arrête nulle part, alors apparaît le véritable esprit, lorsque l'illusion d'objet cesse, c'est la lumière de l'ainsité. On songe à Wangwei, bouddhiste chan et premier auteur d'un traité sur la peinture lettrée. On trouve chez les deux hommes cette tension créée par une vocation qui s'accomplit de fait dans une vie laïque fortement marquée par la créativité poétique. Des Tang aux Qing, le même idéal de simplicité érémitique, d'authenticité, de coïncidence avec les êtres, celui d'un retour au naturel qui s'exprime par la métaphore "aller avec le vent".
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